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VOSTTL
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1 955 critiques
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3,5
Publiée le 7 août 2015
Il paraît que ce roman de Simenon fait partie de ces romans difficiles à adapter. Toujours est-il que le film de Amalric est bien construit, par conséquent l’exercice est réussi, selon moi. A aucun moment je n’ai été perdu, les flash back s’intègrent avec fluidité dans le présent. Le film est tout simplement fluide. Comme je ne connaissais ni le roman, ni même le film, je me suis laissé emporter sans le moindre ennui car j’ai bien aimé l’ambiance, cette pesanteur faussement aérienne. Comme j’ai apprécié aussi le format 1:33 qui m’est apparu judicieux et qui participait à cette intrigue, à ces plans serrés, à ces corps nus abandonnés à l’amour. A l’espace, au confinement même de la pièce : la chambre. Chambre au sens large, chambre pour dormir, chambre d’hôtel pour un cinq à sept, chambre d’assise… Incroyable, je n’ai rien vu venir, au début j’ai cru que c’était le procès de la mort suspecte du mari d'Esther Despierre. Et puis peu à peu, c’est un autre personnage pour lequel Julien Gahyde est accusé. Comme je ne l’ai pas vu venir, plus que jamais cela renforce mon sentiment que la construction du film est très judicieuse. Si Amalric est toujours aussi bon, j’avoue avoir eu par moments un souci avec le jeu de Stéphanie Cléau. Dans ses intonations. La fin me laisse sur ma faim. C’est peut-être ça aussi la force du film. Le spectateur est à l’image du jury, il doit faire avec ce que nous propose Amalric.
Typique du film français qui se regarde le nombril. Avec des acteurs qui articulent un texte désuet de manière empruntée, un thriller sans réelle fin -peu importe le livre dont il est adapté- ce qui montre le prétexte pour s'écouter parler...
L’histoire d'une relation amoureuse infernale, brillamment réalisée et jouée par Amalric. On se met dans la peau du juge qui cherche les raisons pour lesquelles Julien en est arrivé là, avec une mention spéciale pour Laurent Poitrenaux, qui joue le rôle du juge.
Ce fut plutôt une bonne surprise pour moi, tombé sur ce film un peu par hasard sans en savoir rien j ai passé un bon moment. S il a une trame assez classique d amants, de crimes et d enquêtes il se dégage du film une ambiance assez étrange, un peu comme un rêve qui vire par moment au cauchemar. J ai trouvé l aspect érotique du film très réussi, Amalric aime visiblement filmer les corps et il le fait bien. En revanche j ai trouvé sa mise en scène un peu trop appuyé par moment. Et il y une révélation :Stephanie Cleau, totalement inconnu pour ma part et qui interprète un personnage ambigu de manière remarquable.
Décrire une passion si forte et dévorante, sur un rythme aussi lent, était une idée risquée. Pourtant, ca marche plutôt bien, le montage alterné aidant beaucoup. Mais il manque quand même une étincelle pour faire de ce film, un drame plus passionnant .
Une mise en scène artistique très réussite. Poétique et amoureux, un film cannois tiré du roman du même nom sous la direction d'un Mathieu Amalric qui signe un rapide petit film mystérieux mais étrangement berçant.
Mathieu Amalric montre ici son talent de réalisateur. Le jeu des comédiens sonne presque toujours juste. Les images sont soignées, la bande son aussi et le ton du film est assez original. Pourtant on reste sur sa faim. Le système des allés et retours passé-présent lasse assez vite et le scénario comporte tout de même d'assez grosses invraisemblances. L'ensemble a un petit côté "art et essai", pour le meilleur et pour le pire...
un scénario de téléfilm complètement déconstruit pour perdre le spectateur et en faire un vrai film un peu snob avec des scènes de nudité et des cadres étranges .Pas du tout "chabrolien" au sens où seuls les personnages principaux sont traités et qu'on ne sent la province que par le décor .Amalric joue toujours sur le même registre halluciné un peu lassant à la longue.
Pour son nouveau film Mathieu Amalric adapte un des auteurs de romans policiers les plus mis en images au 7ème art et à la télévision avec le risque de faire un énième film policier. Mais grâce à une mise en scène assez créative le réalisateur nous offre un film tout en délicatesse et loin de la trilogie crime-enquête-arrestation des coupables telle qu’elle est souvent articulée au cinéma. En fait, il traite l’histoire en la déconstruisant à l’alternance entre un temps présent - celui de l’enquête - et des événements passés au travers de flashbacks. Résultat, même avec une intrigue policière somme toute banale, il nous tresse un drame plus psychologique où comme les enquêteurs le spectateur n’a pas de certitude. Le film n’offre pas de réponses claires sur les péripéties du/des crimes, sur le/la/les auteur(e)s de celui/ceux-ci, ce qui offre un incertitude prenante et intrigante. Il trace le portrait d’un amour cannibalisant la vie de ces deux êtres et qui dans le déroulé des événements laisse une part d’ombre qui rend ce couple ambiguë dans leur relation, dans leur propre façon d’être. Chaque mouvement, décision que Julien Gahyde a pris le rend suspect, alors même qu’ils peuvent passer pour les circonstances normales d’une vie. Un film policier atypique, donc, qui fait beaucoup de place à la psychologie et à une incertitude captivante. À voir absolument.
J'apprécie habituellement les adaptations de Georges Simenon au cinéma, mais là, ce n'est juste pas possible. Pour l'anecdote, j'entendais Laurent Weil (le « Monsieur Cinéma de Canal ») dire qu'on ne voyait en rien le manque de budget et que le résultat était « immense ». Personnellement, tout ce que j'ai vu d'immense ici est le vide, la prétention de Mathieu Amalric (que j'apprécie pourtant derrière la caméra habituellement) à nous offrir une œuvre bourrée de poses auteuristes sans le moindre soupçon d'intérêt et devant des considérations à peu près aussi intéressantes que celles de votre voisin de palier. Le pire, c'est que l'on sent un potentiel dans cette histoire ô combien classique mais donc l'aspect tragique n'était pas sans rappeler « Le Facteur sonne toujours deux fois », ce qui aurait pu donner quelque chose. Encore fallait-il qu'on se donne la peine de nous présenter autre chose que cette suite de scènes souvent interminables, ne masquant presque jamais l'absence totale d'intensité et de passion qui caractérisent cette « Chambre Bleue ». Seuls points positifs : la beauté étrange et singulière de Stéphanie Cléau et la courte durée (même s'il eût fallu qu'elle le soit encore deux fois moins!). A éviter.
Oui, comme l'a dit Mathieu Amalric "Tout était dans le roman de Simenon"... Malheureusement, il ne reste plus rien du roman de Simenon, dans le film d'Amalric, quelle prétention, quelle sécheresse et quelle mauvaise lecture du roman !!! Il y avait pourtant plein de subtilités à transcrire, à transmettre. Comment croire à cette passion, tant le film est insipide et gonflé de suffisance !!! Les personnages de Simenon étaient au contraire chargés d'humanité, de passion, de simplicité (dans le sens le plus noble du terme). Ils sombraient dans la veulerie par faiblesse et sans s'en rendre compte, et surtout, sans pouvoir expliquer à la société le pourquoi de leur déchéance... Amalric se contente de rendre un "devoir" mal écrit, mal filmé et surtout, carrément hors sujet... A l'école du cinéma, il mérite un zéro pointé.
Amour, meurtre, suspicion, procès, "La chambre bleue" a le profil idéal du bon thriller. Pourtant, cette adaptation du roman de George Simenon, par l'acteur/réalisateur Mathieu Amalric, manque cruellement de panache et de style. Tourné apparemment "dans l'urgence"...l'effet s'en ressent et "La chambre bleue" ne pourra marquer par sa mise en scène ainsi que par le jeu de Stéphanie Cléau (compagne d'Amalric dans la vie). Le fond est là, la forme, en revanche, est un peu moins satisfaisante. Le film est très court (1h12), ce qui sera à la fois une bonne et une mauvaise idée : regrettable pour son sujet fort que l'on aurait facilement pu étirer, mais appréciable pour éviter l'intrusion d'un certain ennui.
Intriguant ce long-métrage "La Chambre Bleue". Pour sa septième réalisation (huit si l'on compte "La Chose publique"), Mathieu Amalric a décidé d'adapter un roman de Georges Simenon, lui aussi appelé La Chambre Bleue, du nom de l'hôtel où se retrouvent Julien et Esther pour leurs ébats amoureux d'infidèles. Malgré la durée courte du film (environ 70 minutes), Amalric prend bien le temps d'installer l'histoire en adoptant une construction narrative visant à maintenir le suspense jusqu'à la fin. Même si on sent le dénouement venir, dans l'ensemble le casting se débrouille sans faire d'éclat et arrive à rendre vivante cette tragique histoire. Cependant, le traitement de l'histoire comme des personnages est trop froid pour qu'on puisse s'identifier à eux, ou à défaut éprouver de l'empathie à leur égard, si bien qu'on a du mal à rentrer dans le film. Leurs visages inexpressifs ou leurs paroles creuses sont aussi déconcertantes que le reste. Vraiment bizarre comme film, définitivement, mais pas mauvais.
Du roman de Simenon, Amalric a su garder le côté mystérieux des motivations des personnages et l'aspect psychologique de l'accusé, quasiment peu réactif face aux allégations qui pèsent contre lui. Le film est froid, distant mais prenant car juste et étrange. Amalric, qui n'a toujours pas trouvé son style, livre une vision intéressante de l'univers de Simenon très différente du style de ses précédents films. En tant qu'acteur, son registre se renouvelle moins, ce sont les 2 actrices, la femme et la maîtresse, qui livrent les compositions les plus intéressantes du film.