"La Chambre Bleue", film de Mathieu Amalric, adapté du roman de Simenon, a un intérêt certain, ne serait-ce qu'à cause du principe de double voire de triple lecture des suppositions et interrogations, ainsi que du scénario lui-même.
En outre, les acteurs se défendent plutôt pas mal et Mathieu A. est pour le coup assez convaincant tout comme les deux actrices féminines, en particulier Léa Drucker très étonnante en femme à la fois observatrice, et en même temps discrète jusqu'à en être presque en retrait et transparente !
L'idée de mélanger la vie des accusés avant et après leur arrestation, n'est certes pas nouvelle mais cette fois, ce procédé a vraiment tout son sens et se justifie donc pleinement...
C'est en effet rapide, incisif quelquefois inattendu avec un flash-back presque saugrenu mais qui en dit long !
Ainsi, on se met à douter, à supputer, à imaginer des hypothèses, en visualisant et en s'imprégnant de la vie de cette famille dans cet univers moderne, clinique et froid...
Tous les regards, les petites expressions, les gestes surpris au cours de flashs rapides, de retours en arrière, sont ainsi disséqués au service de l'enquête et des accusations, et également de celles du spectateur en pleine investigation lui aussi...
On se surprend donc à détailler les moindres réactions ou intentions pour démasquer le ou les coupables bien qu'en l'occurrence, ils soient bien présents devant nos yeux !
C'est ainsi que l'intime conviction aura donc son dernier mot sans en savoir plus sur le fond et cependant, à mon avis, une autre piste crevait les yeux sans aucun doute possible...
Pour cette raison, sans être un très grand film, ce thriller franchement bien au point révèle un tas de subtilités bien mises en avant qui en font tout son charme !