Un film qui réussit largement son pari. Rien de révolutionnaire, juste un moment de cinéma d'une simplicité extrême pour distraire et faire rire. Les rencontres imposées à un malade, accidenté et cloué sur son lit, devraient vous faire du bien et oublier la morosité ambiante.
"Bon rétablissement, quelle formule à la con!" … Les dialogues de Jean-Loup Dabadie en feront peut-être grincer quelques-uns. Ils m'ont enthousiasmé par leur légèreté non dépourvue d'une grande finesse.
Jean Becker signe avec ce film, court et efficace, une réalisation bien ancrée dans notre époque et prouve, si besoin était, que son talent ne s'érode en rien avec le temps qui passe. Les grands et beaux sentiments ne sont pas mis de côté, pour autant.
Tous les acteurs sont excellents. Daniel Guichard, le meilleur ami. Philippe Rebbot dans le rôle d'un kiné illuminé. Jean-Pierre Darroussin dans celui du "petit" frère dépassé. Ou encore Fred Testot en inspecteur de police. La liste serait incomplète sans citer Claudia Tagbo, belle infirmière au rire éclatant. La toujours juste Isabelle Candelier. Et surtout le touchant et remarquable Swann Arlaud dans le rôle du sauveur. Un bémol, Anne-Sophie Lapix est certes une très jolie femme. Plutôt crédible dans son rôle. Mais pourquoi ne pas laisser les journalistes faire leur métier, et les acteurs, les actrices en l'occurrence, faire le leur ? La "cinégenie évidente" de la journaliste, pour reprendre les propos du réalisateur, ne justifie pas tout.
Le film offre de beaux passages entre Swann Arlaud et le malade, "qui vieillit mal" "qui "vieillit mou" selon ses dires. Rassure-toi, Gérard. Tout va bien ! Caractère difficile et bourru à souhait, il lui faudra du temps et affronter un certain environnement pour laisser passer ses émotions, et se dévoiler, enfin.
Gérard Lanvin est impeccable, d'un naturel déconcertant, il enthousiasmera ses fans et fera rêver bien des infirmières qui, je pense, souhaiteraient n'avoir à soigner que "des petits vieux" comme lui !