Aïe. Qu’est-ce que ça m’attriste quand je tombe sur des films comme ça… Pourtant je l’aime bien Jean Becker, mais là, quand il tombe dans ce piège là, c’est juste fatal. Parce que oui, ils sont plus d’un, ces réalisateurs qui ont une carte auprès des producteurs et distributeurs et qui, après avoir lu un roman de gare, se disent qu’après tout « pourquoi pas. » Alors quand c’est Spielberg qui s’y colle, c’est faiblard mais au moins c’est formellement malin et il y a toujours deux trois trucs à récupérer. Mais bon, quand c’est Jean Becker qui s’y met, un gars dont le talent repose selon moi bien plus sur sa façon de caresser l’humain ou l’instant plutôt que sur son inventivité formelle, eh bah tout se casse la tronche si le sujet filmé est totalement creux. Et là, pour moi, c’est le cas. Il n’y a rien à caresser là-dedans, juste des archétypes usés jusqu’à la corde : le gars grincheux pas content de sa vie, le frère benêt, le flic stupide, le kiné bizarre, la jeune telle-que-les-vieux-se-représentent-les-jeunes… Tout sonne faux. C’est juste un enchainement de dialogues ultra lourds de théâtre de boulevard filmé sur trois valeurs de plans dans une petite chambre d’hôpital. Et huit millions d’euros il a couté ce film ! Huit millions pour trois caméras et un perchman dans un hôpital ! Alors oui, c’est vrai, on a une scène sur un quai de scène, une à la cafet’, une sur une station pétrolière (
et le pognon n’a clairement pas été mis dans l’explosion qui survient sur cette station : pour tous ceux qui l’ont vu, je pense que la chose ne rencontrera aucune contestation.
) Mais bon, on ne va pas se mentir, les huit millions, ils ont surtout servis à rincer les copains : les Lanvin, les Daroussin, les Daniel Guichard (qui ne vient d’ailleurs que pour dire à quel point c’est top bobo de manger un kouign amann avec un Jurançon ou un Coteaux du Layon – Thug Life quoi !). Mais bon… Pourquoi s’en soucier puisqu’au final, tout le monde s’est déplacé pour cette bonne bande de joyeux drilles ! 430 000 d’entrées ! C’est bon : mission accomplie. Les copains se sont goinfrés et le producteur est rentré dans ses frais. La belle vie. Alors après, je ne dis pas, peut-être que certains savent se contenter de ça. Tant mieux pour eux. Moi, personnellement, Becker m’a tellement habitué à mieux que, à mes yeux, ce film est juste une insulte. Pitié Jean, plus jamais ça.