Qu’est-ce que l’adolescence ? Comment peut-on la définir ? L’amour ? L’amitié ? La découverte ? Certainement ce que Eliza Hittman veut laisser paraitre à travers son œuvre, le déroulement de la longue et ennuyeuse vie de Lila. Dans cette optique, l’ambiance est très bien représentée.
Pour la citer, « Je ne ressens pas le besoin de travailler avec des personnes ayant de l’expérience ou poursuivant une carrière d’acteur", explique-t-elle, en poursuivant : "Je pense que n’importe qui peut jouer dans un film, il suffit d’avoir les mêmes atouts que le personnage". Elle met donc en place pour ce film un casting sauvage afin de jouer sur l’innocence des acteurs. Il s’agit d’un choix judicieux, rendant l’atmosphère plus réel. Cependant, l’absence de dialogues remet en cause l’utilité des acteurs.
Habitué aux films de 2h qui s’accumulent sur les grands écrans à cette période, les 1h22 de ce long métrage sont largement suffisante. Le temps peut parfois paraitre long tant les scènes se répètent et que l’intérêt du film ne se fait toujours pas ressentir. On subit alors l’attente et l’ennui de la jeune fille sans en comprendre réellement le but. Le scénario est donc peu travaillé et a du mal à nous tenir éveillé.
De plus, la réalisation peut poser un véritable problème. L’envie de faire ressentir aux spectateurs le trouble de la jeune fille devient vite un réel handicap. Passant des plans de demi-ensemble aux plans rapprochés sur toute la durée du film, le mal de tête est assuré. Les mouvements de la caméra, s’approchant du protagoniste, s’en écartant, ou suivant simplement l’action ne laisse pas le spectateur souffler. A aucun moment, la caméra est fixée et affiche un plan d’ensemble. Le travelling n’améliore pas la situation.
Alors que l’ambiance que l’on attend est bien présente, ceci reste le point positif. L’ennui se fait ressentir à travers le jeu d’acteur, ce qui est un point positif, mais surtout par la réalisation, l’absence de musique et la légèreté du scénario.
Même si, la question de l’adolescence féminine représente un sujet important au cinéma de nos jours, comme « Jeune et Jolie » de François Ozon. Ici, il manque la notion de rêve et de volonté.