Avis sur The Crush

Un journaliste loge dans la maison annexe d'une villa. Il sera troublé par la fille du riche couple qui l'héberge, adolescente qui va tomber follement amoureuse de lui, et qui va s'avérer aussi intelligente que dangereuse. Pas mal de choses ne tiennent pas vraiment la route dans ce film. Entre des rebondissements tirés par les cheveux, et des personnages au comportement parfois stupide (par moment on a l'impression qu'à part l'antagoniste, tout le monde a un pois chiche à la place du cerveau, le héros y compris...), "The Crush" parait souvent quelques peu poussif. Chose ironique, car il semble que le réalisateur et scénariste Alan Shapiro se soit inspiré d'une mésaventure qui lui est personnellement arrivée pour écrire le scénario ! Néanmoins, l'idée de faire muer "Lolita" en thriller est sympathique. De même que l'idée qu'une adolescente beaucoup trop intelligente soit attirée par des adultes, ou qu'un journaliste puisse être séduit par une très belle jeune fille. D'autant plus que Carey Elwes donne le change (malgré quelques errements de direction d'acteur). Et Alicia Silverstone est plutôt convaincante pour son premier rôle au cinéma, alternant le registre de la lycéenne émoustillée, avec celui de la psychopathe.

Alicia, nous voilà.

Pour celles et ceux qui sont passés par ce film en voulant découvrir la carrière de la belle et intrépide Batgirl, passée par différents rôles de premier plan plan à Hollywood et finalement délaissée par un monde de fric et de magouilles ou les casting ne dépendent jamais du talent.

Commençons donc par là, Alicia est plutôt douée dans son rôle, bien qu'elle soit assez jeune au moment du tournage, cette moins jeune que le personnage qu'elle incarne, qui aurait 14 ans.
Pour sûr, elle est beaucoup douée que son partenaire qui est pourtant un professionnel qui n'a pas démérité dans d'autres productions. Cary Elwes de son nom, paraît ici totalement perdu. C'était son personnage qui devait sembler perdu, c'est finalement l'acteur qui l'a été, on sent une oscillation permanente, une incertitude, un déséquilibre. Et puis non , ce n'est pas l'acteur, c'est le personnage qui a été très mal créé dans le scénario.



Transition toutes trouvée qui nous amène à poser une hypothèse : Le personnage de Nick et le personnage de Riv étaient à l'origine un seul personnage.
Le vide du premier peut se remplir avec le contenu du second, la subtilité inexistante chez Nick est omniprésente chez Riv.

Ce qui caractérise ce film, c'est moins son contenu que son année de réalisation, en effet tous les éléments suintent les années 90. Et le fait que le film sonne creux, se comprend très bien en comparant avec d'autres réalisations du moment, "Les nerfs à vif" est le meilleur exemple : beaucoup d'intentions, peu de constructions crédible et posée, trop d'excès de language et d'attitude, ce qui amène un résultat mitigé.

Bien entendu, le thème était osé, qui ne voit pas le clin d'œil à Lolita, fallait t'il la nommer ? Le film prétend aller plus loin mais ne le fera jamais que sur la forme. Bien entendu, tenir le pari que ce n'est pas toujours l'adulte l'agresseur, était une bonne idée mais pour que cela aboutisse, il fallait développer réellement chaque personnage présent et les introduire dans une intrigue simplement crédible avec un dénouement qui ne serait pas dans l'outrance ou la surenchère mais seulement dans le tragique ou la désillusion.