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weihnachtsmann
1 147 abonnés
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3,5
Publiée le 13 janvier 2022
SR filme une sorte d’extase dans un monde hors du temps: celui des joueurs d’échecs. L’insouciance est de rigueur. L’art domine le monde. D’ailleurs la réflexion pourrait être celle que je me fais actuellement. Heureusement que l’on ne demande pas aux artistes de gouverner. Chacun son métier. Évidemment, le reproche qui vient à l’esprit est le manque de compassion du politique. On. E comprend pas pourquoi il n’est pas sensible aux belles choses de la vie. Et la ferme serait en quelque sorte le lien qui relie les deux mondes. Beau film.
À la limite, quelques scènes font sourire. Mais globalement on s'ennuie, le film manque terriblement d'un pitch de base qui donne envie de voir la suite. L'histoire à côté de la partie échec donne l'impression de remplissage avec une métaphore trop facile entre le combat du plateau et la réalité qui part quelque peu en vrile. La réalisation est vraiment pas terrible non plus... On a un mélange de choses fort peu réussies qui donne un tout insipide et long.
Un oeu comme le héros du "Salon de musique", les 2 protagonistes s'enferment dans leur monde et leur passion et ignore la réalité autour d'eux. Très belle réflexion existentialiste.
Pendant que tout bouge autour d’eux, que leur pays est livré aux colonialistes anglais, que leurs femmes se révoltent ou prennent un amant, deux hommes de la caste supérieure indienne, oisifs et insouciants, passent tout leur temps dans d’interminables parties d’échecs… De nos jours, on appellerait cela une « addiction » et on les obligerait à suivre une cure de désintoxication ! Pour Satyajit Ray, immense réalisateur indien qui a appris le cinéma avec Jean Renoir quand il a vu celui-ci tourner Le Fleuve dans son pays, c’est tout simplement l’histoire d’une passion exclusive et enragée qui va mener les deux protagonistes au bord de la folie meurtrière avant de laisser leur amitié reprendre le dessus pour une fin paisible… toujours centrés sur leur échiquier. C’est aussi l’histoire d’une liberté qui s’achève pour tout un peuple, livré à l’occupation d’un gouvernement arrogant et méprisant pour sa civilisation millénaire (le personnage du traducteur est ici capital pour ce qu’il apporte de liaison entre les deux mondes), acceptée finalement avec une dignité exemplaire et cette résignation orientale incompréhensible pour les Occidentaux. C’est enfin un grand film d’un réalisateur inspiré et puissant, à la technique affirmée au service d’un propos universel.
Une fable métaphorique qui joue à merveille entre l'opposition d'une vraie guerre (le roi indien contre l'Empire britannique) et d'une fausse guerre (les parties d'échecs entre les deux nobles), ponctuée de scènes fortes (le regard embué du monarque indien lorsqu'il doit abdiquer, l'arrivée des troupes anglaises sous le regard d'un jeune indien, les deux aristocrates qui essaient de jouer sur l'échiquier d'un mourant...) et qui sait faire preuve d'une ironie féroce (l'un des deux joueurs d'échecs est tellement pris par sa passion qu'il ne s'aperçoit que sa femme le trompe, le seul coup de feu tiré dans tout le film a lieu pendant la fausse guerre), le tout servi par toute la finesse et l'intelligence de la mise en scène de Satyajit Ray et par une interprétation exceptionnelle. Sublime.
Une nouvelle fois, Satyajit Ray réalise une oeuvre riche et puissante. Avec Les Joueurs d'échecs, le cinéaste bouleverse les règles du film historique pour nous laisser pénétrer dans l'intimité de deux souverains. Il s'intéresse moins à la guerre qu'à l'indifférence qui en découle. On peut voir l'échiquier comme une mise en abîme audacieuse : les parties d'échecs auxquelles s'adonnent les deux protagonistes sont comme autant de batailles virtuelles engendrées par l'ennui. A chacun sa guerre finalement : d'une part une guerre concrète ( celle du colonialisme britannique ), d'autre part une guerre spirituelle, inventée par les joueurs d'échecs. Comme le disait Pascal : Un roi sans divertissement est un homme plein de misère... Difficile de ne pas y penser en regardant le film de Satyajit Ray. Les deux joueurs sont à la fois exclusifs et passionnés, ils refont le monde en déplaçant les tomates et les citrons. Jeu cruel. Spectateurs indirects de leur propre existence. Acteurs de leur divertissement. Satyajit Ray filme donc l'intimité comme un concept universel, comme un mode de pensée d'une incroyable complexité. Un grand film.
fais en ourdou, ce film est une réussite! Ces deux hommes ne se soucient de rien, si ce n'est de pouvoir jouer à leur jeu favori pendant que tout leur univers se consumme: leurs femmes souffrent, leur souverain abdique ( toutes les scènes autour du roi sont saisissantes d'ailleurs). Un excellent moment ! Merci Ray !