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cyclo86
15 abonnés
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5,0
Publiée le 27 février 2014
Quand des gaudrioles sans sens attirent des millions de spectateurs, voilà le film à voir en ce moment. Pour ne pas que les SDF continuent à être les invisibles de notre société, alors qu'ils sont de plus en plus nombreux. Les témoignages sont saisissants. Et Paris vu de nuit est magnifié !
C'est un film esthétiquement et humainement beau. Les images de Paris paraissent presque irréelles et magiques, tandis que les femmes et les hommes de ce film nous semblent si vrais, justes et sincères. Un fort contraste entre la beauté du lieu et la dureté de ces vies, qui rend le film vraiment saisissant.
On reproche à ce film d'être esthétisant.... Et pourquoi ne pas offrir un écrin sublime mais tellement déshumanisé à ces personnes tellement humaines ?
D'utilité publique, ce film devrait être projeté plus largement et partout en France, à l'Elysée aussi et surtout, pour qu'ENFIN des structures d'accueil soient mises en place ! "Au bord du monde" vous prend à la gorge pour ne plus vous lâcher. En ressortant de la salle, on est sonné et on se dit que vraiment tous nos petits tracas journalier ne sont rien à côté de ce que vivent au quotidien ces hommes et ces femmes. Espère vraiment qu'avec ce film le regard sur les gens de la rue changera. La photo du film est juste sublime, on y voit Paris comme rarement et le regard posé sur les SDF tellement humain.
Voilà un pari audacieux que de filmer dans un magnifique scope cette incursion nocturne dans le monde des sans-abris. La pudeur semble être le maître-mot adopté aussi bien par le réalisateur lui-même que par ces hommes et ces femmes auxquels il donne la parole et qui expriment leur vérité, à la fois sincère, déformée, sélective, en fonction des témoignages. C’est paradoxalement ce manque de point de vue général qui donne au film un léger sentiment de frustration car on aimerait en savoir plus sur eux et sur ce qu’ils vont devenir.
Claus Drexel nous dresse un portrait des sans-abris de façon trés délicate, chaque plan correspond à un tableau, notamment la scéne final qui est l'appothéose de virtuosité du réalisateur, avec une musique de Giacomo Puccini "Nessun Dorma" qui ajoute du pure lyrisme à la scéne. Le réalisateur veut nous faire oublier nos préjugés sur les sans-abris en les rendants humains et en les laissants la parole, on découvre qu'ils sont comme tout le monde. Claus Drexel joue sur l'émotion, notamment l'interview de Christine qui est bouleversant. "Avec les nouvelles technologies les hommes vont devenir assister et ne seront plus intelligent, se sera les hommes de cromagnons dans tes grandes tours de verre, si tout est dû sans effort, les humains réflichirons moins." cette réflexion trés pertinente d'un sdf nous explique son point de vue extérieure sur la société, (car oui, les sdf sont exclu de la société de consommation donc ils sont exclu du système de sociabilité), la difficulté nous fait apprendre la vie. Claus Drexel joue sur les contrastes en nous montrant la beauté de Paris la nuit (qui est d'ailleurs totalement vide car la nuit paris appartient aux sdf) et la misére des sans-abris. Mais parfois le réalisateur a voulu accentué le côté de l'impérialisme français avec notamment ce plan du trocadero avec ses immeubles trés verticaux avec ses moulures et ses colonnes trés carrés, qui nous font directement penser à MetroPolis de Fritz Lang. Comme ci les sdf étaient soumis à une dictature et une oppression constante de la police, ils ne peuvent s'exprimer car personne ne les écoute.
Un film documentaire choc... dans un Paris sublimé par les images de Sylvain Leser, un Paris vidé de ses habitants "normaux", filmé de nuit, à plusieurs saisons, surgissent des ombres qui poussent des caddies lourdement chargés, des cabanes de cartons, des tentes Quechua ...des exclus, des marginaux, SDF ou clochards...ils sont filmés en plan rapproché et expriment leur vécu...nous ne saurons rien de ce qui a pu les conduire là, et quand ils s'expriment, leur témoignage semble peu crédible tant leur équilibre psychologique est fragile, c'est surtout vrai pour les deux femmes Jeni et Christine... nous ne saurons rien de la violence institutionnelle , sinon que les policiers y sont plutôt gentils...nous ne saurons rien de la violence intra SDF...bien que ce soit un documentaire, l'histoire est quand même scénarisée...les rats qui viennent dérober le pain du SDF couché sur un matelas dans une ruelle des Halles...un peu trop ? les images de fin, de ce clochard nus pieds, vêtu d'une couverture salle qui s'engouffre dans le souterrain des Tuileries puis se glisse dans un trou de la parois pour rejoindre un véritable trou à rats...Job rejoignant son tonneau ? le personnage existe...sans doute l'avons vous croisé. Ceux qui empruntent régulièrement la voie Georges Pompidou reconnaitront le squat très ancien du pont Louis Philippe et pourront pénétrer à l'intérieur, un 70 m2 où trône la photo de l'abbé Pierre et qui leur sera bientôt retiré pour un projet d'aménagement quelconque ..nous avons tous vu des reportages télévisés sur le SAMU social peut-être plus authentiques que ce documentaire...il reste néanmoins qu'en sortant je me suis pris à regarder autrement les SDF qui faisaient la manche sur le chemin de la station Cluny...
Moi j'ai adoré. ça me parle de ma ville comme je la connais et m'apporte des lumières sur des personnages qui méritent d'être connu. L'esthétique est parfois critiquable avec ses contre-plongés et sa balance des blancs jaunâtre mais elles sont excusées par les conditions de tournage. Reste l'essentiel : l'approche humaine des réalités en marges de nos vies.
On ne peut pas trouver meilleur titre ! L’esthétique est incroyable, les plans sont magnifiques, un film poétique. J'ai redécouvert Paris avec ce film. Ça fait du bien de changer de point vue, on ne regarde pas les SDF de haut mais en contre-plongée, on ne les ignore pas mais on leur donne la parole, ils ne sont plus sales et inutiles mais deviennent beaux et intéressants. Cela n'efface pas la détresse et l'urgence et nous rappelle l'appel de l'Abbé Pierre il y a... 60 ans !!
Les SDF sont "Au bord du monde". Pas tout à fait dedans, pas tout à fait dehors. Claus Drexel les filme au ras du bitume, de nuit, à Paris, misérablement terrés au pied de monuments magnifiquement éclairés. Ce spectacle révoltant suscite une réaction spontanée : comment nos sociétés si riches peuvent-elles laisser les plus déshérités d'entre nous dormir dehors ? Pourquoi les pouvoirs publics ne réagissent-ils pas ? En augmentant les budgets s'ils sont insuffisants ? En réorientant les politiques si elles sont inadaptées ?
Le documentaire de Claus Drexel ne se pose pas ces questions. Il préfère se focaliser sur les gens de la rue, interviewés en long plan fixe. Ce qu'il gagne en émotion, il le perd en intelligence. Car entre les belles âmes de gauche qui s'étranglent devant ce spectacle révoltant et les égoïstes de droite qui préfèrent détourner le regard, entre les premiers qui voient dans les SDF des victimes d'une société incapable de répondre à leurs détresses et les seconds qui leur reprochent d'avoir succombé au "cancer de l'assistanat" une approche plus personnelle, moins systémique, qui tente de comprendre des individus irréductibles dont les trajectoires complexes, émaillées de ruptures familiales ou sentimentales, de maladies, de toxicomanies, de troubles psychiques, expliquent la chute irréversible ?
Vous ne verrez plus jamais les sdf que vous croisez dans la rue de la même façon. Magnifique. Qu'est ce que vous faites quand vous avez trop froid ? demande le réalisateur. Je grelotte répond la dame qui dort dans la rue. À voir absolument.
Effacé, le réalisateur laisse la parole à quelques gens de la rue. Personnalités fortes, elles ont un regard pertinent sur la société. Les temps de parole face caméra laissent place à des plans fixes d'un Paris vide, à la fois effrayant et magnifié. C'est alors à nous de mener notre propre réflexion.
Comme on ne les regarde plus dans les rues, ils viennent à nous sous forme d’une expression librement consentie. Les SDF se racontent sans compassion, ni misérabilisme. Ils réfléchissent à leur condition et tentent d’entrevoir le bout du tunnel, conscient aussi de l’abandon de plus en plus généralisé dont ils sont l’ parti pris du réalisateur, auteur et scénariste Claus Drexel peut choquer : en les filmant souvent en plan fixe, dans leur lieu habituel (trottoir, sous un pont …) il leur oppose les plus belles images de Paris la nuit. Un contraste qui là aussi veut bien dire quelque chose. C’est un grand documentaire, un peu long, peut-être (98 mn). Pour en savoir plus
Ce film est un écrin sublime qui braque enfin un regard d'homme à homme sur cette invisible humanité du bord du sol au bord du monde. Une lumière si crue qu'elle nous éblouit. Un film beau et sobre, pertinent et percutant. Tendre et déchirant. En cette période désenchantée, ces rencontres fortes gonflées d'espoir et de force de vie malgré la cruauté de leur sort secouent. Ces invisibles crèvent l'écran; ne croyez plus jamais que ce sont des déchets, ces rescapés héroïques qui soufflent sur leur corps et leur âme brisés à chaque petit matin.
Comme de longs échos qui de loin se confondent, cet autre pépite brute: "Spartacus & Cassandra" est une pure merveille touchée par la même grâce qu'"Au bord du monde". Des rencontres précieuses et rares qui vous emportent juste au bord de votre âme...