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    Au bord du monde
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    QuelquesFilms.fr
    QuelquesFilms.fr

    267 abonnés 1 639 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 17 juillet 2014
    Très bon documentaire, d'une étonnante richesse sociologique, humaniste, esthétique. Tout empreint d'une lucidité et d'une émotion peu communes. Ce "Paris vu du sol" vaut d'abord pour son point de vue, à hauteur des hommes et des femmes qui vivent dans la rue. Claus Drexel leur porte une attention sans condescendance, directe et juste, tandis que Sylvain Leser, photographe de métier, ici chef op', réalise une merveille de travail en termes de cadrage et de lumière. Travail qui, loin d'esthétiser la misère, confère aux SDF une dignité magnifique, donne à certains une aura parfois mystérieuse, comme à ce Henri barbu dont le portrait fait songer à celui d'un saint errant, issu de la peinture espagnole du XVIIe... Ce travail fait sens également par une science des contrastes (entre la beauté lumineuse du Paris des cartes postales et les ombres crasseuses où s'abritent les sans-abris) et une attention aux détails symboliques, parfois ironiques ou cruels (une SDF est assise près du panneau d'une exposition dédiée aux dinosaures et à la notion d'évolution...). Mais surtout, ce travail accompagne superbement les mots des uns et des autres, en accentue la clairvoyance ou la folie, le tragique ou la drôlerie. On les écoute parler de leurs difficultés au quotidien, celle de trouver un lieu où se poser sans déranger et sans être dérangé, celle de ne jamais recevoir de réponse au problème qui les maintient dans la rue. On les écoute parler de leur insécurité, de leur lutte de corps et d'esprit contre la tentation de l'abandon, de leur vie sans famille, sans sexualité, de leur sommeil sans rêve. On écoute Wenceslas expliquer, dans un langage admirable, qu'il se déplace avec une encyclopédie et réalise tous les matins une revue de presse. On écoute Alexandre disserter sur la régression de l'homme et le progrès technologique. On écoute Christine, dans un coin de rue, s'extasier devant une "si belle neige" et demander au réalisateur s'il n'a pas froid. On écoute Jeni, bien perdue dans un discours incohérent, évoquer soudain les couleurs des fleurs...
    On n'avait jamais entendu tout ça, dit comme ça. Alors, certes, ces SDF n'ont pas été choisis au hasard ; ils ont tous une présence ou un propos intéressant. Drexel n'est pas allé sonder les pires déchéances de ce monde en marge. Mais chaque témoin du documentaire exprime à sa façon, avec une force poignante, une facette de ce qu'est la vie dans la rue. Cette force poignante suffisait pour conclure le film sans avoir besoin de convoquer Puccini et son lyrisme emphatique. Petit bémol dans une partition générale remarquable.
    Yves G.
    Yves G.

    1 456 abonnés 3 486 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 3 février 2014
    Les SDF sont "Au bord du monde". Pas tout à fait dedans, pas tout à fait dehors.
    Claus Drexel les filme au ras du bitume, de nuit, à Paris, misérablement terrés au pied de monuments magnifiquement éclairés.
    Ce spectacle révoltant suscite une réaction spontanée : comment nos sociétés si riches peuvent-elles laisser les plus déshérités d'entre nous dormir dehors ? Pourquoi les pouvoirs publics ne réagissent-ils pas ? En augmentant les budgets s'ils sont insuffisants ? En réorientant les politiques si elles sont inadaptées ?

    Le documentaire de Claus Drexel ne se pose pas ces questions. Il préfère se focaliser sur les gens de la rue, interviewés en long plan fixe. Ce qu'il gagne en émotion, il le perd en intelligence.
    Car entre les belles âmes de gauche qui s'étranglent devant ce spectacle révoltant et les égoïstes de droite qui préfèrent détourner le regard, entre les premiers qui voient dans les SDF des victimes d'une société incapable de répondre à leurs détresses et les seconds qui leur reprochent d'avoir succombé au "cancer de l'assistanat" une approche plus personnelle, moins systémique, qui tente de comprendre des individus irréductibles dont les trajectoires complexes, émaillées de ruptures familiales ou sentimentales, de maladies, de toxicomanies, de troubles psychiques, expliquent la chute irréversible ?
    KamagiK
    KamagiK

    5 abonnés 1 critique Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 23 janvier 2014
    Tout est parfait;

    - Les prise de vues superbes sur cette ville de lumiére qu'est Paris intra muros, véritable parcours touristique : Invalides, tour Eiffel, Arc de Triomphe, etc...

    - Les sans-abris qui racontent leur vie de galère sans aucune acrimonie ni violence vis à vis de notre société contemporaine. Ils sont magnifiques de dignité et de résilience.

    Si tout Paris pouvait ressembler à ce film, ce serait un miracle.
    WutheringHeights
    WutheringHeights

    108 abonnés 930 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 24 janvier 2014
    J'ai eu la chance de participer à ce film, en post-production. Je me permets tout de même de publier ma critique (à votre appréciation)...

    ...

    Le bien nommé "Au bord du monde" nous offre ces moments rares d'échanges filmés entre juin 2012 et mars 2013, considérés par le réalisateur comme "des discussions entre amis" plus que des interviews. Ce documentaire essentiel et bouleversant est à voir absolument dans les quelques salles qui le projettent.
    alexdelaforest
    alexdelaforest

    38 abonnés 206 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 28 août 2014
    Moi j'ai adoré. ça me parle de ma ville comme je la connais et m'apporte des lumières sur des personnages qui méritent d'être connu. L'esthétique est parfois critiquable avec ses contre-plongés et sa balance des blancs jaunâtre mais elles sont excusées par les conditions de tournage. Reste l'essentiel : l'approche humaine des réalités en marges de nos vies.
    Manon B.
    Manon B.

    27 abonnés 6 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 21 novembre 2015
    « Je voulais faire ce film un peu comme un extraterrestre arrivant de nuit sur Terre, à l’heure où tous les parisiens dorment, qui se fait une idée de notre monde, grâce aux échanges avec les sans-abri. » C’est cette nouvelle approche qu’a choisi Claus Drexel pour son film-documentaire Au bord du monde. En effet, Paris la nuit parait désert, les sans-abris se présentent à nous comme les derniers survivants solitaires d’une terre trop égoïste. Ce sont des images magnifiques qui nous sont ici livrées, filmés comme des stars d’un soir, la caméra donne la parole à ces sans-abris plus proches des héros de tragédie qu’à des rebus de la société qu’on regarde inconsciemment avec mépris. « Changer le regard des gens, pour leur redonner de l’estime vis-à-vis des sans-abris» c’est dans cette idée que Claus Drexel est parti avec son chef opérateur et son ingénieur son, écouter pendant un an les théories de ces sans abris sur la vie, le bonheur, les valeurs que l’on a tendance à oublier que sont l’amitié, l’amour, l’entraide. S’extasier devant un petit couple de moineaux amoureux, qui donc prend encore le temps de s’émerveiller de la vie aujourd’hui? En sortant du film on est pris d’une grande culpabilité d’un remord envers ces gens que lorsqu’on les croise quotidiennement, nous font détourner le regard puisqu’on préfère fermer les yeux sur tout ça. Aujourd’hui devant le tribunal de l’humanité nous devons répondre de nos actes ou plutôt de nos non-actes. Ce film documentaire nous ouvre enfin les yeux sur ce qu’on cesse d’ignorer, il y a près de 5000 sans-abris à Paris, le chiffre a doublé depuis 2011 selon la fondation Abbé Pierre. C’est une population essentiellement masculine à 83%, la moitié d’entre eux ont entre 30 à 50 ans. Et 48 % des femmes SDF à Paris ont entre 18 et 30 ans. Un sans-abri ne définit pas uniquement une personne sans logement puisque s’ensuit des problèmes de solitude (57% sont célibataires), d’hygiène, d’argent mais aussi de maladies puisque le manque de suivi médical empêche le traitement de leur maladie comme Michel qui fait fréquemment des crises d’épilepsie. A cela s’ajoute les problèmes d’alcool et de tabagisme. On les voit vivre dans des abris de fortune, au milieu des rats qui essaient tout autant qu’eux de survivre. Certains se cachent par honte, d’autres perdent la tête. Les enfants de Don Quichotte évaluent l’espérance de vie d’un SDF à 43 ans en 2006, Wenceslas, un des sans-abris interrogé l’évalue à 48ans. Ce documentaire est rempli d’authenticité puisque la caméra fixe, sans lumière additionnelle, vient se positionner en rapport frontal avec son interlocuteur, au ras du sol ; comme eux. Comme des enfants, ils n’ont pas conscience de bien paraître, de jouer un rôle devant la caméra, ils ne font que discuter. Ils ont cette envie de nous sensibiliser à leur situation tout en sachant qu’ils sont trop nombreux pour qu’aujourd’hui le monde change puisque nous ne sommes que des « hommes modernes préhistoriques » en constante régression. Leur silence est tout autant important pour refléter leur solitude quotidienne. spoiler: Le plus frustrant est sûrement que l’on ne saura jamais comment ils en sont arrivés là mais ce choix est assumé et importe peu pour le message qui veut être délivré.
    Il est réjouissant de savoir que le film a déjà des impacts positifs. En effet, des projections ont eu lieu dans plusieurs centres d’hébergement de sans-abris. Le producteur reverse une partie des recettes du film à des associations pour les sans-abris. Et lorsque l’on tape le nom du film sur internet on est redirigé sur des sites « comment aider une personne en détresse ? » De très beaux plans et de belles couleurs, une présentation finale avec des sujets magnifiques au ralentit et en toute simplicité leur prénom sur un air d’opéra de Puccini (les paroles illustrant à merveille cet épilogue « nul ne saura mon nom ») qui leur redonne toute leur dignité que la société leur a enlevé. Ce n’est pas la violence des hommes qui nous est ici montré mais la conséquence de leur indifférence. Cela se présente plus comme un constat destiné à nous faire réfléchir plutôt qu’à une attaque explicite et moralisatrice, c’est en cela que le concept du film est novateur. Il vient nous prendre par la main pour changer le monde, mais c’est à nous de faire bouger les choses tout en se rappelant que « l’important c’est de garder le sourire. »
    anonyme
    Un visiteur
    4,5
    Publiée le 26 mars 2014
    Excellent film! Un Paris sublime, un pari réussi! A voir et à revoir! La parole donnée aux SDF, sans parasitage moralisateur. Rien à ajouter, écouter, voir et se taire... La sortie d'un DVD, avec bonus est prévue, donnant la parole à des professionnels. Vu lors d'une séance spéciale le Mardi 25 Mars au cinéma Le Métropole de Lille en présence du réalisateur Claus Drexel et de Brann Du Senon, fondateur du 115 du particulier.
    KaabIbnAchraf
    KaabIbnAchraf

    12 abonnés 38 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 20 janvier 2014
    J'ai vu "Au bord du monde" en novembre dernier, lors de son passage au 30ème festival de Tübingen-Stuttgart où il a impressionné le jury et le public au point qu'il a reçu "Le" Prix. De mon côté, je n'étais ni jury ni public mais là, avec un autre film, et ma mélancolie. Or ce film m'a arraché à tous ça, au moins provisoirement. J'ai eu d'un coup l'impression d'appartenir à une humanité beaucoup plus large que moi-même.

    Très intéressé par la photo, j'ai d'abord été conquis par la superbe image de Paris la nuit (tournage je crois avec la Canon C 300 et un 14 mm, c'est à dire un "grand angle" pour des perspectives "renversantes") mais ensuite, par les paroles des sans abris... Ce n'est pas du tout misérabiliste ! C'est un regard sur l'homme en général, pas de pathos sur ceux qui sont assis par terre dont on comprend peu à peu que c'est le choix. La parole recueillie est très belle et on se reconnaît dans les réflexions, les attentes de la vie, les chagrins aussi. C'est un film qui donne envie de le conseiller vite à d'autres. Il ne sortira pas en "mille copies" et ne s'attardera certainement pas sur les écrans. Or, il nous apprend des points essentiels sur nous-mêmes, grâce au regard de ceux qui nous voient passer depuis un bout de trottoir...
    anonyme
    Un visiteur
    4,5
    Publiée le 23 janvier 2014
    Entre docu et fiction, c'est juste spoiler: la réalité, mais "au bord"
    . Un lien surréaliste entre l'humanité brute des paroles et les magnifiques images de Paris en nocturne. Un grand et beau moment !
    tilhacgregory
    tilhacgregory

    2 abonnés 10 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 27 janvier 2014
    Un documentaire absolument extraordinaire. J'en suis sorti sonné, bouleversé !
    La grosse claque de ce début d'année...
    Patmarob
    Patmarob

    1 abonné 12 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 20 juin 2014
    Ce film est une vraie réussite. L'image est magnifique. Les témoignages des SDF sont bouleversants, et révèlent une vraie réflexion sur leur situation et le monde qui les entoure. Restent ceux qui ont décroché dans des formes de folie et de total abandon..qui nous renvoient un vrai malaise.
    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 7 avril 2014
    Vu à l''Espace Saint-Michel dans une salle qui a applaudi à la fin du film. Un documentaire exceptionnel. Une galerie bouleversante de SDF tous magnifiques. A peine vu, j'ai déjà envie de le revoir. D'ores et déjà l'un des meilleurs films de l'année 2014 et sans aucun doute le grand favori pour le Cesar du meilleur documentaire...
    Courrez-y !
    Jean-François F.
    Jean-François F.

    1 abonné 8 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 5 février 2014
    On ne peut pas trouver meilleur titre ! L’esthétique est incroyable, les plans sont magnifiques, un film poétique. J'ai redécouvert Paris avec ce film. Ça fait du bien de changer de point vue, on ne regarde pas les SDF de haut mais en contre-plongée, on ne les ignore pas mais on leur donne la parole, ils ne sont plus sales et inutiles mais deviennent beaux et intéressants. Cela n'efface pas la détresse et l'urgence et nous rappelle l'appel de l'Abbé Pierre il y a... 60 ans !!
    Marie-Claire D.
    Marie-Claire D.

    33 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 6 mars 2014
    C'est un très beau film, qui rend Paris splendide, c'est vrai, mais on ne peut pas lui reprocher ce regard : il pose le même sur les gens, qu'il embellit aussi. On est ébranlé par certains, profondément, et inquiet pour d'autres. On n'a pas besoin de savoir pourquoi ils sont là, ce n'est pas un reportage ni un état des lieux. C'est impressionnant et grave, et les données statistiques n'y changeraient pas grand chose.
    La question est même plus urgente qu'après un documentaire classique : que faire pour (leur) dire que ce sont nos frères ?
    LouPe.
    LouPe.

    17 abonnés 2 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 1 juin 2014
    Un documentaire honnête et illustré par des personnages touchants.
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