La Bataille de Solferino, deuxième, action !
Déjà, une première constatation, le film est tel que dans mes souvenirs. J'étais impatient de le découvrir, encore plus de le revoir en cette année 2023. Tout le cinéma, et le discours ( pas uniquement à Cannes, aussi, mais dans son ensemble surtout ) se situe déjà dans cette première scène, dans le foutoir monstre de cet appartement ou le chaos est silence et bruit. Sortit il y'a 10 ans, vu pour ma pars en novembre 2015, revoir ce film n'a qu'encore plus de poids et d'impact, et oui, raconte le changement ... Pas celui " attendu ".
Justine Triet, en cinéaste virtuose calque d'emblée un décor, pond une séquence qui malmène et impose tout en même temps des personnages, leurs donnent de la matière, des corps, une aura qui intensifie ses moindres faits et gestes, qui révèle, car oui, c'est le cas, un casting impliqué et appliqué à rendre avec toute puissance des personnification brute que l'on ne peu oublier.
Hop, on file vers un générique qui, une fois de plus, tire vers une dinguerie similaire. Pro et perso se heurtent dans ce dimanche parisien, au cours de cette journée particulière ( mention à Ettore Scola auquel j'ai pensé, comme très souvent ! ) ou l'organisation et imprévu de celle-ci racontera bien plus que de petites brides, ici et là, d'un hasard, d'une certaine forme cru d'un instant de vérité incroyablement déstabilisant qui flirt avec un humour probant, fantasque, d'illuminé ! Macaigne et Dosh, en tête de cortège, n'oublions pas le reste.
Solferino, dans un assemblage entre docu et fiction croisent des figures, des visages, des pensées, de la bêtise, au micro ou non d'I-Télé, disparu, au demeurant. La question du changement, une des premières m'a d'ailleurs fait sourire, ému, d'une certaine façon également. J'insiste, quitte à être lourd, mais Triet continue au fil de son parcours à devenir une voix, à défaut d'un rempart, une gueule, pour un combat. Bravo.
Les scènes qui se calent, dans l'ordre de son heure qui avance accrédite l'anxiogène défendu et revendiquée dans sa compo en filigrane du boxon global. Vincent, qui s'impose, hors de la présence de son ex, auprès de ce jeune baby-sitter - parfait - en est une démonstration flagrante. Il faut voir cette retenu de nerfs, pourtant si accru, pour comprendre à quel point la température est prise sur le seul mal ambiant de l'imposant trouble d'un manque, vécu à vif. L'ami / avocat, on ne sais plus, et lui avec, Arthur, de son nom Harrari, mais passons, relève encore un flou, une compassion, un autre regard sur la situation. Je n'en oublie pas sa chienne, élément plus qu'important !
L'embrouille qui les séparent, les deux compères, pour ceux qui ne suivent pas s'emboite sur une nouvelle altercation, avec le jeune baby-sitter / pâtissier dans cette rue bondé ou la cocasserie de l'extérieur, on le comprend terrifie dans son vivier. On touche au ridicule, de par les relations plus que tendu qui les opposent et rassemblent, paradoxalement, mais aussi dans l'absurdité de cette communion ou le contexte prime, sur le mal qu'ils et elles vivent. L'effervescence qui dégénère, voir ultérieurement l'autre rassemblement, et le lot d'invectives ( dans les camps d'ailleurs ) poussent encore vers une suite d'évènement ou l'histoire se resserre et se serre.
Une fois le cœur du soutien quitté, la victoire laissé, l'interrogatoire ( génial ! ) mis de coté, Vincent et Laeticia pourront, dans une nuit vif laissé libre court à leur hargne mutuelle. L'appartement, devenue arène, livre ses plus belles batailles en la matière. Reproches, insultes, coups, sont les symboles de l'incapacité à communiqué, à s'entendre, et ne raconte que les maux de l'un et de l'autre, vis à vis de ce même sens. La pause, du père qui retrouve ses filles, dans cette chambre qu'il contemple et photographie, est une parenthèse dans cette accrochage des plus chargé. La cuite avec Virgil laisse toutefois de coté la tension pour un rire commun, divin !
L'étrange situation de cette Bataille de Solferino narre dans le texte une seule et meme phrase, ultime, prononcé par un Arthur, qui sans la tronche d'avocat qui va avec, bluffe, par son absorbions à sa cause. " Tu es bien difficile à défendre ! " A double tranchant, cette allocution explique ce qu'il tente, réussit ou non. Une fin, 2 salles, 2 ambiances qui m'a moi, bien plu ...