Après avoir été le premier réalisateur de Singapour primé au Festival de Cannes, avec son court métrage "Ah Ma", mention spéciale en 2007, Anthony Chen a récidivé cette année en étant le premier de son pays à remporter un prix pour un long métrage, en l'occurrence la Caméra d'Or, pour "Ilo Ilo", présenté à la Quinzaine des Réalisateurs 2013. Même si on peut penser qu'un certain nombre d'autres films méritaient davantage cette récompense prestigieuse, comme "Fruitvale Station", "La Jaula de Oro" et, surtout, "les garçons et Guillaume, à table" de Guillaume Gallienne, "Ilo Ilo" est un film dont le sujet s'avère très intéressant, à la fois universel et totalement ancré dans une période particulière de l'histoire de Singapour. Dommage que la réalisation ne soit pas tout à fait au même niveau ! En fait, la façon dont on reçoit un film dépend d'un très grand nombre d'éléments, sa propre personnalité n' étant pas le moindre, loin de là. Sinon, le scénario est-il plus important que la mise en scène ? La science du cadrage du réalisateur l'emporte-t-elle sur la personnalité et le jeu des comédiens ? Une certitude, Ilo Ilo, portrait familial sur fond de crise sociale, est un film attachant. Son scénario, très simple mais en même temps très riche, intéressera les spectateurs qui s'intéressent à la façon dont vivent leurs voisins, qu'ils soient proches ou qu'ils soient lointains. Par contre, un certain manque d'inspiration dans la réalisation empêche ce film d'atteindre les sommets du genre.