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Chris Art
78 abonnés
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3,5
Publiée le 10 juillet 2014
(...) Ilo Ilo, premier film Singapourien à obtenir un prix international avec la caméra d’or au festival de Cannes en 2013, Anthony Chen réussit sa première réalisation, qu’il a aussi écrit, en s’inspirant de sa jeunesse, ce qui confère au film une sincérité touchante et émouvante (...) Dans la difficulté d’un pays en crise, d’une famille en manque de confiance, d’une nounou en perte de repères, le film nous offre tout de même des moments de douceurs et d’humanité. Nous ne sommes pas dans le pathos, le drame est latent, le sourire est aussi présent. Cela ressemble à la vie où tous les types de sentiments animent les gens au quotidien. Les acteurs sont remplis de sincérité et nous offre une belle tranche de vie, simple et tendre.
Un faux modeste ce film qui traite d'un quotidien universel et quasi sans paroles nous fait suivre une démarche d'apprivoisement et d'ouverture aux autres de l'insupportable gamin gâté qu'est Jiale. C'est rendu avec tact et tant de vérité que l'on ne peut qu’être touché par les aventures de cette famille bourgeoise étendard de l'ambition accomplie qui se fragilise et s'humanise...Dans l'évocation des rapports sociaux au travail, en famillle et des jeux d'alliance et d'emprise ce film m'en a évoqué une autre saga asiatique dont je garde un souvenir ébloui :Yi yi.
Quand un garçon turbulent ne fait une bêtise, on est en droit de le punir pour son bien afin qu'il ne recommence plus. Mais s'il réitère, il faut alors chercher la source du problème, qui vient souvent de la famille. Pour son premier film primé à Cannes par une Caméra d'or, Anthony Chen s'invite dans la routine d'une famille singapourienne. Alors que le couple n'arrive plus à s'en sortir avec leur fils Jiale, il décide d'embaucher une nounou pour s'en occuper.
Ilo Ilo s'affilie à une époque importante puisque le réalisateur choisit intentionnellement de placer son récit à la fin des années 90. D'abord parce qu'il y a un contexte de crise à cette période à Singapour, provoquant des dommages collatéraux sur une famille modeste. Chen construit autour de cette dernière un cercle vicieux dont le fils va être victime. Délaissé et mal aimé, il va faire payer à son entourage le manque d'attention qu'il subit. Le réalisateur a la sagacité de ne rien expliquer mais juste montrer, à travers ses images, pourquoi cet enfant se comporte comme ça. On suit donc de l'intérieur un quotidien familial morne et pessimiste, où aucune once de joie ne semble possible.
Chen choisit également d'inscrire son film dans le passé pour ajouter une part d'autobiographie à son scénario. Également éduqué par une nounou lors de son enfance, le cinéaste a pris pour personnage principal un garçon mal dans sa peau (figure classique de l'enfant à problème), triste spectateur de cette double crise économique et familiale. Têtu mais très intelligent, il comprend inconsciemment que sa famille a des soucis d'argent et regroupe tous les résultats du loto dans un carnet pour en faire des statistiques.
Bien interprété (Jiale et sa nounou font la pair), juste, simple et bien écrit, cette première œuvre est filmée sobrement pour ne capter que l'essentiel : les problèmes familiaux et existentiels que n'importe qui pourrait rencontrer dans sa vie. Le singapourien ne dénonce pas ici l'éducation des parents mais dresse un constat morose qui se résume à ceci : sans amour, nous ne pouvons avancer. Mais l'espoir est là, quelque part, et il suffit de peu de choses pour le faire renaître. S'asseoir à côté de son fils par exemple, et écouter un air de musique en sa compagnie.
C’est certes un beau film où nous suivons le quotidien d’une famille singapourienne qui accueille une nounou philippine sur fond de crise économique ; mais soyons franc : le seul intérêt du film est justement qu’il est singapourien. S’il s’agissait d’un film français, on dirait que c’est encore un drame social parmi tant d’autres et qu’on aura déjà vu ça au ciné 100 fois. Heureusement pour lui, ce film vient de l’Asie, donc premièrement les acteurs sont justes et ne sur-jouent jamais et secondement on est curieux de voir comment ça se passe là-bas, à l’autre bout du monde. Et là surprise, on se rend compte que nos travers se retrouvent là-bas aussi : crise, chômage, discrimination, indifférence, immigration, racisme, jalousie, orgueil…bref de l’humanité. Au milieu de tout ça, nous assistons à la rencontre entre un petit garçon rebelle et sa nouvelle nounou qui, petit à petit, va passer d’une situation d’indifférence réciproque tintée de racisme hautain à une belle relation amicale à la limité de la fraternité. Ce que je reprocherais le plus au film c’est justement qu’il ne s’intéresse pas plus à cette relation entre le petit Jiale et Teresa : on aurait apprécier un peu plus de scènes lors des deux phases de leur relation. Plus de coups tordus de la part de Jiale pour faire tourner en bourrique Teresa et, par la suite, plus de scène montrant leur nouvelle complicité. C’est la seule chose qui me gène. Pour une fois, un prix décerné à Cannes ("Ilo Ilo" a obtenu le prix de la Caméra d’Or qui récompense de jeunes artistes au talent prometteur) est véritablement justifié.
"Ilo Ilo" a les qualités qui font le charme de ces petits films intimistes: une retenue tout en subtilité exemplaire, et des acteurs émouvants qui portent un film sublime.
Ce n'est pas un mauvais film, les personnages sont attachants. Mais le film colle désespérément à la réalité, jusqu'à la dernière minute. On finit par s'ennuyer un peu ...
Chronique sobre et touchante d'une famille de Singapour impactée par la crise asiatique de 1997, portée par une interprétation pleine de justesse. 3,25
Anthony Chen qui a gagné le prix du meilleur premier film à Cannes met en scène une famille chinoise qui accueille leur nouvelle nounou, une nounou qui va tisser des liens très forts avec l'enfant qu'elle garde. L'enfant est difficile il n'a pas des bonnes relations avec sa mère et cette nouvelle relation ne va pas forcément plaire à la mère. C'est un film bien fait, très réaliste qui colle vraiment à la réalité sous fond de crise financière c'est réalisé presque comme un documentaire avec beaucoup de pudeur. Comme je l'ai dit c'est bien fait mais en tant que film c'est difficile de se satisfaire de ça c'est pas mauvais au contraire mais j'aurai aimé que ça aille un peu plus loin, le scénario est trop plat ça manque de mouvement quoi c'est un drame qui se laisse regarder mais bien trop classique.
La Caméra d'Or du festival de Cannes (meilleur premier film), est souvent l'occasion de découvrir de très jolis films (Les acacias ou Les méduses par exemple ces dernières années). Prix qui a d'ailleurs révélé nombres de cinéastes (Claire Denis, Steve McQueen, Tran Anh Hung, Pascal Ferran...). Une fois de plus en 2013 il a couronné un très joli film. Ilo Ilo est donc le premier long métrage de Anthony Chen, réalisateur singapourien. Une très belle, tendre et cruelle chronique sur fond de crise économique et familiale à travers les yeux d'un enfant de la classe moyenne et de sa...
Après avoir été le premier réalisateur de Singapour primé au Festival de Cannes, avec son court métrage "Ah Ma", mention spéciale en 2007, Anthony Chen a récidivé cette année en étant le premier de son pays à remporter un prix pour un long métrage, en l'occurrence la Caméra d'Or, pour "Ilo Ilo", présenté à la Quinzaine des Réalisateurs 2013. Même si on peut penser qu'un certain nombre d'autres films méritaient davantage cette récompense prestigieuse, comme "Fruitvale Station", "La Jaula de Oro" et, surtout, "les garçons et Guillaume, à table" de Guillaume Gallienne, "Ilo Ilo" est un film dont le sujet s'avère très intéressant, à la fois universel et totalement ancré dans une période particulière de l'histoire de Singapour. Dommage que la réalisation ne soit pas tout à fait au même niveau ! En fait, la façon dont on reçoit un film dépend d'un très grand nombre d'éléments, sa propre personnalité n' étant pas le moindre, loin de là. Sinon, le scénario est-il plus important que la mise en scène ? La science du cadrage du réalisateur l'emporte-t-elle sur la personnalité et le jeu des comédiens ? Une certitude, Ilo Ilo, portrait familial sur fond de crise sociale, est un film attachant. Son scénario, très simple mais en même temps très riche, intéressera les spectateurs qui s'intéressent à la façon dont vivent leurs voisins, qu'ils soient proches ou qu'ils soient lointains. Par contre, un certain manque d'inspiration dans la réalisation empêche ce film d'atteindre les sommets du genre.
Je ne m'attendais pas à grand-chose. Je me suis dit "encore une histoire avec un gamin insupportable"... Eh bien pas du tout. Ce film sociétal de courte durée m'a touché et a été dûment récompensé à Cannes. Une délicieuse découverte.
Un film sans prétention qui se place dans le quotidien d'une famille de classe moyenne. Une Asie qui utilise l'anglais pour communiquer, avec ses rapports de classe, son absence de rapport à la nature, son absence de protection sociale. La mère et le garçon sont caricaturés mais l'ensemble reste réaliste. La bonne philippine et le mari sont très bien. On aurait aimé que la direction d'acteur soit encore plus fine dans l'ensemble mais on apprécie la dimension intime, presque vécut, du récit.
Dans la veine de Yi Yi beaucoup de sensibilité pour ce film qui aborde aussi des sujets plus graves comme les ravages de la crise, l'esclavage moderne de certaines immigrées en Asie du Sud est.