"Le géant égoïste" est chaudement recommandé par Télérama qui en fait son meilleur film du mois de décembre.
Son histoire est émouvante : dans un Yorkshire pluvieux et gris, deux gamins pauvres quittent l'école et volent des métaux usagers pour un ferrailleur sans états d'âme. Les deux protagonistes sont bouleversants de vérité. L'histoire, qui aurait pu verser dans un sentimentalisme tire-larmes, réussit à rester pudique jusqu'au coup de théâtre final.
Pour autant, le film a un défaut rédhibitoire. Il explore des terres déjà labourées par François Truffaut, Ken Loach, les frères Dardenne, Andrea Arnold. Difficile de faire mieux que "Rosetta", Palme d'Or bouleversante s'il en fut. Difficile de faire mieux que "Fish Tank" et son héroïne déchirée (mais qu'est donc devenue Katie Jarvis qui crevait l'écran en 2009 et qu'on n'a plus revue depuis ?)
Ce n'est pas vraiment un conte de Noël! C'est une histoire qui dresse un portrait très glauque de l'Angleterre actuelle, après les exploits libéraux de Thatcher, Blair et enfin Cameron.. On ne peut qu'être admiratif devant la maîtrise de la réalisatrice qui traite plusieurs sujets simultanément, l'adolescence, l'amitié, l'école, le travail des enfants, les magouilles des ferrailleurs, les mères... (cette liste peut paraître bien lourde) sans que ce soit ni pesant ni didactique. Je ne vois pas pour ma part de réelle ressemblance avec Ken Loach. Bien sûr ils sont anglais tous deux, et traitent des sujets contemporains, mais il y a dans ce film une sensibilité différente. A voir absolument.
Une campagne triste, de grands pylônes, une centrale électrique, une cité ouvrière, des familles dans la dèche, des enfants déscolarisés... Clio Barnard, pour son premier long-métrage de fiction, nous offre une bonne tranche de misère sociale, davantage dans la veine de Ken Loach ou de Mike Leigh que dans celle d'Oscar Wilde, l'auteur du conte éponyme dont le film est censé être l'adaptation (adaptation plus que lointaine quand on connaît le conte...). En matière de réalisme social anglais, il n'y a rien de très nouveau sous la grisaille, sauf qu'ici grisaille rime avec ferraille. Le regard de la réalisatrice est toutefois juste et le traitement thématique plutôt bon, alliant l'âpreté d'un contexte de boue et de fer à la chaleur d'une histoire d'amitié entre ados. Rudesse et tendresse s'expriment pleinement dans le dernier tiers du film, poignant, voire déchirant, où l'on retrouve un petit quelque chose du Kes de Ken Loach, dans l'idée d'un salut par la relation à un animal. La force dramatique est bien là et doit beaucoup à l'interprétation brute des deux gamins (non professionnels) qui sont au coeur du film.
Un très bon film britannique qui suinte la misère, on est plongé dans les paysages laids et gris de l'Angleterre. C'est réaliste, touchant, on ne s'ennuie pas car c'est très bien réalisé et vraiment bien joué aussi. Excellente performance des deux jeunes acteurs; Connor Chapman et Shaun Thomas!
Tiré d’un conte d’Oscar Wilde, le Géant égoïste revu par Clio Barnard est un conte de fée à l’envers. Plutôt une histoire d’un réalisme cru dans la pure tradition du cinéma social anglais labellisé Ken Loach. Arbor et Swifty, deux ados copains comme « pigs » vivent dans deux familles très pauvres d’un quartier forcément pauvre, d’une ville du nord qu’on imagine pauvre aussi...
Irréductible et bravache, refusant autorité parentale et scolaire, Arbor croit pouvoir s’en sortir en refourguant des métaux, récupérés ou fauchés, à un ferrailleur pas trop regardant. Pour gagner la confiance du « géant », l’escalade des larcins conduira les deux copains à prendre de plus en plus de risques. La caméra filme superbement cet environnement anxiogène : caténaires, lignes à haute tension, centrale nucléaire…
Ces scènes sont heureusement entrecoupées de jolis moments de douceur… ou de respiration tant le film est constamment sous tension ! Avec quelques paysages soignés comme des tableaux ; et surtout avec des chevaux qui ne servent pas seulement à transporter les matériaux, mais sont aussi source d’évasion et de complicité. Pour le reste, on cherche encore un rayon de lumière dans le ciel anglais.
Ce drame social dresse le portrait d'une région d'Angleterre sinistrée avec son lot de familles dépassées et d'enfants laissés à l'abandon. La fin est prévisible mais l'interprétation excellente, notamment le jeune interprète de Swifty. touche et émeut.
Le géant égoïste est un joli petit film bien construit et bien mené. On se trouve immergé dans les quartiers populaires de Bradford où les familles sont plutôt pauvres, les maisons peu entretenues et les enfants livrés à aux-mêmes. On a l'impression d'être dans une histoire type Oliver Twist ou alors Shameless dans un registre plus récent. De larges familles oùles enfants ne sont pas très assidus pour aller à l'école, le grand frère se drogue et les parents qui sont plus ou moins au chômage. On va suivre les aventures malheureuses de 2 jeunes ados, peut être 12-13ans, qui sont très amis mais avec des personnalités très différentes. Le plus fin et probablement le plus petit est le leader, il ne supporte plus l'école et est ravi le jour où il est viré définitivement. Il veut se faire un peu d'argent et devient ferrailleur. C'est un magouilleur, il est autonome, et entreprenant, au risque de prendre trop de risque ! C'est lui qui décide et son ami n'a d'autre choix que de suivre. Ceci va d'ailleurs lui être fatal. C'est un film qui brosse un portrait de la jeunesse défavorisée de l'Angleterre d'aujourd'hui. Le film montre de belles images, un peu comme de vraies photographies, comme pour fixer cette campagne pour l'éternité, son marasme aussi. Les 2 jeunes acteurs sont tous simplement bluffant de réalisme
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2,0
Publiée le 28 octobre 2020
Arbour vit en marge de la société il est à peine présent a son école il est à la dérive dans et hors de sa maison. Il est déjà impliqué dans la petite délinquance avant d'atteindre l'adolescence. Il a des ambitions dans la ferraille qui l'amène dans la sphère de Kitten un homme dont la personnalité est farouchement en contradiction avec son surnom. Les influences de Ken Loach ne sont que trop évidentes. Les triomphes sont les performances des enfants acteurs Connor Chapman toute l'énergie brute en tant que Arbor sauvage, et Shaun Thomas en tant que vulnérable Swifty donnent des performances vraiment émouvantes. Malheureusement tout cela prend la deuxième étape d'une représentation implacablement criarde, hargneuse et grossière de la classe inférieure. Les personnages ne sont probablement pas basés sur l'expérience vécue par Barnard. De manière déprimante ils semblent devoir davantage aux pages sinistres du Daily Mail. Trois femmes apparaissent dans l'histoire la mère d'Arbour, la mère de Swifty et la femme de Kitten et semblent se fondre l'une dans l'autre dans leur fatigue du monde. Les hommes sont pareillement indiscernables dans leurs provocations constantes. Il n'y a ni tendresse, ni affection tranquille pour briser cette monotonie de la misère. Ceci est problématique parce que lorsque Kitten prend l'acte culminant du film sur lui-même c'est un trait de caractère complètement inauthentique à tout ce que nous avons vu auparavant. Le Géant égoïste essaie trop de porter les vêtements de Ken Loach mais manque de compassion et il est peu convaincant...
La relève de Ken Loach est-elle assurée ? Sur la base d’une histoire forte prenant racine dans le sillon du cinéma social à l’anglaise, Clio Barnard signe un drame attachant au réalisme cruel et bouleversant. Ses deux jeunes pré-ados sont absolument fabuleux.
C’est l’histoire d’une belle amitié entre deux jeunes garçons de la mouise dans une banlieue anglaise où Ken Loach a semé ses propres graines. En voulant tout faire pour s’arracher à l’environnement social délétère, ils ne font qu’adopter un mode de vie identique à celui de leurs aînés. Et quand l’amour des chevaux viendra contrarier leur solide relation, la fracture sera irrémédiable. La mise en scène de Clio Barnard semble aller d’elle-même, qui se plaque le plus naturellement aux situations, et s’adapte aux circonstances. Pas de jugement , ni misérabilisme. Avec dans le rôle du gamin fêlé, un certain Conner Chapman, d’une vitalité extraordinaire. Avec lui, c’est la fouge qui parle. Pour en savoir plus