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Septième Sens
83 abonnés
762 critiques
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4,0
Publiée le 22 juillet 2014
Si le septième art peut servir de divertissement et procurer la joie à nombre d'entre nous, il peut aussi viser l'accablement le plus total, la mélancolie la plus insondable. En visionnant Blue Ruin, vous entrerez dans une obscurité absolue. Mais ces ténèbres seront aussi votre porte de sortie et vous n'aurez d'autres choix que de la suivre, comme un papillon se brûlant les ailes à la lumière...
Suite à un événement tragique survenu dix ans plus tôt, Dwight a cessé de vivre. Il n'est plus qu'une masse disloqué que la caméra suit en titubant. Son regard est vide de tout sentiment, mais cet acteur inconnu nommé Macon Blair lui donne une puissance dramatique hors normes. Et lorsque l'assassin de ses parents sort de prison, ce cadavre vivant entend un réveil sonné avec une triste mélodie. Elle a pour nom la vengeance.
La précision de Saulnier et de sa mise en scène ne laisse rien au hasard. Directeur de la photographie, le cinéaste opère des plans méticuleux servant grandement à l'esthétisme du récit. On ne nous explique rien, mais nous comprenons tout. L'ambiance sordide, le passé douloureux, un homme en plein effondrement. Malgré une ironie et un léger côté décalé pouvant nous faire esquisser un sourire entre deux scènes, Blue Ruin est profondément pessimiste par les thèmes qu'il soulève.
Cela faisait longtemps que la vengeance n'avait pas pris de telle forme au cinéma. Elle n'est ni spectaculaire, ni apaisante. Elle définit purement et simplement le mot « tragédie » dans tout ce qu'il a de plus intrinsèque. Les hommes sont contraints de s'éliminer entre eux pour assouvir une soif bestiale inexpliquée, surgissant du plus profond de leur tripes. Voilà comment fonctionne l'art cinématographique, par le pouvoir des images avant tout. Aujourd'hui, elles donnent à Blue Ruin l'allure d'un grand petit film.
Un homme, apathique et assujetti à sa propre vengeance court après un espoir sombre et déshumanisé, à tel point qu'il finit par s'essouffler de sa propre course. Si la première partie, électrisante, nous hypnotise d'une maîtrise quasi-muette par éclairs et bribes, la deuxième partie nous enlise dans un imbroglio scénaristique à la limite entre facilité et illogisme. Ce ne sera qu'une fois qu'il aura satisfaction, que l'illusion d'une vie passée à attendre que le jour se lève enfin. Résultat, on attend de même qu'il se lève accompagné d'une godiche comme anti-héros naïf et niais. Ce Robinson Crusoë des temps modernes s'avèrent être atteint de toc. Heureusement que la mise en scène complète les inégalités, mais cela ne suffit pas à nous faire garder en mémoire un autre souvenir que celui d'un bleu fade de fin de journée.
Une randonnée sanglante où un tueur aussi maladroit que pathétique se venge de la mort de ses parents. C'est souvent trash, parfois un peu gore. Mais, même si ce film est basé sur un schéma classique de film noir, Jeremy Saulnier arrive sans peine à nous convaincre .Les cadavres s'accumulent dans un ordre terriblement bien orchestré. C'est efficace dans l'action, car finalement peu de mots sont échangés. Le tout n'est pas toujours bien fin, mais on y adhère sans trop faire d'effort.
Très bon film indépendant américain. L'histoire est prenante et sert aussi de fil conducteur pour découvrir une Amérique qu'on connaît assez mal (celle que le cinéma indé explore depuis quelques années). L'acteur principal est très bon, ce que démontre très bien sa "mue" au milieu du film. La mise en scène est très maîtrisée et laisse place à des plans purement poétique fort bienvenus. Ce film ne changera pas le cours de l'histoire du cinéma mais on a plaisir à s'y plonger.
Film plein de talent, "blue ruin" illustre parfaitement la citation de Jon Ellory: "si tu cherches la vengeance, creuses 2 tombes". Il s'agit de la dérive d'un type ordinaire obsédé par la vengeance et frustré alors que le tueur de ses parents sort de prison. L'intéressé ne s'y prend pas toujours bien ni adroitement mais suffisamment pour que cela déclenche des représailles sans fin et le personnage principal est vite dépassé par les évènements. Le film est criant d'authenticité (surtout dans un pays comme les Etats Unis où les armes sont en vente libre) et mérite vraiment d'être vu. Tous les acteurs sont trés bons, la réalisation très réaliste.
J'ai passé un super moment en suivant les péripéties de ce tueur de masse à la foi génie d'inventivité et catastrophe ambulante, capable à la fois résister à une armée de rednecks enfouraillés jusqu'à la trogne avec un rateau, mais aussi d'oublier ses clefs de bagnole sur une scene de crime... Allé, je spoile : spoiler: dommage qu'il meure à la fin, c'était trop prévisible mais bon, ne demandons pas trop d'originalité, ce n'est pas à la mode.
Intense, malin. Après un début un peu bizarre je suis très vite rentré dans l'histoire. C'est une vengeance croisée avec beaucoup de tension et parfois un peu d'humour noir. Réalisateur à suivre !
Le film tient quand meme en haleine jusqu'au bout bien que le rythme soit assez lent et le scenario pas vraiment credible mais il manque ce petit quelque chose pour etre passionnant.
Autant ce film peut faire sourire par des comiques de situation autant il est important voire indispensable d'être très attentif durant tout le film pour le comprendre tant les paroles sont distillées. PLV : un film différent avec des images en guise de propos.
Jeremy Saulnier trace l'itinéraire d'un homme en perdition qui révèle dans son sillage sanglant le visage d'une Amérique figé par ses contradictions Un thriller glacé et percutant qui décline le thème de la vengeance avec talent.
Pas simple d'avoir un avis tranché sur ce film évidemment très américain, ne serait-ce que par l'apologie des armes à feu qui y est faîte. Cela dit, il y a dans ce film une nostalgie incroyable véhiculée par un héros qui n'en est visiblement pas un...
oui, on pense aux petits bijoux d' été (Sang pour Sang par exemple), mais même si le film est bourré de grosses qualités, il s' embourbe dans la dernière partie, un peu bâclée, dommage mais a voir .
Un film typiquement américain, dans le sens où l'on aime parfois, un peu, bcp faire justice soi-même. Agréable à suivre, un film haletant qui montre que ce type de justice a très vite ses limites;