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Jean-philippe N.
107 abonnés
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3,5
Publiée le 28 juillet 2014
L'Amérique profonde n'en finit pas de sombrer en tentant de conjurer le mauvais sort tout en stigmatisant ses démons. La chasse aux sorcières est ouverte...
Un vagabond solitaire voit sa vie bouleversée en retournant dans sa maison d’enfance pour y accomplir une vieille vengeance…
Les programmateurs avaient vu juste lorsqu’ils l’ont sélectionné à la Quinzaine des Réalisateurs en 2013, lors de sa présentation en première mondiale. Pour son second long-métrage, Jeremy Saulnier (Green Room - 2016) réalise ici un thriller intimiste épatant. Et pourtant, le film repose sur un scénario on ne peut plus simpliste, mais c’est belle et bien la mise en scène qui relève du tour de force. C’est implacable et oppressant, à la fois brutal et ultra-réaliste.
L’autre force du film réside quant à elle dans l’interprétation bluffante de Macon Blair, ce dernier incarne brillamment ce pauvre type à l’allure de SDF qui se lance dans une vendetta sanglante pour soigner son trauma d’enfance. Oeil pour oeil, dent pour dent, la loi du talion prend ici une allure inattendue, surtout lorsque le protagoniste principal n’a pas la carrure d’un colosse assoiffé de vengeance, mais plutôt celle d’un type parfaitement banal, voire même un peu gauche (et “faible” dixit sa soeur).
Cette immersion de plein fouet dans l’Amérique profonde y est saisissante, un minimalisme assumé qui colle parfaitement au film. Enfin, pour la petite anecdote, on y retrouve dans un second rôle, un certain Devin Ratray, qui incarnait Buzz (le frère de Kevin McCallister) dans Maman, j'ai raté l'avion ! (1990).
Avec peu de moyen Saulnier signe un film sombre, particulièrement réaliste avec un climax que sa qualité de directeur de la photographie a clairement été un plus. On suit donc un homme quasi SDF (grosse déprime) se met en tête de venger ses parents et de tuer le coupable dont il vient d'apprendre la libération... Mais disons-le de suite on est assez éloigné du thriller hollywoodien de base où le héros est un ancien GIJoe ou un ancien mafieux. Réalisateur, mais aussi directeur photo et scénariste, Saulnier signe un thriller épuré et laconique, avec un anti-héros attachant et dépassé par les évènements. Un film noir qui ne manque pas d'émotion ni de suspense.
Étonnant, ce film me fait penser à des films coréens qu'on voit depuis 10 ans environ, des thrillers parlant de vengeance, des exécutions gores, des fuites, des moments qui ne se passent pas comme ils devraient. On est pris dans l'engrenage et on ne sait jamais trop de quel côté se situer. Haletant, ce film est une réussite, surtout pour un visionnage DVD entre amis.
Il y a du talent des deux côtés de la caméra dans ce thriller absurde, poisseux et contemplatif. Le réalisateur manie joliment sa caméra et crée une ambiance pesante et mortifère. L'interprète, lui, incarne parfaitement ce vagabond désabusé et maladroit en quête de vengeance. Mais finalement, le film peine à sortir du carcan du film de genre et reste un revenge movie non dénué de longueurs.
Remarqué dans divers festivals déjà depuis le mois de septembre 2013 notamment à Deauville, Cannes et Marrakech, Blue Ruin arrive enfin dans les salles françaises avant même de débuter sa carrière américaine qui le fera à nouveau faire le tour de prestigieux festivals. L'occasion pour le grand public de découvrir cette oeuvre à part porté par un réalisateur scénariste imaginatif.
Ayant très mal vécu l'assassinat de ses parents, Dwight a tout largué et vivait comme un SDF jusqu'au jour où dix ans plus tard il apprend que leur assassin vient d'être libéré. L'heure de la vengeance a enfin sonné pour lui mais en exécutant le criminel, il n'a pas réalisé qu'il mettait sa soeur et ses deux nièces en danger et qu'il va falloir maintenant les protéger.
Comme le dit l'expression, la vengeance est un plat qui se mange froid. Le héros de Blue Ruin l'a bien compris attendant patiemment durant des années que l'assassin de ses parents sorte de prison pour faire justice à sa façon. Mais lorsqu'on a jamais tué quelqu'un, se transformer en meurtrier n'est pas si évident que cela. Si le réalisateur Jeremy Saulnier n'a pas voulu faire un film moraliste, on retiendra tout de même cette leçon de Blue Ruin.
Avec Blue Ruin, Jeremy Saulnier signe son second film après l'inédit Murder Party il y a six ans. Avant de pouvoir mettre en scène ses propres projets, il a débuté au cinéma en tant que directeur photo, un poste qu'il garde encore dans Blue Ruin. Il faut dire que ce film est un projet très personnel fait vraiment avec les moyens du bord et l'aide du site participatif Kickstarter. Un système D permanent qui ne se ressent pourtant jamais à l'écran.
Blue Ruin n'est pas un thriller comme les autres car le suspense vient des nombreuses hésitations du personnage principal qui a envie de se venger mais ne sait pas trop comment s'y prendre. Improvisations et doutes font traîner l'intrigue qui au lieu d'être réellement tendue amuse régulièrement par les errements de son personnage principal et aussi des ennemis eux non plus pas vraiment très doués.
Le personnage de Dwight est interprété par Macon Blair, un acteur méconnu déjà présent dans Murder Party qui ressemble un peu à Zach Galifianakis lorsqu'il est en clochard au début du film. Il change totalement d'apparence en se rasant dévoilant le visage inattendu d'un homme qu'on n'imaginerait pas partir dans une quête de vengeance. C'est lui que l'on va suivre tout le temps faisant des autres acteurs que des seconds rôles de passage sans trop d'importance.
Blue Ruin est un film assez particulier qui prend son temps pour dérouler son histoire. Le ton frise sans arrêt avec la comédie dans la maladresse de son antihéros. La bande annonce et l'affiche laissaient pourtant entrevoir un long métrage plus angoissant et sombre que cela. Si plusieurs exécutions sont sanglantes, ceux qui cherchaient un nouveau thriller capable de leur mettre une bonne claque risque d'être déçus.
Pas aussi nerveux et sombre que l'on pouvait espérer, Blue Ruin se regarde cependant sans déplaisir pour le travail effectué par le réalisateur. Son second film montre tout de même une sérieuse expérience de la part de Jeremy Saulnier qui s'amuse avec les couleurs en glissant des touches bleues un peu partout. Un nouveau metteur en scène à surveiller.
Thriller indé atypique autant dans sa forme que dans sa mise en scène, éclaboussé d’instants de violence réaliste, «Blue Ruin», offre une belle opportunité de découvrir un cinéaste qui s’il n’est pas exempt de maladresses, tente de renouveler le traitement d’un genre. Critique d’une Amérique, western urbain et drame proche du fait divers le film dans son identité jamais vraiment définie se perd de la meilleure des manières dans une proposition cinématographique intéressante à défaut d’être dantesque. C’est dans cette subtilité de forme et de fond que Blue Ruin prend tout son intérêt. Même si certains instants semblent bancals, l’interprétation souvent juste permet au film de ne jamais couler. Après un premier film fauché et foutraque («Murder Party», Jeremy Saulnier prend une nouvelle direction artistique intéressante, et devient dès lors un cinéaste à suivre.
"Blue ruin" est un film sombre et dur, relatant l'histoire d'un homme complètement détruit moralement et brisé par son passé douloureux : ses parents ont été assassinés par un meurtrier. Retiré de la société, cet homme vit dans une vieille voiture bleue ... Lorsqu'il apprend que le meurtrier sort de la prison après avoir purgé une peine de 10 ans, il éprouve un fort besoin de se venger ... Il va alors le suivre mais que va-t-il faire ? Maladroit, il va alors se glisser dans l'engrenage de la violence pour accomplir sa propre mission jusqu'au bout. L'acteur Macon Blair qui joue cet homme dépressif, est étonnant dans le jeu d'acteur : maitrise des émotions et des gestes, expression du visage à la fois froide et craintive, réaction vide et malaise face aux armes .. "Un homme qui a tout perdu, est un homme qui n'a peur de rien". Ce film m'a fait penser au film "Le justicier dans la ville" avec Charles Bronson mais l'intrigue est complètement différente. Il y a peu de dialogues et pas d'action. Le rythme de ce film est volontairement lent et assez sombre pour nous donner l'impression d'oppression. Le titre "Blue ruin" reflète bien le ton froid dur et brutal du film qui me donne l'impression d'être trompé par l'omniprésence de la couleur bleue, des objets bleus dans des décors pour insister l'ambiance pesante et froide dans ce beau film. Intense ! Le film "Blue ruin" est une autopsie intéressante sur la vengeance qui est perçue par l'homme clochard comme le besoin de s'en sortir et le sentiment de justice mais la vengeance va-t-elle résoudre la souffrance profonde et le deuil, une fois la mission accomplie ? Il y a également une réflexion sur le port des armes aux USA. Certes, les armes servent à se défendre et à se protéger mais elles ne sont pas toujours dans de bonnes mains, elles peuvent être utilisées par des psychopathes, des victimes désirant se venger ou même par des enfants qui jouent avec. Beau film ! "
Cela aurait pu être un "revenge movie" classique mais Jerome Saulnier évite soigneusement la trame habituel du genre qui veut que le héros devient subitement un "bad ass" ou un dur à cuire sans émotions. C'est ce qui rend ce héros aussi attachant finalement. L'histoire n'a vraiment rien de révolutionnaire mais on apprécie, ou plutôt on s'attache, à ce vagabond, cet homme simple qui n'a rien d'un héros, pathétique et maladroit qu'on sent brisé par son passé. Il va être très vite dépassé par ses actes et se dirige tout droit vers un dénouement qu'on sent inéluctable. Le rythme est très lent et les paroles très rares, le grand public détestera donc mais pour les cinéphiles c'est un très bon divertissement.
Jeremy Saulnier arrive à nous captiver avec une histoire très simple celle de la vengeance d'un homme qui décide de se faire justice lui-même en apprenant que le meurtrier de ses parents sort de prison. Le principal intérêt du film est qu'il s'agit d'une personne lambda avec ses défauts, ses maladresses et surtout son incompétence dans ce domaine car avec une personne surentraînée ça n'aurait pas été pareil et surtout c'est quelque chose de bien plus classique. C'est un film très sobre avec pourtant beaucoup de violence (la scène du sniper juste énorme), la mise en scène est superbe, le rythme est lent mais c'est pas un défaut au contraire ça permet de créer une ambiance pesante qui atteint son paroxysme dans un final ou la tension est incroyable. A noter la très bonne performance Macon Blair l'acteur principal qui était déjà présent dans le premier film du réalisateur.
Voilà un moment que l'on avait pas vu un film de vengeance aussi réussi. Pour son deuxième film, Jeremy Saulnier dresse le portrait sans concession mais touchant, d'un homme ordinaire entre tragique et loufoque. Officiant aussi aux postes de scénariste et de directeur photo, il soigne autant la forme que le fond d'une belle réflexion sur...
L'histoire a du bon. Je reproche un déroulé trop lent. On comprend vite l'essentiel et ce que cherchent à faire les personnages, qui ils sont. Mais on peut accélérer la plupart des scènes qui ont un vrai réalisme mais peu d'intérêt pour un spectateur. Le gars qui rentre dans une maison et vérifie qu'il n'y a personne... Sans réelle prudence ni méthode, on s'en fou, tout le monde sait faire, surtout quand y a personne... Peu distrayant, pour moi. Le bon côté, c'est que les acteurs principaux sont méconnus. Il n'y a que "Ben" qui joue "Buzz" dans "Maman, j'ai raté l'avion".
Apprenant que l'assassin de ses parents va sortir de prison, un SDF se lance dans une vendetta qui va enclencher tout une série de conséquences. Tourné pour une bouchée de pain (moins de 500 000 dollars !), "Blue Ruin" est pourtant un film très soigné. Le scénario pointe l'absurdité de la vengeance, tout en taclant le culte des armes dans les classes populaires aux USA. Le tout emballé dans une intrigue très prenante. Macon Blair incarne quant à lui tout en retenue et en justesse un homme isolé et amorphe, que la violence va secouer. Enfin, on souligne la mise en scène très soignée de Jeremy Saulnier : cadrages très bien découpés, plans judicieux, et jeux sur les couleurs (notamment le bleu qui accompagne en quasi permanence le protagoniste). Sans compter que le réalisateur sait alterner entre les scènes dramatiques, et les séquences plus viscérales. Un thriller de très bonne qualité.