The Sixth Sense m'a traumatisé il y'a de cela vingt ans. J'étais, à ce moment, un peu plus âgé que Cole, de quelques années seulement, de cet instant j'en garde encore quelques frissons mais aussi une ou deux larmes ! D'ailleurs, je le pense sincèrement, que dans le fond, tout le cinéma de M. Nnight Shymalan n'est au final que le croisement entre ses deux émotions, une conjugaison qui persiste encore, avec nuance toutefois ...
Je vais tout de suite aller dans le vif, faire bref sur deux ou trois choses qui pour autant mérite une pluie d'éloge à l'instar de la musique de James Newton Howard, ou du jeu de ses acteurs et actrices, à commencer par Bruce Willis, Toni Colette et Haley Joel Osment magnifiques de bout en bout pour qui je n'ai qu'une considération encore plus immense à chaque retour.
Si je passe cela, ce n'est que pour attester de mes carences en superlatifs grandiloquant en terme d'admiration pour tous ses gens, mais aussi car j'ai un peu plus à dire sur le film dans sa globalité. Surtout, sur le cinéma et sa vue d'ensemble de son cinéaste qui me passionne vraiment !
Du choc de sa première, The Sixth Sense continue de s'en rendre encore de plus en plus superbe, comme si le temps le rendais encore nettement plus beau ! Il si cache pour autant un malentendu sur la carrière en filigrane de Shyamalan du à une mauvaise interprétation, bien plus qu'à une tournure manqué. La fameuse scène ou Cole dit à Malcolm " I see dead people " recèle d'ailleurs d'une compréhension sans équivoque ... Tout ce qui précède cet aveu raconte comment un docteur apprend à mesure à raconter des histoires, que pour le faire, il devra recourir à une astuce, un twist ! Tout étais déjà là, car oui, le cinéma de ce réalisateur n'est pas connoté par se substitut, il ne le deviendra pas d'ailleurs, preuve de l'immense clarté d'esprit d'un type droit dans ses bottes qui creusent les sillons qu'il désire mettre en évidence. Le lien, l'écoute, la compréhension, l'acceptation d'y renoncer parfois, que la peur n'est pas qu'une condamnation mais peut, aussi à certains égards, devenir un don !
L'on peut, il est vrai, générer des théories en pagaille sur ce film, pour ma pars je le prend par anticipation. Je prend la décharge du pic et remonte le temps, à la manière de ce médecin un peu étrange qui remonte sa bande, met le son plus fort, apprend à écouter et à entendre les détails lui ayans échapper au premier jet. De sa scène d'intro, ou face à un cadre, l'on constate une réussite, à la chute qui s'en suit, tout le processus de captation devient solution à comprendre, y compris l'impossible. Tous y sont confrontés. Le jeu de couleur, les éléments extérieurs et intérieurs qui interfèrent avec la norme, l'éclairage sans arrêt diffus dans ces moments là ont des gouts d'accents que je trouve absolument somptueux.
Un enfant qui ment à sa mère, qui lui ment en retour, en guise d'échappatoire, comme une petite liberté dans un monde contraint d'être éprouvant et complexe pour les solitaires, voilà ce que je note de ses passages qui sont pour moi, le cœur du film. Les confidences les plus sincères surgissent d'entre les lignes à l'instant ou l'on adopte le regard du petit garçon, dans cette fantastique bascule ou la différence de taille, de perception, transforme et reconfigure la trajectoire du récit, de la notre aussi. L'on quitte, comme la mère, la traque des reflets sur les photos pour confondre le " mal " qui ronge et amène à la terreur de ce gosse qui avance à tâtons dans une ribambelle de question sans réponses. L'incident de l'école, puis du placard, situe l'errance, l'angoisse, des pics en termes d'intensités. Néanmoins, ce qui suit, j'y reviens, lors de ce passage ou allongé sur son lit, il dévoile son " secret " inaugure la concrétisation du paroxysme de ça monté de régime !
J'ai toujours conservé dans un coin de ma tête, ce moment ou débarrasser de ses pires craintes il avoue à sa mère ce qu'il apprend à maitriser, au compte goutte, dans ce qui s'apparente à un paroxysme en matière d'émotion, ma larme à moi ... Il y'a dans cette voiture, tout un soulagement qui enfin peut prendre la place aux terreurs trop perçus jusqu'alors. Ce moment d'une délicatesse aussi brutale jouxte celle de Malcolm et d'Anna, une autre flèche en plein cœur. Je me répète, mais si M. Night Shyamalan use de ses tours, il le fait pour cela, pour ses instants qu'il fige, ou l'on déclare son amour à ceux qui restes, avant de partir ...
Un de mes films favoris, depuis toujours, un garant de mon attachement au cinéma, le plus beaux des Arts à mes yeux !