"Curryshop around the corner" à Mumbaï... Charmant, avance comme les trains indiens: en cahotant à 2 à l'heure mais (ouf!) sans dérailler. Ps: N'y allez pas le ventre vide, le contenu de la lunchbox est souvent appétissant!
D'habitude, je n'aime pas les films indiens, trop long, trop de danses et chants, toujours le même sujet. Ici, le film est rythme, drôle! Une bonne surprise!
Bon, c'est sûr qu'il ne faut pas s'attendre à de grandes idées de mise en scène ou à un lyrisme flamboyant, mais cette jolie histoire d'amour épistolaire, racontée avec pudeur et sobriété, est aussi l'occasion de découvrir un film indien sans la moindre chanson au programme, et surtout un cadre géographique comme culturel très différent de celui que nous avons l'habitude de voir. Enfin, si nous connaissions déjà un peu Irrfan Khan à travers quelques grosses productions hollywoodiennes, la découverte de la belle Nimrat Kaur est quasiment une révélation, la douceur et la sensibilité de celle-ci étant manifeste à chaque apparition. Pas génial, donc, mais touchant.
Dans ce froid mois de décembre, voilà une charmante petite comédie qui nous apporte un peu de chaleur et une belle bulle d'oxygène au milieu de la noirceur des films du moment. Remarqué à la Semaine de la critique à Cannes cette année, ce premier film est un vrai petit régal. Une comédie romantique peu ordinaire (aussi différente d'Hollywood que de Bollywood) qui nous met en appétit autant qu'elle nous...
Quel fraîcheur dans la moiteur indienne. Ne connaissant pas trop ce pays et ses coutumes, j'ai découvert plusieurs aspects du quotidien des salariés et notamment le cœur de cette histoire, la lunchbox! On se prend d'affection pour cette femme interprétée par la splendide Nimrat Kaur. On découvre au fur et à mesure une partie de leur histoire et on aurait juste souhaité une autre fin que celle choisie mais bon, ça c'est une préférence personnelle. Le film reste excellent et je ne suis pas surpris qu'il ait été remarqué à Cannes en 2013. À voir absolument pour le dépaysement et les qualités intrinsèques de cette production bollywoodienne.
Un film pas géant mais sympathique, qui a le mérite de nous faire découvrir un aspect bien spécifique de la ville de Mumbai: le réseau des dabbawallahs, les livreurs de repas préparés à la maison. Ce que dit le livreur dans le film est vrai: ce réseau a réellement été étudié par l'université de Harvard (et bien d'autres) pour son incroyable efficacité: quasiment aucune erreur de livraison, alors qu'évidemment aucun consultant n'a jamais été associé à sa mise en place. Mais justement, le film part de l'idée d'une erreur dans cette machine si bien réglée: un repas est livré à la mauvaise personne. Deux vies se croisent, que rien ne préparait à se rencontrer: une femme délaissée et un veuf à quelques jours de la retraite. Ces plats incidemment livrés vont initier leur rencontre, puis le début d'une correspondance, enfin une séduction épistolaire "à l'ancienne" qui, à l'heure d'Internet et des SMS, prend un charme tout particulier. Replacer l'humain au coeur de cette mégapole tentaculaire, à travers des gestes simples à la saveur souvent oubliée: préparer un repas pour l'autre, lui écrire quelques lignes, lui confier ses doutes ou ses insatisfactions, le réconforter... C'est le contraste entre cette proximité des deux personnages et la démesure de la ville (très beau plans sur les trains et le réseau ferré) qui donne à cette "Lunchbox" son intérêt dramatique. Si on y ajoute le côté sociologique (le tout-venant de Bollywood nous donne rarement l'occasion, comme ici, de plonger dans le quotidien des Indiens, entre le bureau et la cuisine), cela fait deux bonnes raisons d'aller goûter ce bon petit plat.
Et voilà le film qui nous apprend un nouveau mot bankable au scrabble : Le Dabbawallah, ou l’art Mumbaï pour les desperate housewives d’apporter par livreurs interposés un bon repas chaud fait maison à leurs desperate workhusbands avec un taux de fiabilité logistique de 99,99999%. Lunchbox explore donc le créneau du 0,00001% restant avec l’improbable petite erreur d’aiguillage qui débouche sur une liaison épistolaire entre deux âmes esseulées de la classe moyenne indienne qui comme sœur Anne, ne voient rien venir de très folichon dans leurs vies respectives. Il y a un petit côté «Vous avez un mess@ge » ou « Quand souffle le vent du Nord » dans la trame narrative, au détail près qu’à l’heure d’Internet, des réseaux sociaux, des dièses et de l’instantanéité des chats, l’unique échange quotidien par sherpa voyageur donne une certaine inertie à l’histoire, ce qui pourra dérouter les spectateurs de quête d’action et d’aventures à la Jack Bauer. Pour les autres, reste une jolie histoire qui vous plonge dans le cœur fourmillant de la Capitale du Maharashtra (encore un mot utile à caser si vous avez plein de A au Scrabble), loin des clichés bollywoodiens habituels, dosant savamment des pointes humour, d’émotion, d’ennui, de nostalgie. Petit conseil : Ne pas y aller le ventre vide pour éviter les borborygmes tant les petits plats concoctés par Ila semblent appétissants….Une faim toutefois surprenante…Dans toutes les acceptions et orthographes du terme…
Succès public et critique lors de la Semaine de la critique 2013, le premier long-métrage de Ritesh Batra est une véritable friandise.
Le pitch de départ est redoutable d'efficacité : une jeune femme prépare le repas de midi pour son mari, livré sur le lieu de travail par une Dabbawallah, entreprise de livraison de lunchbox. Manque de pot, le repas ne parvient pas au bon destinataire. S'en suit une correspondance épistolaire entre
un film qui se déguste avec appétit, doucement, un peu à la manière de ces boites empilées de cette "lunchbox" subtile et délicate. Pudique, ce petit bijou prend son temps et nous fait voyager au rythme de cet échange épistolaire, cette correspondance sucrée-salée servie par une brochette d'acteurs tout en nuance. Un vrai bonheur à côté duquel il serait dommage de passer à côté, ne serait-ce que pour nos papilles cinématographiques...
Dans une des mégalopoles les plus peuplées au monde, deux individus solitaires se soutiennent et se donnent espoir grâce à une lunchbox livrée à une mauvaise adresse par le système de livraison le plus fiable au monde. Saajan est un vieux loup solitaire. Ila est une belle jeune femme qui a soif de vivre. Rien n'est fait pour qu'ils se rapprochent, et pourtant... Une très belle histoire qui nous rappelle que nous ne sommes jamais seuls et que le plus grand des hasards peut nous redonner espoir. Sans jamais tomber dans le pathos, nous prenons goût à cette correspondance gastronomique qui nous ouvre l'appétit et l'esprit. La réalisation est simple mais le montage est parfait et permet un enchaînement des séquences à la perfection. Les acteurs sont touchants et poignants. Les personnages secondaires sont bien trouvés avec Auntie qu'on ne voit jamais alors qu'Ila l'appelle sans cesse pour discuter à travers la fenêtre, et Shaikh, omniprésent à l'écran alors que Saajan souhaite être seul dans ses pensées, créent un très beau contraste. The Lunchbox est une romance très bien pensée et pas une comédie romantique, ce qui fait toute la différence et assure de nous le garder en mémoire.