Pour son premier long-métrage, Thierry de Peretti a choisi de planter sa caméra chez lui, en Corse, très précisément à Porto-Vecchio, mais du côté des quartiers populaires et de la jeunesse paumée et non pas dans des décors de carte postale. C'est pourtant une villa luxueuse que l'on découvre au début du film, une villa dont l'entretien est confié à un marocain. Son fils Aziz l'accompagne et s'agace de voir à quel point son père est soucieux de respecter les lieux. Aziz, lui, non seulement n'est pas encombré de tels scrupules mais, avec trois de ses copains, il retourne sur place pour profiter des lieux. Ils entrent dans la villa, font des déprédations, volent ce qu'ils trouvent, du matériel hi-fi et un fusil.
C'est à partir de ce fait divers, qui pourrait presque paraître banal, que s'enchaîne une sorte de mécanique implacable qui conduit à l'inéluctable, c'est-à-dire au meurtre. Un des comparses sera éliminé parce que, pensent les autres, il risque de les dénoncer. Thierry de Peretti s'est inspiré de faits réels pour construire ce film qui décrit une jeunesse perdue, sans repères moraux, méprisant les forces de l'ordre, tenant des propos racistes, ne connaissant d'autre langage que celui de la violence... On sort de ce film estomaqué, atterré... C'est un vrai film "coup de poing", sans esbroufe et sans fioriture. Si l'on est impressionné, c'est par la justesse et par la précision du regard, non par des effets qui seraient inutiles...