Honnête divertissement spatial signé de la main de Morten Tyldum, metteur en scène norvégien des récents Headhunters et Imitation Game, Passengers fait le boulot, comme on aurait coutume de le dire. Parfois incohérent, parfois un peu niais, le film n’en demeure pas moins une escapade intergalactique sympathique, une aventure qui nous prend par la main, quelque part entre la terre et une future colonie de notre espèce. Bourré de référence à 2001, Alien, Shining et j’en passe, le film ne s’en émancipe jamais mais parvient pourtant à fonctionner comme tel, comme un pur de produit de reconstitution pêle-mêle, un condensé de tout ce qui fît le succès, à un moment ou à une autre, du genre SF et fantastique. Deux acteurs résolument populaires, financièrement parlant, viennent se positionner en fer de lance de cette machine hollywoodienne qui ne cache pas le moins du monde son intention première, faire des entrées.
Un film contemporain, en somme, qui jongle entre les références, qui s’appuie sur les épaules d’un couple de comédien que le public adore, mais un film qui pourtant fonctionne comme une bonne vieille montre suisse. C’est peut Morten Tyldum, habile cinéaste des contrées nordiques de notre vieux continent, qui parvient à contenir le trop-plein de facilités qui aurait pu entraîner le film dans les abîmes de l’inconvenance. Sa mise en scène léchée, conventionnelle, certes, mais soignée, permet au film d’exister en tant que tel, sans compter sur quelques belles trouvailles, dans les détails, dans la constitution de l’Avalon, le monstre d’acier dans lequel nos deux protagonistes se réveillent 90 ans avant son arrivée à destination.
Comme l’exprime une célèbre Tag Line, dans l’espace, nul ne vous entend crier. C’est ici un peu vrai. Pour autant, le concept de base, une vie désespérée en solitaire, un acte cruel de survie, se mue très vite en mission de sauvetage salvatrice, après un passage par la romance. On pourrait, à ce titre, reprocher l’apparition, quelques minutes durant, de Lawrence Fishburne en membre de l’équipage accidentellement réveillé, lui aussi, qui vient couper la dynamique du long-métrage, simplement dans le but d’une explicitation un peu forcée.
En définitive, Passengers est un divertissement qui respecte son cahier des charges, une aventure purement hollywoodienne qui ne prend aucun risque artistique et narratif, agréable sans pour autant propose un quelconque renouvellement. Sans doute que mon humeur complaisante, au moment de visionnage, me permet ici d’apprécier un film qui ne mérite, en toute logique, qu’un égard tout à fait limité. Mais prenons ce que l’on nous offre et essayons, parfois, de ne pas trop faire la fin bouche. 12/20