Je vous jure que si je voulais, je rhabillerais ce film pour les dix prochains hivers. Sans déconner. Parce qu'il y a vraiment matière à redire. Mais, et j'en ai presque honte, j'ai jamais réussi à détester ce que j'ai vu. Et même si on me grattait le dessous des pieds avec une plume, je ne cracherais pas sur ce film. J'en viens à ce qui m'a plu : j'ai bien aimé le concept de huis-clos spatial avec seulement trois acteurs. Je zappe volontairement Laurence Fishburne car il n'apparaît que très peu de temps. Tout comme j'ai bien aimé le début du film où Chris Pratt se réveille, se retrouvant seul dans le vaisseau et ayant tout le loisir de l'explorer de fond en comble et s'adonnant à toutes les distractions que celui-ci peut offrir. Tout comme j'ai bien aimé l'exploitation de l'espace ainsi que celle de la technologie mise à disposition. Tout comme j'ai bien aimé la référence flagrante faite à « Shining » lors de la rencontre avec le barman androïde.Tout comme j'ai bien aimé certaines scènes (en particulier celle de la piscine que je trouve foutrement bien trouvée). J'en viens maintenant à ce qui va pas. A ce qui aurait pu justifier une destruction en règle de ma part : que c'est prévisible tout ça, les promesses initiales s'envolant au compte goutte. Que c'est prévisible. Déjà, tu sais direct, que Pratt va tortiller du cul pendant un moment avant de réveiller Jennifer Lawrence. Tu sais direct, que même sans la connaître il va dire que c'est la gonzesse la plus belle et la plus incroyable qu'il n'ait jamais rencontrée. Tu sais direct qu'après quelques moments passés ensemble, les deux loupiots vont finir par se kiffer grave et s'envoyer en l'air. Tu sais direct qu'au moment où ça file tranquille pour les deux tourtereaux t'as cet abruti de barman qui va lâcher le morceau alors que la fille, elle savait rien du pot-aux-roses. Tu sais direct, qu'après ça, elle va grave en vouloir à son chéri et qu'elle pourra même plus supporter de voir sa gueule. Tu sais direct que ce vaisseau d'apparence si parfaite va finir par partir en vrille. Tu sais direct que la fille, même si elle a des griefs contre le mec, elle va être obligée de faire équipe avec lui. Tu sais direct que finalement ça va se finir comme ça doit se finir. Et enfin, un film comme ça, c'est la porte ouverte pour placer quelques théories bien débiles avançant que l'amour traverse le temps. Ah oui, j'oubliais aussi que tu sais direct que la psychologie des personnages va pas être approfondie. Vues les belles promesses affichées en début de film, c'est limite de l'anti-jeu de faire ça. Et un arbitre peu complaisant mettrait le carton rouge. Malgré TOUT ça, (pour le coup, je tiens aux majuscules), impossible de sabrer « Passengers » tant il est infiniment plus regardable que la majorité des blockbusters de science-fiction que les américains nous balancent sans arrêt. Vous savez ces grosses productions qui se passent dans l'espace genre « Armageddon » qui en foutent plein la vue mais qui sont juste chiants comme la pluie. Au moins ici, on cherche pas à nous abrutir, l'esthétique est soignée, on s'ennuie pas et en plus, cerise sur le gâteau ou gâteau sur la cerise au choix, on a l'occasion de voir Jennifer Lawrence toute nue. C'est pas merveilleux ?