Bon, il faut être franc, Robot Holocaust se tire une réputation très mauvaise, et en effet c’est un gros nanar dans lequel on ne peut pas dire qu’il y ait grand-chose à sauver. Même la voix off, avec le type qui débite ses tirades avec la motivation d’un cancre devant une dissert de philosophie n’est pas crédible, c’est dire.
Les acteurs sont totalement à côté de la plaque, campant des personnages absolument foireux. Le summum revenant quand même à cette espèce de barbare anorexique qui a perdu tous ses muscles, et au fameux savant qui a un faux air de Droopy, et n’arrive même pas à faire preuve de la moindre émotion lorsqu’on le menace de le torturer à mort ! Bon, il faut dire que celle qui le menace, Angelika Jager n’est pas franchement des plus crédibles non plus, et ce n’est pas simple de croire qu’elle est une vraie méchante. Si elle a un physique attrayant, son jeu d’acteur n’est pas vraiment bon, et sans être la catastrophe du film, il faut reconnaitre qu’elle n’est pas géniale. Pour le reste c’est assez lamentable, et notamment les amazones. Elles sont tellement caricaturales et improbables que c’est juste risible.
Le scénario est tout aussi pathétique. Concrètement l’idée n’est pas plus mauvaise qu’une autre, après tout. Mais le traitement est vraiment nul. L’odyssée des héros se résument à traverser des terrains vagues (c’est d’ailleurs l’expression utilisée dans le film même), dans lequel ils croisent trois pékins, des créatures pour certaines assez ignoblement faite, et la dernière partie dans l’antre du méchant est un grand moment de franche rigolade avec des passages bouffons à souhait. En fait rien n’est crédible, rien ne tient la route, c’est foutraque au possible, et c’est du coup un ratage total, d’autant que le film se veut réellement sérieux. On ne sent jamais poindre la moindre attention de second degré.
Visuellement c’est du même acabit. Les effets spéciaux sont hallucinants de médiocrité (bon, quelques très rares maquillages sont honorables, mais sans plus), les décors sont aberrants et en décalage total avec une atmosphère post-nuke (franchement trouver une carrière comme tout bon post-nuke italien ce n’est pas si difficile que cela !), et la photographie ne vaut pas un clou. Aucune ambiance, on sent qu’à tous les étages le budget était d’une faiblesse irréaliste, même la bande son a été oublié en route. A part un générique presque convaincant sur ce point, après c’est la dèche absolue.
Bref, Robot Holocaust est un ratage affirmé et réaffirmé. C’est le post-nuke misérable, réalisé avec trois roubles soviétiques et qui jamais n’arrive à sans sortir. Ce n’est même pas la réalisation totalement plate et paresseuse de Kincaid qui rattrape la moindre scène d’action, non, il n’y a rien de sauver, c’est juste totalement minimal. A réserver uniquement aux fans absolus du genre. 0.5.