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    A Touch of Sin
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    229 critiques spectateurs

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    mazou31
    mazou31

    94 abonnés 1 281 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 6 janvier 2015
    Chef-d’œuvre par la puissance de son histoire, sa mise en scène géniale, son montage, ses cadrages, sa photographie. Un film d’une immense noirceur, un peu contemplatif (ce qui peut déplaire à certains) avec des explosions de violence sidérantes. Explosion qui se produit souvent quand le faible est tellement désespéré que sa violence envers le fort, le pourri, le corrompu n’est plus que sa seule issue. Or la situation d’une grande partie des Chinois “d’en bas” semble bien ressembler à celles de nos héros. Peut-être que sous peu, devant la morgue, le cynisme et l’amoralité de nos élites occidentales, en arriverons-nous aussi à de telles extrémités. Quoi qu’il en soit, attaquer ce film avec un moral d’acier est nécessaire tant le “miracle chinois” est une farce, tant la terre chinoise est massacrée, tant le peuple chinois est exploité. C’est noir, très noir, sans le moindre rayon de soleil, au propre comme au figuré. On en ressort abasourdi, se demandant si tout cela est réel ou bien un cauchemar de post-cuite ! Mais quel monument et quel pamphlet !
    willyzacc
    willyzacc

    78 abonnés 1 544 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 19 décembre 2013
    Très étrange cette façon de montrer la violence de dresser en quelque sorte un panorama de la Chine perdue, désœuvrée dans 4 histoires, 4 personnages distincts qui se distinguent par la violence qui jailli de nulle part à un moment ou un autre.. Dommage d'avoir construit son film comme celà, car l'ennui s'installe très vite malgré les plans brillants. Préparez vous avant de le voir.
    vinetodelveccio
    vinetodelveccio

    68 abonnés 802 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 26 mars 2014
    Un film radical et profondément pessimiste servi par une mise en scène juste et bourrée de bonne idées. Jia Zhang Ke fait preuve d'une audace incroyable en réalisant ce film qui se veut un brûlot saisissant sur la place de l'individu dans la Chine contemporaine. Le cinéaste filme la violence d'une société qui évolue trop vite et bascule dans le stupre et l'argent, face aux individus perdus, laissés pour compte et qui cherchent leur place. Les 4 histoires qui jalonnent le film sont puissantes et ont ce point commun de montrer des gens qui ne savent plus communiquer, ainsi chaque scène de dialogue met en scène l'impossibilité de se parler ou de se comprendre pour les protagonistes. La mise en scène est une vraie mine de bonnes idées pour illustrer le message du film, et les acteurs sont au diapason. L'émotion manque parfois mais peut aussi éclater au coin d'une scène au moment où on ne s'y attendait pas.
    JoRod
    JoRod

    58 abonnés 335 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 15 février 2014
    Jia Zhang Ke, réalisateur subversif chinois, déjà auteur d’œuvres telle que Platform et Still life, revient avec A touch of Sin, portrait sans concession de quatre personnages soumis à l’humiliation au quatre coins de la Chine contemporaine, et qui ne vont avoir pour autre moyen que de céder à la violence la plus pure. Le cinéaste livre une œuvre d’une violence froide et très politique. Une image de la Chine sans concession, loin d’être sous son plus beau jour, rongée par la corruption et en constant rapport de force. Il s’appuie pour cela sur de véritables faits divers qui ont eu lieu dans son pays.
    L’œuvre est forte politiquement, mais également artistiquement. Sa mise en scène, très puissante et d’une beauté plastique, impressionne par sa maitrise et ses diverses trouvailles. Se permettant quelques envolées cinéphiliques, avec notamment un petit clin d’œil aux films de sabres. Nuancé entre fiction et documentaire, deux styles déjà expérimentés par le réalisateur, le film paye également par la qualité de sa narration, justement auréolé du prix du scénario au dernier Festival de Cannes.
    De multiples fois censurées, Jia Zhang Ke montre qu’il n’en est pas à son premier coup de force. Le film s’apparente donc à un cri de rage, une arme contre une société qu’il méprise et témoigne aujourd’hui du désespoir de ces individus, qui ne trouve pas d’autres solutions que la violence pour réagir face à l’injustice. Le film peut se résumer à cette citation du cinéaste lui-même : « Je vis au sein de tout ce dont je parle dans mes films, donc je suis bien sûr animé par la même rage que mes personnages. La seule différence, c’est qu’eux n’ont pas d’autre choix que de tenir un fusil, moi j’ai une autre échappatoire possible : je peux utiliser une caméra ».
    Une œuvre qui nous donne à la fois des nouvelles du monde et des nouvelles du cinéma. Un grand film qu’il serait dommage de rater.
    Jesse B.
    Jesse B.

    48 abonnés 86 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 22 décembre 2013
    [Scénario: 3/5]
    Intéressant, bien que mystérieux, "A Touch of Sin" nous promettait par sa bande-annonce de découvrir la Chine contemporaine au travers de 4 portraits, 4 personnes, 4 destins. Alors certes, l'histoire est complètement brute de décoffrage, ce qui est peut-être critiquable, mais c'est justement l'absence de contenu romancé qui va permettre cette effroyable sensation de réalisme et questionner nos esprits occidentaux sur ce qu'est vraiment la Chine d'aujourd'hui.

    [Mise en scène: 5/5]
    Une mise en scène brillante ! Bien que plutôt lent et hermétique au premier abord, "A Touch of Sin" réveille petit à petit la bête qui sommeille en lui. Le choix de présenter le film sous forme de quadriptyque, mettant en scène successivement différents personnages m'a beaucoup plu et m'a fait penser à "The Place Beyond the Pines" de Cianfrance dans son approche scénaristique.
    La force de Jia Zhang Ke, dans tous ses films et d'autant plus ici, c'est son besoin de retranscrire les choses telle qu'elles sont, imparfaites, défaillantes, cruelles, choquantes, mais authentiques !
    "A Touch of Sin" dresse donc au travers de ses 4 personnages le portrait de la Chine contemporaine, une Chine en pleine expansion économique, une urbanisation croissante, un développement exponentiel des infrastructures mais aussi un aspect auquel on pense moins souvent: une Chine qui régresse complètement culturellement et où les valeurs et le respect des traditions de l'ancienne génération laissent place à l’égocentrisme et à la quête de l'enrichissement par tous les moyens qui soient. Face à l'accroissement des inégalités qui devient de plus en plus flagrant, le désespoir des masses populaires ne laisse plus que 2 options: l'impuissance conduisant à accepter avec beaucoup de fatalisme que la situation ne peut être changée, ou la révolte conduisant à l'escalade de violence et à la criminalité.

    [Acteurs: 4/5]
    Wu Jiang joue Dahai, un mineur a bout, exaspéré par la corruption de ses patrons. Wang Baoqiang est San'er, un travailleur migrant et jeune père de famille qui gagne sa croûte à l'aide son revolver. Zhao Tao est Xiao Yu, réceptionniste dans un sauna, sans mari, sans avenir, poussée à bout par le harcèlement d'un riche client. Luo Lanshan est Xiao Hui un jeune homme enthousiaste qui se heurte à l'injustice, à la déception, enchaînant les petits boulots dans une précarité grandissante.
    4 acteurs très justes dans leur interprétation, leurs personnages vivent dans des contextes très différents, d'ailleurs tous sont issus de provinces différentes, mais chacun va pour différentes raisons en venir à la même conclusion: pourquoi continuer à être humain alors que tout le monde autour d'eux cède à son instinct de bête primitive ?

    [Photographie: 4/5]
    Le réalisateur chinois se révèle ici encore, son rapport à l'image est exceptionnel: dans chaque plan, chaque cadrage et dans cette incroyable lumière on retrouve une intensité extrêmement puissante qui tranche avec l'austérité du scénario et la lenteur du rythme de la mise en scène. Les décors naturels sont aussi très présents et peuvent être considérés comme personnages, comme témoins du changement qui s'opère aujourd'hui en Chine. Dernier point intéressant à noter: la présence de certains éléments hautement symboliques comme le tigre que l'on retrouve à plusieurs reprises dans le film...

    [Bande Originale: 3/5]
    Bon je ne suis pas un grand fan des choix de Jia Zhang Ke concernant la BO de son film (beaucoup de chants traditionnels et d'airs d'opéra chinois) mais je comprend l'idée de vouloir une fois de plus contraster les éléments visuels et scénaristiques de l'intrigue censés évoquer la modernisation, l'avancée économique avec des aspects plus traditionnels, plus authentiques, que l'on retrouve donc dans les éléments sonores mais aussi visuellement avec notamment la scène de l'opéra.

    [TOTAL: 3,8/5]
    Au travers de son dernier film, "A Touch of Sin", Jia Zhang Ke s'attache à révéler les travers de la société chinoise d'aujourd'hui. Une société dont le progrès économique n'a pas d'égal que sa dégénérescence culturelle. En effet le pays se modernise, des routes et des ponts sont construits, les petits patrons locaux qui il y a dix ans roulaient en voitures de luxe deviennent de grands patrons à l'échelle internationale et voyagent désormais en jet privé. Malheureusement ce que la nation gagne d'un côté, elle le perd de l'autre, ainsi on assiste à un amenuisement des valeurs, une chute dans le respect des traditions et une aliénation des masses populaires dont la situation n'a guère changée et qui se retrouvent à vivre dans un pays aux mutations tellement grandes qu'il leur devient peu à peu étranger.
    Jia Zhang Ke dresse donc un portrait relativement pessimiste de la Chine, et pourtant on arrive à sentir un véritable amour du réalisateur pour son pays, une volonté de s'exprimer pour faire enfin changer les choses.
    Malheureusement "A Touch of Sin" est un très bon film dont le public chinois devra une fois de plus se passer, sa diffusion n'ayant pas été autorisée par la censure dans les salles obscures chinoises.
    beautifulfreak
    beautifulfreak

    110 abonnés 343 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 18 décembre 2013
    Le portrait glaçant d'une Chine corrompue, où la violence morale et sociale appelle la violence physique. En gros: pour calmer les cons qui t'oppriment, mieux vaut leur foutre du plomb dans la tête (littéralement). Il ne semble pas y avoir d'autre issue, à part le suicide. Un peu déprimant et désespéré, quand même... Le film est en outre trop long et répétitif (le deuxième segment est le plus faible), alors qu'il commençait comme un réjouissant "Eastern" et qu'il a pas mal d'atouts, notamment la mise en scène et le constat de l'échec d'un système à l'échelle d'un pays.
    Jmartine
    Jmartine

    167 abonnés 673 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 16 décembre 2013
    Film noir, saisissant, une plongée dans la Chine d'en bas, celle des migrations vers les usines du Monde, les dortoirs surchargés, celle de la corruption, des fortunes vite construites...celle de l'arrogance des nouveaux riches ...face à cette violence, quatre histoires inspirées de faits réels, quatre réponses individuelles, quatre illustrations de la lutte de l'individu contre l'oppression dans un environnement hostile.
    Dahai, mineur exaspéré par la corruption des dirigeants de son village, décide de passer à l’action et abat les dits dirigeants. San’er, un travailleur migrant, découvre les infinies possibilités offertes par son arme à feu pour se défendre ou pour s'approprier le bien d'autrui. Xiaoyu, hôtesse d’accueil dans un sauna, est poussée à bout par le harcèlement d’un riche client et le tue. Xiaohui passe d’un travail à un autre dans des conditions de plus en plus dégradantes et choisit le suicide. Reflet d’une société au développement économique brutal de plus en plus gangrenée par la violence. Le scénario est parfois déconcertant avec ces histoires qui s'enchevêtrent , ces personnages qui finissent par se ressembler si bien que l'histoire nous échappe un peu...le cadrage et la photographie sont superbes...il y a du Tarentino chez Jia Zhang Ke...l'hémoglobine coule à flot !!!! et le spectateur le reçoit en plein visage, à couper le souffle...Ce film a obtenu le prix du scénario au dernier festival de Cannes.
    christian M.
    christian M.

    1 abonné 19 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 12 décembre 2013
    film très froid des plans des plans! je constate que je ne connais rien de la chine. Ces distances entre provinces, Le misérabilisme du shanxi, l'ouverture du matérialisme occidental à Choncinq ce désir d'aller plus loin d'une autre société à CANTON. film brutal,L'art d'utiliser le révolver, le couteau ça ils savent faire. Je suis aller voir ce film pour connaitre le cinéma chinois, décidément le ciné asiatique n'est pas ma tasse de thé. Les hommes au visage ingrad,ou juvénil. Heureusement les femmes sont belles de sensualités
     Kurosawa
    Kurosawa

    583 abonnés 1 509 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 19 juin 2014
    Prix du meilleur scénario au festival de Cannes 2013, "A touch of Sin" aurait aussi largement mérité celui de la mise en scène, tant le style de Jia Zhang-ke révèle avec une force unique une Chine au bord du gouffre. Quatre histoires, quatre destins aussi terribles les uns que les autres pour une seule issue: la violence. Qu'elle soit physique ou morale, portée contre soi ou contre les autres, elle témoigne d'une perte de repères effrayante. Jia Zhang-Ke nous montre des chinois partagés entre la conservation des traditions et une évolution sociale et économique aussi brutale qu'incomprise, mais aussi trahis et découragés par la corruption et un marché du travail impitoyable. Tous les personnages finissent seuls, le sang collé au visage, et livrés à eux-mêmes dans une jungle où la relation homme-animal s'inverse. On peut simplement regretter que l'histoire la plus forte soit racontée en premier. Les trois autres histoires sont également passionnantes, mais possèdent quelques imperfections en terme d'intensité. Le résultat est tout de même très impressionnant, avec une réalisation à la hauteur de l'importance du discours.
    Matis H.
    Matis H.

    21 abonnés 162 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 6 septembre 2016
    En 2013, la Chine n'a pas pu profiter du dernier long-métrage de Zhang-ke Jia. Trop virulent envers son propre pays certainement. Toutefois, le film s'est plutôt bien distribué à l'international, et est même repartie de Cannes avec un prix. De plus, la critique est unanime et le célèbre en tant que "bijou". Et la critique a bien raison.

    Bon, je tiens toutefois à dire quels sont les défauts du film avant d'en faire l'éloge. Premièrement, pour un récit qui s'articule autour de quatre personnages, je trouve la première histoire largement au dessus des autres en terme d'intensité, ce qui est vraiment dommage car du coup je m'attendais à plus par la suite, mais les autres sont plus calmes, je suis resté sur ma faim car il y a un réel problème d'ordre dans les histoires. Le second défaut, c'est le schéma narratif. Chacune des histoires suit le même et perd de plus en plus l'effet de surprise, bien que ça se renouvelle suffisamment pour jamais être ennuyeux. Au final ce ne sont que des défauts narratif qui, bien que problématique en terme d'intensité, ne font perdre que très peu à l'intérêt du film.

    Car il faut le dire, malgré que je sois moins dithyrambique que la presse, ce "A Touche of Sin" est une pure réussite. A l'heure où des cinéastes comme Yimou, ou du moins ses derniers films, se complaisent dans l'enjolivement du pays, Zhang-ke Jia, lui, propose une critique de sa société au travers de quatre histoires et protagonistes. Des personnages qui vont tour à tour être broyé par un système où l'argent domine, prodigue pouvoir et déshumanise ceux qui en ont besoin, comme ceux qui en profitent. Chacun des protagonistes sera exploité, que ce soit socialement, sexuellement ou sentimentalement et ce, jusqu'à un point de non-retour qui conduira à une explosion de violence envers les autres ou eux-mêmes.

    Ce sur point d'ailleurs, j'avais peur de voir le cinéaste tomber dans une sorte de promotion de la violence, sans prendre aucun recul. Cependant ce n'est pas le cas, bien que beaucoup semble le penser. Zhang-ke Jia nous présente des personnages vivants dans une Chine qui les mets dos au mur, mais ne se range pas de leur côté pour autant. La situation dans laquelle le système les a poussé les pousse vers une violence animale, parfaitement représenté par la couverture arborant un tigre qui sert à cacher le fusil de la première histoire, les boeufs à la fin de la seconde, ou se serpent traversant la route devant le personnage dans la troisième, ainsi que ces dialogues à propos du fait que les animaux puissent se suicider. Le quatre protagonistes sont réduits par la société, et leur exploitation, à leurs instincts les plus primaires. La différence entre bourreaux et victimes peut sembler mince, mais est pourtant bien présente.

    "A Touch of Sin" est une oeuvre qui à pour vocation d'être un constat, ainsi qu'un cri d'alarme, d'un pays qui exploite jusqu'à la limite, et déshumanise jusqu'à la sauvagerie. Une oeuvre puissante, à la mise en scène élégante qui souffre toutefois de son schéma narratif trop redondant et d'une perte d'intensité passée la première histoire. Mais cela est bien peu de choses face à une telle oeuvre.
    cyril.lebars
    cyril.lebars

    5 abonnés 93 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 22 décembre 2013
    Un espèce de "Pulp Fiction" à la mode chinoise : des destins qui se croisent, des scènes improbables, glauques et dures, des projections d'hémoglobine...
    Une vision étonnante et instructive sur le difficile éveil de la nation chinoise.

    Petit défaut, le film est un peu long (2h10) et le rythme est inégal.
    anonyme
    Un visiteur
    0,5
    Publiée le 2 janvier 2014
    Comme quoi les paradoxes existent vraiment... Ce film a réussi à avoir un prix de scénario alors qu'il est tout a fait inexistant !
    Quand on fait un film, on doit suivre le(s) personnage(s) d'un point A à un point B et l'accompagner pendant qu'il affrontes de multiples rebondissements, mais là non :
    Apparemment pour le réalisateur, prendre un personnage lambda qui est dans une situation misérable, lui pourrir la vie puis passer au suivant suffit pour faire un film.
    Évidemment pour nous montrer les facettes noires de la Chine c'est gagné, après deux heures interminables de gros plans sur les personnages (qui évidemment ne parlent pas, et ne donnent même pas l'impression d'avoir de sentiments), je pense que le cinéma est la pire de ces facettes...
    anonyme
    Un visiteur
    1,0
    Publiée le 7 janvier 2014
    Mais qu'est-ce qui m'a pris d'aller voir un film chinois ? En vérité, j'avais pas fait attention, me fiant au résumé et aux étoiles Allociné. Du coup, je crois que le cinéma chinois et moi, c'est vraiment pas ça. J'ai trouvé le film lent (et pourtant, il y a des films lents que j'apprécie), comparé à la violence que le réalisateur tente de montrer. Une violence molle, ce qui est perturbant. Les personnages sont passifs, sans expressions, et contrairement à beaucoup d'Allocinéens, je trouve qu'ils jouent pas superbement bien. Les bruitages sont ridicules, ainsi que les "scènes de cascade" lors des moments de violence. J'ai tellement décroché que je partais dans mes pensées, du coup je n'ai rien compris à l'histoire. C'était mon dernier film chinois !
    David B.
    David B.

    42 abonnés 565 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 21 juin 2014
    Quatre personnages broyés par le système. C'est "couleur locale", original, violent mais très décousu. La réflexion aurait également mérité d'être plus aboutie.
    anonyme
    Un visiteur
    3,0
    Publiée le 15 décembre 2013
    Fresque noire implacable sur la corruption des mœurs, A Touch of Sin est aussi froid et répétitif que la souffrance qu’il met en scène, une cohérence entre le fond et la forme certes appréciable mais qui donne parfois au film de Jia Zhang Ke des airs de longue, très longue agonie.

    A Touch of Sin est sans conteste un grand film sur la Chine d’aujourd’hui, forcément indispensable au vu de la difficulté pour les cinéastes chinois à produire des œuvres amenant à réfléchir sur leur propre pays. Tableau intransigeant de la corruption généralisée des hommes et de la décadence morale d’un système uniquement occupé du bien-être des forts, il va d’ailleurs au-delà de la simple sociologie de base et a évidemment une portée universaliste qui n’échappera à aucun spectateur, la somme des humiliations défilant à l’écran étant tragiquement ordinaire.

    Est-il pour autant un si grand film que cela, c’est une autre question. De par sa forme, succession plus ou moins articulée d’histoires personnelles, A Touch of Sin impose au spectateur une logique de répétition certes assez terrifiante mais qui finit presque par lasser. Long et lent, A Touch of Sin ne se renouvelle finalement pas tellement d’une histoire à une autre et passe au final deux heures et demie à appuyer sur les mêmes boutons, pas inintéressants mais paraissant un peu vains au bout d’un moment. Prix du scénario au dernier festival de Cannes, le film de Jia Zhang Ke est ainsi étonnamment un film où il ne se passe plus grand-chose une fois que l’on a compris le principe central de l’homme révolté face à l’injustice.

    Difficile enfin de dire si la volonté de Jia Zhang Ke de filmer la violence au plus près, accumulant rivières de sang et passages à tabac, apporte vraiment quelque chose d’essentiel à son film, qui prend parfois des airs de Kill Bill, sans l’humour, et donne presque envie de sourire, ce qui n’est sans doute pas le but encouru. Sorte de penchant chinois moins rock'n'roll du récent God Bless America, A Touch of Sin a en effet du mal à cacher sa fascination assez banale pour la violence, certaines scènes de bagarre semblant même étrangement avoir été re-sonorisées pour en rajouter une couche. Pas certain que ces effets très western soient indispensables.

    Passé cet écueil, il reste indéniable que Jia Zhang Ke sait insufler à A Touch of Sin le même sentiment d’immobilisme qui caractérise le piège dans lequel ses personnages sont prisonniers, errant continuellement sans espoir à l’intérieur d’une immense prison. Désespérément statique, comme en atteste sa fin en forme de boucle bouclée, son film gagne finalement en cohérence de discours ce qu’il perd en profondeur de récit, ne parvenant jamais vraiment à s’échapper de son très pesant carcan formel.

    Il n’est par ailleurs pas évident que 133 minutes étaient nécessaires pour mener ce projet à bien, A touch of sin n’étant pas dénué de certaines longueurs. La faute à des récits à l’intérêt assez inégal, l’intensité dramatique à l’écran semblant parfois s’évaporer au profit d’une pure et un peu vaine contemplation. Un danger difficilement évitable pour une œuvre à l’ambition artistique et philosophique aussi marquée, qui à force de vouloir seulement suggérer perd parfois en route son propre sens. L’art est à ce prix.
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