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traversay1
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2,5
Publiée le 20 juillet 2015
Bien que rattachée à la Chine, Hong Kong jouit toujours d'un statut privilégié et un passeport est nécessaire pour s'y rendre de Shenzhen. Bends suit en parallèle le destin de deux femmes : l'une doit accoucher de son deuxième enfant à Hong Kong, l'autre voit son statut social dégringoler et son aisance financière s'éroder quand son mari la quitte. Leur point commun : le chauffeur de cette dernière est l'époux de la première. Deux histoires qui se rejoignent, symboliques de la "nouvelle" Chine, terre d'inégalités et de précarité, que la réalisatrice Flora Lau aborde dans son premier long-métrage avec délicatesse, sensibilité et un joli sens de l'ellipse. En contrepartie, sa mise en scène froide et pudique interdit de s'investir autant qu'on le souhaiterait et l'on reste à distance, conscient des enjeux et des drames qui se nouent mais séparé par des milliers de kilomètres.
Le propos de "Bends" est a priori très intéressant. Il permet de mettre en parallèle la vie d’une bourgeoise oisive, adepte du tango, du feng-shui et des salons de thé, avec celle d’un modeste travailleur dont l’objectif n°1 est d’arriver à faire accoucher sa femme à Hong-Kong plutôt qu’à Shenzhen. Deuxième mise en parallèle, celle entre la Chine continentale et Hong-Kong, qui, bien que rattachée à la Chine depuis plus de 15 ans, continue d’avoir un statut très particulier. Manifestement, le problème qu’a rencontré Flora Lau pour son premier film, c’est, paradoxalement, d’avoir disposé de trop de moyens. Résultat : dans "Bends", tout est trop beau. En fait, Flora Lau propose un film qui fait penser à ce qu’on ressent parfois lorsqu’on se rend au restaurant : un menu prometteur, un cadre magnifique, beaucoup de beauté dans les assiettes, mais, au bout du compte, la déception d’un repas un peu fade, quelques crans en dessous des promesses du menu. Et si, gentiment, on souhaitait à Flora Lau beaucoup de difficultés pour réaliser son 2ème film et, au final, un budget plus bas que pour son premier !