Cela fait un moment maintenant que j’avais envie de le découvrir ce « Cujo ». Je n’ai pas lu le livre d’origine mais je tombais souvent sur la jaquette de ce dvd dans différents bacs à soldes et je dois avouer qu’une histoire de Saint Bernard enragé me faisait un peu de l’œil. Mieux vaut tard que jamais, j’ai enfin réussi à découvrir cette histoire.
Dès les premières secondes avec la morsure de Cujo par une chauve souris en ouverture de film, je me suis dit que ce scénario écrit par Don Carlos Dunaway et Lauren Currier, d’après le roman « Cujo » de Stephen King, n’allait pas perdre de temps et très vite, j’ai du revoir mes attentes à la baisse. En effet, si le pitch de départ est sympathique, le film en lui-même prend beaucoup de temps avant de se lancer.
Un amant, un monstre, une voiture en panne, un facteur, un garagiste isolé… Il faut une bonne demie heure à cette histoire pour enfin se lancer et devenir un minimum captivante car jusque là, la présentation des personnages ne m’emballait pas plus que cela… Fort heureusement, cela nous laisse une petite heure ensuite pour plonger dans l’angoisse sans pour autant avoir réussi à éprouver de la sympathie envers les différents protagonistes.
Passé cette demie heure, le film devient plus intéressant. Il manque un peu de rythme mais l’attaque de ce chien qui prend au piège sa mère et son fils dans une voiture a au moins le mérite de créer une tension tout en l’accompagnant de quelques véritables scènes d’angoisse (l’attaque de la mère lorsqu’elle tente une sortie en est un bon exemple). Il y a quelques facilités, comme toujours dans ce genre de film, des comportements que je ne comprends pas toujours mais ça passe quand même et ce film se laisse alors regarder avec un peu plus d’intérêt jusqu’à son final qui parait presque expédié néanmoins.
A l’exception du fameux Cujo qui se fait souvent timide à l’écran, Dee Wallace (Donna Trenton) porte le film sur ses épaules. Sa prestation m’a en tout cas convaincu et j’ai beaucoup aimé l’évolution de son personnage. Sa situation familial m’a pas passionné mais prise au piège dans la voiture, je l’ai trouvé convaincante avec un jeu dans le regard qui m’a bien plu. Petite aparté, c’est amusant de savoir que Christopher Stone (Steve Kemp) qui incarne l’amant était marié à Dee Wallace lors du tournage de ce film.
Le jeune Danny Pintauro (Tad Trenton) m’a lui un peu plus agacé. Dans la première demie heure, il fait le fils idéal tout mignon tout plein assez classique mais lorsqu’il se retrouve enfermé avec sa mère, son personnage devient plus agaçant et ses nombreux cris incessant n’arrange pas les choses. Du fait de son jeune âge, l’acteur aurait pu apporter une touche plus angoissante dans l’intrigue mais ça ne fonctionne pas sur moi. J’ai plus été convaincu par le jeune Billy Jayne (Brett Camber) lors de son face à face brumeux avec un Cujo tout baveux et grognon en pleine forêt.
Pour le reste, il n’y a rien de bien marquant. Daniel Hugh Kelly (Vic Trenton) fait le mari un peu trop parfait. Toute l’histoire autour de sa campagne publicitaire m’a paru sans grand intérêt mais le comédien s’en sort bien même si le scénario ne le met pas beaucoup à contribution. Ed Lauter (Joe Camber) possède pour sa part un personnage un peu trop bizarre à mon goût. J’ai eu parfois du mal à saisir si le récit voulait nous le présenter comme un mauvais père, un bon garagiste, un imbécile ou les trois à la fois. C’est dommage car avec Kaiulani Lee (Charity Camber), un peu trop transparente, il forme un couple que l’on peut facilement mettre en opposition avec celui des Trenton.
Premier long métrage que je vois de Lewis Teague (je dois essayer de voir « Cat’s eye », autre adaptation de Stephen King prochainement), pour le moment je ne suis pas impressionné plus que cela. Il y a pourtant de vrais bons passages. Ceux de Cujo dans la brume ou la sortie de la mère que j’évoque un peu plus haut en sont de bons exemples. Il y a de l’idée et parfois une très bonne tension mais à côté de ça, il y a aussi d’autres scènes beaucoup plus plate et classique.
En fait, si ce film marque les esprits, c’est en grande partie grâce à Stephen King et son idée brillante de transformer un gentil Saint Bernard (chien habitué à sauver des gens) en une terrible machine à tuer, tous crocs dehors. On réussit à être convaincu, ça marche bien mais c’est vraiment dommage de ne pas avoir utilisé davantage ce chien à l’écran et de ne pas jouer davantage avec notre imaginaire. Cujo ne se cache pas beaucoup, il surprend au final assez peu et si on ne le vois pas, c’est juste parce que le film ne veut pas nous le montrer car dans l’action, on sais où il est positionné.
La photographie a pris un petit coup de vieux tout comme les différents décors mais cela donne un petit charme au film. Sa durée est aussi bien choisi je pense, le long métrage aurait du juste se concentrer sur l’essentiel plutôt que de nous enrober le tout avec une histoire de famille peu intéressante. On veut voir Cujo, ressentir un peu son évolution et ça fait un peu défaut à ce film. La musique de Charles Bernstein fait son boulot de son côté, ni plus, ni moins.
Pour résumer, « Cujo » est un petit film d’épouvante qui se laisse regarder malgré son petit coup de vieux. Dommage que le scénario traîne des choses un peu ennuyeuse et qu’il tarde à véritablement se lancer car à côté de ça, le film de Lewis Teague propose quand même quelques bonnes scènes d’angoisses. Ce n’est pas mon histoire de Stephen King préféré au cinéma mais ce n’est pas détestable pour autant. Je pourrais le revoir même sans en ressentir le besoin, c’est juste qu’à mes yeux, le long métrage n’a pas été assez loin et oublie un peu trop parfois de s’intéresser à Cujo.
Mr Vladdy – 21 décembre 2018.