Un film simple et bouleversant, qui ne verse pas dans le larmoyant et explore la famille, la société japonaise, les traditions et la modernité, les gènes et l'éducation, l'amour et les liens du sang... avec humour et douceur, sans jamais porter de jugement. Les acteurs sont excellents mais on peut parfois regretter un léger manque de rythme.
Le début fait penser au fameux "La vie est un long fleuve tranquille", d'Etienne Chatillez. Mais là où le français tourne (parfois) à la farce et à l'humour, le japonais Hirokazu reste dans le domaine d'une analyse subtile des personnages et des sentiments. Un chef d'oeuvre, que Ozu aurait pu aussi réaliser.
Un très beau film, qui partage beaucoup de qualités avec Nobody Knows, sorti 10 ans plus tôt : une photographie magnifique, beaucoup de sensibilité et une grande minutie dans l’exploration des mécanismes qui conduisent les êtres à changer. Le thème est toujours familial avec cette histoire d’échange d’enfants, et le résultat est un peu plus prenant que Nobody Knows, avec un scénario légèrement plus romanesque et mélo. Malheureusement on retrouve le même défaut : une durée excessive, qui étire inutilement le matériau de départ et donne l’impression (fausse mais persistante) d’un cinéma statique et vaguement ennuyeux.
Un nouvel exemple de ce que le cinéma japonais peut produire de mieux. L'histoire est, en effet, la même que celle du film français "La vie est un long fleuve tranquille", mais dramatique, sans aucun élément d'humour. C'est un film centré sur la question éternelle de ce qu'est réellement la paternité/maternité, plus exactement la relation de parent à enfant. Est-elle le produit de la biologie, ou de l'éducation ? Ou des deux ? Ou d'aucun ? Le film, pour le coup, apporte très franchement sa réponse et, pour avoir personnellement vécu de manière très similaire les affres du père, je peux témoigner que la façon dont son comportement est traité est plutôt réaliste -mais Dieu que ce père est lent à réagir, et à comprendre ! La cerise sur le gâteau, c'est qu'en plus de ce thème très sensible - et qui concerne tous/toutes ceux et celles qui ont eu un jour la chance d'avoir un enfant - le film aborde de front les aspects fondamentaux de la culture japonais, prise entre les réflexes archaïques de la tradition et la modernité du questionnement individuel. Relation entre jeunes et anciens, hommes et femmes, riches et moins riches, éduqués et moins éduqués, travailleurs et dilettantes, tout y passe. C'est un film complet auquel il n'a manqué, je pense, qu'un peu plus de rythme pour devenir un chef-d'oeuvre.
Belle histoire venu du Japon, l’intrigue est superbe, intéressante actualité, les erreurs médicales en cette époque auraient pu avoir de graves conséquences au niveau humain, une origine volontaire, les caractères des individus sont différents, et c’est touchant.
Impossible de ne pas succomber à la magie et à la philosophie de ce drame bouleversant empreint d’humanité, de réflexion et de sociologie. Maîtrisé à tous les niveaux, c’est le genre de film qu’on aimerait voir tous les jours : un vrai mélodrame sensible, poignant et sublime. Qu’auriez-vous fait à leur place ?
Un très beau film de Kore-Eda , décidément un des maitres du cinéma japonais contemporain , très profond , très humain , dans la grande tradition japonaise de Ozu, de Mitsogushi , sur le questionnement de l’homme, sur la bienveillance et la quête d’identité. Le scénario aborde un thème déjà -vu, de l’échange de bébés au berceau, et de leur destin parallèle élevés par des familles de milieu très différent. Ici Le couple principal est un jeune couple CSC , le mari travaille dans un grand groupe japonais à une poste de cadre supérieur. IL donne une éducation parfaite à son fils, cours de piano, de maintien, meilleure école privée. Mais l’annonce par l’hôpital du changement de bébé au berceau va tout bouleverser. Son fils de sang va lui être présenté, mais le charme n’opère pas . Se pose alors la question essentielle de la filiation. La différence entre l’inné et la transmission. Pourra-t-il apprendre à connaître, amadouer, éduquer ce nouveau 2e fils ? Un temps il est tenté d’acheter ce 2e fils, financièrement pour en avoir la « propriété » mais l’argent n’est pas suffisant et il faudra qu’il essaie de chercher au fonds de lui même les ressources pour se remettre en question et retrouver le sens de l’amour. Le final est très astucieux ne prenant pas parti et laissant toutes les options ouvertes, et chaque spectateur face devant ce questionnement ouvert, pourra s’interroger sur son propre ressenti… Très beau film , même si j'ai un faible pour son autre chef d'oeuvre dans la même veine " Notre petite soeur" .
Un excellent film qui ose prendre des risques pour délivrer son message. Les personnages sont tous très attachants, ce qui donne à l'histoire un enjeux intense. Une véritable claque qui vous mènera à remettre pas mal de choses en question. Si vous avez une soirée à tuer c'est ce film qu'il vous faut.
On connaît tous le concept de deux enfants échangés à la maternité qui oblige deux familles aux idéaux et aux milieux sociaux différents à se rapprocher pour connaître leur progéniture tout en abordant la question délicate de ce qu'il faut faire pour remédier à cette impasse sans trahir les liens familiaux. Tel père, tel fils est probablement l'oeuvre qui exploite le mieux cet élément déclencheur pour plusieurs raisons. La première car il traite son histoire avec énormément de sérieux en abordant toute les questions possibles (trahison, adoption, échange, milieu social). La deuxième car il se concentre avant-tout sur les parents, un en particulier qui rejette la raison de la distance avec son fils sur le lien du sang, les enfants concernés étant moins privilégiés par la caméra de Kore-eda puisqu'ils ne comprennent pas quel est la complexité de la situation qu'ils vivent et subissent l'incompréhension de leurs parents accordant selon chacun peu ou trop d'importance à cet incident, ils sont avant-tout des victimes. Incompréhension parfaitement mise-en-scène, la moindre scène, la moindre parole est prétexte à développer les liens des personnages par l'amour ou le rejet. Tout en posant la réflexion de qu'est-ce qu'un père et qu'est-ce qu'un fils et si le sang est réellement un lien et un gage d'amour. Tel père, tel fils est une véritable réussite, l'émotion n'en devient que plus sincère. A voir absolument.
Je n'ai pas de mots pour exprimer la magnificence de ce film. La scène où le père poursuit son fils sur tout le long d'un chemin stratifier dans un bois..... Des larmes ont coulé de mes yeux pour la première fois en regardant un film