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Erwan G.
16 abonnés
30 critiques
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2,5
Publiée le 2 novembre 2013
Pour un premier film, le duo Grassadonia-Piazza s'en sort plutôt dans un film à petit budget mais avec certes quelques ambitions. Le scénario est originale et l'ambiance des bas quartiers de Palerme excellente. Cependant, le récit aurait pu être plus court car les réalisateurs s’entêtent à allonger des plans fixes inutiles ainsi que certaines longueurs évitables. On peut quand même découvrir deux acteurs (Saleh Bakri et Sara Serraiocco) qui n'ont pas des rôles simples et qui finalement jouent très bien.
Salvo décuple les sens. Le jeu sur la lumière stimule la vue ; le son hors champ essentiel à la jeune femme trouble l’âme ; le contact dangereux des peaux donne le frisson.
ce film, je me suis dit "tiens, je connais ce visage". et en effet, je le connaissais. Saleh Bakri est un acteur israelien, et il a joué dans quelques bons films de là-bas. d'où ma surprise de le voir jouer un homme de main italien. il s'en sort plutôt bien (il a peu de texte ^^). son charme ténébreux sert au mieux son personnage. Salvo est un film de mafia classique, si ce n'est le fait que la fille qu'il était censé éliminer est aveugle, et retrouve miraculeusement la vue après que celui-ci lui ait touche le visage... mouais... on aurait tout aussi bien pu se passer de de cette fantaisie scénaristique qui n'apporte rien au film. la fin est poétique, alors que la situation ne l'est pas. ça, c'était bien trouvé.
Etrange film à l'ambiance moite qui nous fait pénétrer d'emblée dans l'univers mortifère de la mafia sicilienne. Les 30 premières minutes sont absolument brillantes, avec notamment un long face-à-face plus ou moins muet entre une aveugle et un tueur effrayant, qui donne son nom au film, dans une maison étroite et labyrinthique. Les deux acteurs principaux sont parfaits, le premier, un tueur monolithique, qui fait penser à Alain Delon dans "Le Samouraï", la deuxième, une jeune aveugle qui a quelque chose de la Madone, une victime simple sans défense, éprise de variété italienne et capable de tout pardonner. Malheureusement, l'histoire s'embourbe un peu par la suite. Il y a des longueurs, et l'évolution des personnages manque de cohérence. Comment croire à une histoire d'amour entre un homme complètement dénué de sentiment et la femme dont il vient de tuer le frère ? C'est dommage, parce que le début mériterait presque qu'on classe ce film parmi les classiques. Mais enfin, c'est déjà très bien pour un premier essai. Espérons que ces deux réalisateurs feront encore mieux la prochaine fois.
Si un film reussi est basé que sur sa qualité technique tel que la lumière et les effets sonores , alors oui il l'est . Mais alors pour ce qui du travail de texte et du choix scenaristique des personnages ( surtout les bonnes , ridicules ) , alors ce film sonne l'ennui total et la tristesse de perdre son temps .
Un film qui semble vouloir partir en ellipses et finalement n'en provoque jamais, restant très terre à terre dans le déroulement de l'histoire. Ces tentatives jamais exploitées permettent de faire ressortir la tragédie d' une non histoire d'amour, deux personnes en flagrant manque d'affectivité, dont l'une est incarnée par une très belle performance d'aveugle, à fleur de peau, bien au-delà du jeu d'acteur hollywoodien des aveugles dans l'histoire du cinéma, même l'incroyable Pacino du "temps d'un weekend". Le tueur est crédible, les seconds rôles bien campés. Ça ne révolutionne pas le genre, ne me semble pas être l'éclosion d'un génie du 7ème art, mais reste intéressant à voir, sans réserve si l'on est pas accro au rythme boom boom tchalak kak-kak des blockbusters.
A partir d’un scénario anémique, les réalisateurs ont élaboré une narration figée, interminable et dénuée de toute cohérence. Le héros, sponsorisé par les polos Lacoste (dont l’un d’eux, d’un plan à un autre, se transforme en chemisette, bravo la scripte !), a tout d’un cyborg : froid, inexpressif et dont les motivations émotives nous échappent. La jeune femme non-voyante nous offre dans un premier temps un exercice oculaire de haute voltige (un mélange de Jean-Paul Sartre et de Marty Feldman) et par la suite agit et se déplace dans des endroits hostiles et inconnus avec une aisance inouïe, comme si sa cécité avait été guérie en un claquement de doigt. Si c’est ça le renouvellement du cinéma sur la mafia …
Premier long métrage de Fabio Grassadonia et Antonio Piazza, "Salvo" faisait partie de la sélection de la Semaine de la Critique de Cannes 2013 et il y a obtenu 2 prix, dont le Grand Prix de la Semaine de la Critique. Pas tellement étonnant dans la mesure où, en présentant ce film lors de cette manifestation, Xavier Le Herpeur avait annoncé qu'il s'agissait du seul film ayant fait l'unanimité parmi les critiques membres du comité de sélection. Très étonnant dans la mesure où, à la sortie de la projection, il y avait très peu de spectateurs pour prendre la défense d'un film au scénario famélique et invraisemblable et à la mise en scène à la fois prétentieuse et peu imaginative. En fait, "Salvo" est un exemple quasiment parfait de la coupure qui existe entre une certaine critique et les spectateurs « normaux » : les premiers se focalisent sur les qualités du film en matière d'images et de prise de son ; se sont-ils ennuyés, ne serait-ce qu'un peu, on ne le saura jamais ! Les seconds, à la sortie de la salle, ont surtout en tête le fait de s'être ennuyés, même si ils peuvent s'être montrés sensibles, de temps en temps, aux qualités du film déjà évoquées.
Quelle claque ! J'ai découvert l'an dernier Miguel Gomes avec Tabou. Qu'il attribue cette année le Grand Prix de la semaine de la critique, dont il était le président, à Salvo ne pouvait qu'être révélateur. Salvo est saisissant. Acceptez d'y entrer, de percevoir combien il est d'une beauté folle, au-delà de son ingéniosité. Ne quittez pas la salle de cinéma. Salvo est transgressif et réactualise certains procédés des interdits et des frontières qu'un auteur comme Dostoïevski, par exemple, pouvait mettre en place en son temps.