Nouveau coup de maître de Wenders que cette rencontre avec la famille Salgado.
Étant passionné de photographie, voyages et randonnées, la bande-annonce m'avait orienté davantage vers un voyage type "Géo". Il s'agit, avant tout, d'un voyage, et je cite le photographe, dans les méandres de l'âme humaine. L'amour qu'il porte à l'humain est plus que mis à mal. Impossible de divulguer quoi que ce soit, il est impératif de s'y rendre l'esprit "vide" sans arrière pensée de ce qui peut nous attendre. Les clichés (photos) de Salgado sont saisissants (notamment le 1er plan qui évoque irrévocablement et indirectement Capa, et ce sont, dorénavant, les 2 photographes m'impressionnant le plus). L'amour porté par son fils, co-réalisateur, fait un bien fou et rappelle qu'il peut rester intact même en étant éloigné de longs mois ou plus de ses proches. Et le regard de Sebastiao mis en valeur par le réalisateur allemand provoque une véritable "contagion faciale". A recommander vivement en mentionnant certains clichés pouvant heurter quelques sensibilités.
Les clichés défilent et Sebastiao Salgado s'exprime en voix-off ou en sur-impression, quant au réalisteur, Wim Wenders, il intervient également en narrant le parcours du photographe. Ce documentaire parfaitement équilibré a reçu le prix spécial Un certain regard au Festival de Cannes ainsi que le prix du Jury Œcuménique.
Les reportages de Salgado offrent une vision de notre Histoire contemporaine à la fois magnifique et terrifiante. Des famines aux exodes, le photographe fait preuve d'une sincère empathie envers les personnes qu'il photographie mais aussi d'une conscience dramatique du pouvoir destructeur de l'Homme. Son parcours l'a également amené à se consacrer aux merveilles de la planète avec son regard toujours affectueux et optimiste.
Un documentaire sublime, un photographe passionnant.
Il y a une dimension anthropologique dans ce film, qui nous fait voyager à travers le monde. Les conflits ne manquent pas, la famine, la guerre, le travail, certaines peuplades lointaines et méconnues, mais également les animaux sauvages. Tous ces univers sont captés par l'oeil du photographe, qui est lui-même filmé. L'accent portugais du Brésil nous berce tout au long de ce documentaire. Salgado a connu l'exil, il a un fils et un père et les questions de transmission, d'héritage sont aussi au coeur de ce film, qui débute sur l'étymologie du terme "photographie". On apprend ainsi qu'il s'agit de l'écriture de la lumière (via le grec graphein et phôtos). Quelle belle entrée en matière !! Un film, qui laisse entendre qu'il peut y avoir de l'espoir pour la planète, si l'on accepte de s'en soucier et d'inventer des solutions.
A voir absolument!!! Sortons de nos prisons mentales et consuméristes à la découverte des Humains et du monde que nous partageons sans réelle prise de conscience... Tant de médias et si peu de solidarité ... A quoi bon autant de moyens moderne si c est pour rester aveugle dans sa caverne?!
Soyons honnête : du grand réalisateur que fut Wim Wenders dans les années 70 et 80, on ne sait plus très bien quoi attendre. Autant dire que, pour les cinéphiles et les critiques réunis à Cannes en mai dernier, son dernier film, "Le sel de la terre", réalisé avec Juliano Ribeiro Salgado, a été, osons le dire, une brillante surprise. Ce documentaire est consacré au photographe brésilien Sebastião Salgado, le père de Juliano. Très intelligemment réalisé et monté, ce film passionnant met en valeur l'œuvre de Salgado, avec son utilisation exclusive du noir et blanc, son intérêt pour les travailleurs pauvres et pour la nature, particulièrement maltraitée dans son pays d'origine. Ce film, présenté dans la sélection "Un Certain Regard", y a obtenu un Prix Spécial particulièrement mérité.
La construction de ce documentaire fonctionne parfaitement, les photos sont magnifiques et les commentaires du photographe donnent une véritable valeur ajoutée au film. Après, comme on nous dévoile des bribes de la vie du photographe, certaines interrogations sont soulevées, notamment sur sa relation avec son fils qu'il ne voit que rarement suite à ses longues absences répétées, quel est le rôle du photographe pendant les famines en ethiopie, mais restent sans réponse.
Juliano Ribeiro Salgado, fils du célèbre photographe Sebastião Salgado, a fait appel à Wim Wenders pour finir un documentaire qu'il avait déjà commencé au sujet de son père. Wenders co-signe donc son troisième documentaire. On ne peut pas dire qu'il est facile de rester insensible aux sujets qu'a traité Sebastião Salgado: famine, génocide, exode. Les images présentées sont souvent difficiles à regarder mais on se dit que heureusement quelqu'un était là pour immortaliser ces événements que personne ne voulait entendre parler. Sans être voyeur, il a su rapporter des images d'une telle vérité que l'on en est touché d'autant plus qu'il explique, par moment la gorge serrée, comment il a pu les prendre et ce qu'il y a vécu. Toute la partie sur l'hommage à la nature est également intéressante car il l'a magnifié avec son splendide noir et blanc. La partie un peu décevante, c'est tout le travail qu'il a fait sur l'hommage à l'Homme et ses constructions. Le documentaire est très tourné vers les sujets difficiles et zappe cet hommage. Sur sa vie privée, on apprend sa volonté à replanter une forêt amazonienne là d'où il vient, au Brésil. Un projet d'envergure impressionnant qui porte ses fruits et donne espoir. On dit souvent que dernier chaque grand homme, une femme se cache. C'est le cas pour ce photographe qui, sans sa femme, n'aurait jamais pu y arriver seul. Elle a été présente depuis le début, l'a soutenu, aidé, financé et accepté son absence pour qu'il vive pleinement sa passion. Une grande dame.
Un film ESSENTIEL, bouleversant, extraordinaire. On n'en ressort pas indemne, on reste scotché face aux photos incroyables de Salgado, on est sans voix devant les photos sur le Rwanda et la famine en Ethiopie. Bravo Monsieur Wenders pour la transmission de votre passion pour ce photographe et merci Monsieur Salgado pour votre travail de témoignage à travers vos clichés exceptionnels. Juste envie d'applaudir à la fin de la séance, cela fait du bien au coeur devant l'humanité de ce travail ... bravo !!!