Voici un petit film très bien réalisé, percutant et bien construit. Il est étonnant de constater que Jason Buxton n'ait pas réalisé d'autre film depuis 2012 malgré le succès critique de Blackbird. Les personnages sont bien campés et l'on suit avec interêt leur évolution dans un microcosme assez rigide et injuste.
Impressionnant portrait d'un jeune dans le mal être qui s'est réfugié dans la culture gothique ce qui lui vaut les regards de travers et le harcèlement des autres du lycée. Mais il va faire une rencontre et il a le soutien indéfectible de son père. Jusqu'à ce que la justice des plus impitoyables depuis l'évènement de Colombine s'intéresse à ses propos haineux sur internet et le condamne à une véritable descente aux enfers. Très bien réalisé et surtout interprété (les gamins sont incroyables), un film à ne pas manquer sur la différence à l'adolescence...
un film difficile, psychologiquement intense où l'on ressent la détresse, la colère plus ou moins enfouie de cet ado rejeté. pour autant, les accusations dont il est victime semblent légères : peut on parler de preuves réelles ou de suppositions? et quid de la présomption d'innocence? ainsi la crédibilité du point de départ du scénario est contestable, son développement demeure intéressant à suivre, jusqu'à la fin, très subite mais pleine d'espoir... pas mal.
Blackbird est peut-être le film le plus dépressif de cette année 2013. Connor Jessup incarne avec noirceur le jeune mouton noir froid et intrigant. Seulement voila, le scénario soulève trop vite les doutes sur les intentions du protagoniste et le rend trop passif face aux rejets des autres. Le réalisateur n’a pas sût doser le rythme des séquences et nombreuses sont celles-ci qui sont trop lentes. Finalement, le plus intéressant reste le milieu carcéral. Blackbird impose un style à part mais ce n’est pas avec ce film que les spectateurs s’évaderont. D'autres critiques sur ma page Facebook : Cinéphiles 44
Un petit bijou dans son genre ! La tristesse, l'injustice et l'empathie sont à la fois au rendez-vous au travers d'un film qui ne demande qu'à faire ressortir notre sentiment de révolte :)
Un film très simple dans ses idées et dans son écriture, mais qui reste tout de même extrêmement prenant. Impossible de se déconcentrer. (J'avais écris un pavé d'environ 1600 caractères qui a été supprimé suite à un bug des supers serveurs de ce site. Je n'ai pas le courage de le réécrire.)
Que dire de ce film ? Si n'est qu'il ne tombe jamais dans le mélodrame, il est touchant sans être sentimental. Le personnage principal (Sean) respire la tranquillité, la bienveillance, la timidité parfois, alors qu'il devrait en vouloir à cette communauté, qu'il l'accuse mais non au lieu de cela il est d'une patience et d'une "zen attitude" remarquable. Le protagoniste essayé de rentrer dans un certain conformisme (ce que la communauté veut de lui) en changeant de vêtements, de couleur de cheveux... La grosse révélation de ce film c'est ce jeune acteur canadien de 20 ans, Connor Jessuq, c'est sur lui que repose tout le film. Et il s'en sort à merveille A VOIR ET A REVOIR ABSOLUMENT
Méconnu quoique salué par les quelques critiques qui se sont arrêtés sur son cas, Blackbird ne présente pas le caractère victimisant que lui prêtent le synopsis et l'affiche. Si on se fiait à ces derniers, Blackbird nous apparaîtrait uniquement comme l'histoire vue et revue du rejet de la différence par une communauté effrayée par ce qui sort de l'ordinaire. Cet aspect est évidemment important, mais le film n'est pas aussi schématique que cela : il laisse la place à une évolution du personnage central, apprenant de ses erreurs et de ses imprudences, confronté aux conséquences de ses actes, même les plus anodins. Il permet aussi de découvrir le monde carcéral, et en cela Blackbird s'éloigne beaucoup des films pour ados avec happy end à la clé. Globalement, on apprécie la nuance dont fait preuve le film, victimisant parfois à l'excès son personnage principal (car finalement, quoi de plus naturel pour des familles que de vouloir se prémunir contre une personne qu'elles voient comme un assassin potentiel de leurs enfants ?), mais permettant sans mièvrerie de découvrir un personnage attachant et plusieurs autres caractères parfois touchants, parfois rebutants, mais jamais stéréotypés. C'est la véritable surprise de ce film, et une très bonne surprise : en dépit des apparences, Blackbird est tout sauf une tragédie réchauffée et convenue pour ados. C'est une histoire réaliste contée sans jamais sombrer dans le mélo.
Comme "Leçons d'harmonie", un premier film vu aussi au Festival d'Annonay, Blackbird traite des difficultés de l'adolescence et de l'incompréhension du monde des adultes. Ce film décrit parfaitement comment un groupe de personnes désirant éliminer quelqu'un est capable de se liguer et trouve dans l'institution judiciaire écoute et résultat final espéré.
Pour son premier film Jason Buxton a choisi un sujet pas vraiment feel-good sur l’engrenage judiciaire et pénitentiaire d’un adolescent qui n’est pas sans évoquer « Dog pound » de Kim Chapiron, à la différence qu’ici l’absurdité des poursuites et de la condamnation sont le cœur du film plutôt que la dureté de la détention de jeunes garçons. Le film explore surtout les peurs que les massacres dans les lycées américains ont eu sur le législateur et sur les individus lambada pour qui la seule évocation, n’est-elle que littéraire, d’un acte de cette nature suffit à considérer son auteur comme un dangereux détraqué. On est désespéré par la force du conformisme qui anime cette communauté qui l’amène à rejeter Sean parce que son look ne correspond pas à ce qu’on attend d’un ado et qu’il véhicule des fantasmes à milles lieux du simple mal-être d’un ado. À ce conformisme s’allie de façon terrifiante une législation qui permet d’arrêter, d’inculper et poursuivre un mineur pour des menaces, sans autre motif que quelques lignes sur un blog et un faisceau de présomptions interprétées à charge. L’interprétation de Connor Jessup (« Falling skies ») est impeccable et laisse augurer d’une belle carrière pour ce jeune acteur. Un premier film plein de force et de maîtrise qui permettra, on ne peut que l’espérer, au réalisateur de mener à bout d’autres projets. En attendant ne manquez pas ce long-métrage qui mérite vraiment d’être vu.