[Edit] Je crois rêver, ne pas publier ma critique pour vulgarité ? Où ça ? Faut arrêter de faire n'importe quoi. Parce que j'ai utilisé le mot "merde" ? Mot qu'on utilise tous 10 fois par jour ? Mot qui n'est rien à côté de la vulgarité utilisée dans le film ? Surtout que c'est pour qualifier un travail... Parce que ouais je pense que ça ne fait rêver personne de faire carrière comme de ménage... Incroyable cette hypocrisie, surtout lorsqu'on lit vos articles bien plus vulgaires que mes critiques...
Bande de filles je l'attendais ! J'adore ce que peut propose Sciamma comme cinéma, un cinéma qui est profondément vrai, ça l'était dans naissance des pieuvres, dans tomboy aussi, donc forcément Bande De Filles n'échappe pas à la règle !
J'émets immédiatement ce que j'ai moins aimé, comme ça je pourrai y aller à fond dans l'éloge ensuite, la dernière partie est moins marquante que le reste et c'est vraiment dommage.
Sinon, tout le reste est excellent et le film va bien sûr se faire insulter de toutes parts, sauf qu'en fait je pense qu'à la fois les gens d'extrême droite croyant au "grand remplacement", les féministes, les racistes, les militants anti-racistes trouvent leur compte, parce qu'en fait tous y trouveront ce qu'ils défendent. Comment est-ce possible ? Tout simplement parce que Sciamma présente une réalité complexe qui va plus loin qu'un sympa constat bête et méchant qui dirait que : "les noirs sont des victimes" "les hommes sont dangereux" ou je ne sais quelle ânerie.
Bande De Filles ne veut pas dresser un portrait élogieux de la banlieue, il veut la montrer telle qu'elle est au travers du regard d'une ado de 16 ans, timide, qui va se faire une place dans une bande de fille et enfin exister. On voit donc son quotidien entre son frère qui fait sa loi à la maison, sa mère absente avec son travail de merde, sa soeur et elle qui s'occupent de sa plus petite soeur, ses amours, etc. Tout est là.
Le film n'est jamais misérabiliste, il est avant tout beau malgré la dureté de ce qui est montré là. C'est un film plein de tendresse, de moments de bonheur, parfois éphémères, souvent éphémères d'ailleurs. Parce que le film dresse malgré tout en filigrane une dure réalité pour les jeunes de banlieue, quelles sont les options une fois qu'on les laisse plus continuer les études générales ? Le CAP, la prostitution, devenir mère au foyer, dealer, le même travail que sa mère, voler ? On voit bien que l'ascenseur social est bloqué, qu'elle n'a aucun moyen de sortir de sa cité, que le seul moyen c'était l'école et que c'est mort... elle a laissé passer sa chance... trop tard, ce n'est plus le souci de personne.
Et malgré la dureté du constat, c'est drôle, c'est frais, c'est beau, c'est plein de vie. La scène où elles dansent toutes les quatre sur je ne sais quelle musique commerciale c'est juste sublime, l'un des plus beau moment de cinéma de l'année (sans doute avec 2 jours 1 nuit avec la scène où Timour (?) tombe à genou... ou bien avec l'étreinte de P'tit Quinquin).
ça fait un bien fout de voir ça au cinéma.
Et je pense que ceux qui le critiquent comme on avait critiqué Tomboy lors de son passage sur Arte pour avoir soi-disant véhiculé la théorie du genre ne l'ont juste pas vu... En quoi est-ce mal de montrer la vie de jeunes de banlieues avec leurs espoirs, leurs joies, leurs tristesses ?
Parce qu'il ne faut pas croire qu'on a un film là qui sera un antiraciste sans cervelle. Parce que personne dans le film n'est tout blanc ou tout noir. Loin de là, et l'héroïne encore moins...
Bref c'est vraiment splendide.