Gabrielle a remporté le Prix du Public lors du Festival du Film de Locarno en 2013. La même année, l’interprétation d’Alexandre Landry, dans le rôle de Martin, lui a valu le Valois Magelis au Festival du film francophone d’Angoulême.
Gabrielle est le second long-métrage de Louise Archambault après Familia qu'elle a réalisé en 2005. A travers Gabrielle, la réalisatrice a voulu parler du besoin de liberté et d’autonomie des handicapés dont le quotidien est en grande majorité géré par leur famille et les intervenants : "Je souhaitais immiscer le spectateur dans leur quotidien afin de saluer leur force de caractère, et surtout, pour montrer combien ils ont les mêmes désirs et émotions que tout le monde. Qu’ils sont tous humains, et ordinaires."
Gabrielle Marion-Rivard, l’interprète du rôle-titre, est une comédienne non-professionnelle. Elle est atteinte du syndrome de Williams qui entraîne une déficience intellectuelle. Elle a accepté ce rôle pour défendre les valeurs de tolérance et d’ouverture envers les personnes atteintes d’un handicap.
C’est un intervenant d’une émission canadienne intitulée "Une famille particulière" qui a inspiré le projet de Gabrielle à la réalisatrice. Cet illustre inconnu se nomme Jean-Martin Lefebvre-Rivest et a inspiré le personnage de Laurent dans le film. Louise Archambault s’est fortement basée sur cette personne pour construire son film : "Une des grandes qualités de Jean-Martin est qu’il n’infantilise pas les personnes handicapées. Il essaie plutôt de leur donner des outils afin de développer leur potentiel et faciliter leur intégration à la société."
A l’élaboration du scénario, les quelques scènes d’amour présentes ont inquiété la réalisatrice au moment du tournage. Pourtant, ces séquences se sont révélés les plus faciles à filmer pour la comédienne Gabrielle Marion-Rivard : "Plus facile en tout cas que se déplacer d’un point à un autre en prenant un objet au passage. "se souvient la réalisatrice" Dans un cas comme celui-là, on pouvait faire dix prises, car Gabrielle manque de coordination. En revanche, quand on fait appel à ses émotions, on pourrait croire qu’elle a fait cela toute sa vie. (…) Je ne voulais surtout pas la censurer à ce niveau-là."
L'auteur-compositeur-interprète québécois Robert Charlebois joue son propre rôle dans le film. Il a été amené sur le projet grâce à Anthony Dolbec, un des élèves de l’Ecole Les Muses, qui a chanté l’une des musiques du répertoire du chanteur, "Ordinaire". La réalisatrice a tout de suite su que ce morceau devait faire partie du film : ""Ordinaire" prend tout son sens chanté par les choristes, particulièrement par le personnage de Martin qui souhaite se réaliser comme les gens "normaux". Pour ce qui est du choix de la chanson "Lindberg", elle est la suite logique d’ "Ordinaire" et accompagne l’envolée lyrique de la fin du film. À partir du choix de ces chansons, nous nous sommes dit que la présence de Robert Charlebois serait tout à fait unique et spéciale."