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elriad
434 abonnés
1 859 critiques
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3,0
Publiée le 5 mars 2015
avec la lenteur d'une tragédie grecque, le film attire inexorablement le spectateur dans cette spirale du mensonge et de la culpabilité dans lequel le héros, homme droit et intègre, s'est laissé piégé, asphyxiant toute l'humidité déjà rare d'un désert environnant pour unique décor. A la façon d'un métronome réglè au minimum, l'introspection du personnage interprété avec justesse par Wes Bentley, son interaction avec les fêlures de l'ancien policier porté par le visage buriné de Jason Isaacs, apportent une moiteur bien rendue tout au long du film, et le spectateur selon son optimisme, peut décider quand le générique apparait, de retourner une nouvelle fois le sablier. Ou non.
Derrière les apparences le décor change, et pour donner l illusion ce père de famille prend des risques, une dénonciation contemplative de cette société. Peut être un peu trop contemplatif malgré un jeu d acteur convaincant
"Thing people do" ressemble un peu au téléfilm de l’après-midi sur M6, mais avec un sujet moins niais pour une fois. En effet, le fond est intéressant, mais alors la forme, c'est une toute autre histoire, et ça viendra rapidement nuire à l'intérêt que l'on pouvait porter au long-métrage. Un sujet développé de façon bien trop simple, des dialogues assez pauvres, un doublage français à revoir, et un Wes Bentley aux énormes airs de Tobey Maguire, on ne retiendra pas grand-chose de plus dans ce film qui manquera malheureusement de puissance...on s'est d'ailleurs confronté à plus remarquable dans ce même registre.
Drôle de film que ce Things People Do ou After The Fall en VO, vendu chez nous avec comme accroche "par la productrice de The Tree Of Life, Mud et Take Shelter" donc autant dire que la femme a misé sur de bon projet, mais sans avoir vu de bande-annonce ni rien savoir à quoi s’attendre, le premier film de Saar Klein est très surprenant. À savoir que Klein a été monteur pour Terrence Malick sur La Ligne Rouge et Le Nouveau Monde, ce qui ce ressent énormément car avec Things People Do le réalisateur fort de son expérience avec Malick lui emprunte cette réalisation flottante et contemplative, mais la puissance poétique en moins. Le film bascule ensuite dans le film de genre quand le personnage entame sa descente vers la criminalité et c’est là que ce premier film surprends, car il est en fait un quasi copié-collé de la série Breaking Bad. - La suite de cette critique dans le lien ci-dessous... - *FreshBuzzCinéma*
(...) Pour son premier essai, Klein a décidé de pointer du doigt le manque de valeurs lié au rêve Américain et à sa façon de vivre (...) On pense à L'Adversaire, avec Daniel Auteuil, et c'est un peu le cas ici, avec en prime une tentative de réflexion sur la place des valeurs dans une vie (...) Le caractère de Scanlon fait d'ailleurs écho à la mise en scène, elle aussi très froide et académique, avec des plans travaillés mais un manque d'audace dans les mouvements de caméra, et dans la réalisation globale. Certaines idées sont pourtant excellentes, comme celle de faire de la piscine un reflet de la chute de son héros (...) Guère aidé par un scénario intéressant mais inégal, Klein livre un film un peu trop froid et impersonnel pour vraiment convaincre. À suivre, tout de même...
(...) Dès les premières images, on se demande si nous ne sommes pas face au travail de Emmanuel Lubezki dans Tree of Life. La photographie est superbe, très naturaliste avec un soleil presque mystique et une steadycam suit des enfants jouant autour et dans une piscine, le tout constamment découpé et accompagné par la douce et discrète musique de Marc Streitenfeld. Ces moments de joies familiales sont des envolées poétiques qui parsèment le récit et tranchent avec la réalité abrupte du monde extérieur à laquelle est confronté Bill (...) A travers ce pitch pas forcément très nouveau, mais qui distille quelques surprises, Saar Klein s’interroge sur la place de la moralité dans une société intransigeante qui vous licencie du jour au lendemain où vous tourne le dos, peu importe votre ancienneté (les banques). Tout en faisant preuve d’une certaine originalité sur bien des points. La piscine par exemple, qui contraste avec l’extrême aridité du décor dans lequel la famille a choisi de vivre, est traitée tout particulièrement. Son évolution au fil du métrage résonne comme l’état psychologique dans lequel se trouve Bill à tel ou tel moment. Aussi, la double vie du personnage principal permet au réalisateur de jongler entre deux genres : le drame social et le polar, ce qui n’est pas pour nous déplaire, tant la narration s’avère prenante et l’atmosphère envoûtante. (;..
Avec ce long-métrage le réalisateur et scénariste Saar Klein questionne la conscience et la question du bien et du mal. L'homme respecte-t-il les lois par peur de la punition, par respect des conventions sociales, par moralité ou éthique spirituelle ? En somme l'homme est-il naturellement enclin à ne pas faire le mal ou est-ce l'ensemble des systèmes moraux, religieux et juridiques qui l'en empêchent ? Pour discuter ces interrogations philosophiques, le réalisateur a écrit une intrigue qui n'est pas sans rappeler l'excellente série “Breaking bad” (qui se traduit d'ailleurs par : mal tourner). Dans les deux cas on est dans la classe moyenne résidente d'une banlieue américaine très conformiste (toutes deux situées d'ailleurs au Nouveau-Mexique) où un homme honnête suite à des problèmes d'argent sombre dans la criminalité sans que sa femme ne s'en rende compte. Mais là où la série - par ailleurs assez violente - faisait preuve d'un second degré humoristique, ce film reste très concentré sur les débats introspectifs de son héros qui entre deux méfaits rémunérateurs essaie de se convaincre qu'il demeure l'homme intègre qu'il était. Si la chute (qui donne son titre original “After the fall”) est intéressante le film sombre un peu dans l'immobilisme et les introspections de cet homme entrecoupées d'actes de délinquances finissent par ennuyer un peu un spectateur qui s'irrite devant le surplace de l'intrigue. Heureusement, l'exposition de ces actes va donner un nouveau souffle au film qui d'ailleurs s'abstient de le juger et laisse une fin ouverte. Wes Bentley portraiture efficacement cet homme gentil presque effacé que le manque d'argent et la plongée dans le crime vont réveiller. Un long-métrage intéressant, qui aurait gagné à se voir insuffler un peu plus de nervosité dans son scénario. Intéressant, mais pas tout à fait passionnant.
Très grand film et je pèse mes mots car je suis radin sur les étoiles. Foncez le voir pendant qu’il est encore à l’affiche car (c’est incompréhensible limite scandaleux) il n’est projeté que dans une petite salle du MK2 beaubourg. Du cinéma intelligent, prenant, superbement filmé et cadré, une bande son qui colle parfaitement aux images, des beaux paysages tournés dans un quartier pavillonnaire paumé près du désert, une atmosphère digne des plus grands et envoutante. L’histoire ? un type marié honnête qui chute du fait de son honnêteté (un comble). Dire qu’UGC ne le projette même pas. J’oubliais l’acteur principal que je ne connaissais pas et qui colle à la peau du personnage. Alors dépêchez vous d’aller le voir, vous me remercierez car c’est une pépite à l’état brut.
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18 103 critiques
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2,0
Publiée le 25 décembre 2020
À une époque de désespoir et de pauvreté pourquoi les cinéastes continuent-ils à réaliser des films désespérément tristes et lugubres comme ceux-là je ne sais pas. Oui le film explore ce que c'est que d'être au chômage avec une femme et des enfants qui perdent leur maison et le besoin pour certains de recourir à la criminalité. Mais ce n'est pas vraiment le genre de film que je veux regarder. Peut-être que je suis le seul à regarder un film comme je le faisais dans ce que j'appelle le bon vieux temps quand on en sortait d'une histoire avec un sentiment d'amertume, d'élévation ou de positivisme. Si vous n'êtes pas dans ce genre de scénario déprimant ennuyeux et réel alors je suppose que vous l'apprécierez. Mais pour moi il est trop proche de moi et ne laisse pas le spectateur avec une vision positive de la vie. Donc si vous êtes déprimé et triste ou si votre vie ne va pas bien je ne regarderais pas ce film car vous pourriez être en train de chercher le rasoir pour l'arrêter...
C’est l’histoire d’un agent d’assurances [Wes Bentley, connu depuis « American beauty » (1999) de Sam Mendès], honnête, scrupuleux et travailleur spoiler: (son père était policier et s’est suicidé après avoir été accusé d’avoir pris de l’argent à des malfrats tués) et qui est licencié du jour au lendemain. Sans le dire à sa femme et afin de garder son niveau de vie [il vient d’investir dans une piscine (alors qu’il vit dans une banlieue en plein désert, en Arizona ou au Nouveau-Mexique !)], il décide de braquer des stations essence ou des supermarchés.spoiler: Il sermonne au passage des employeurs odieux avec leur personnel. Il y a une scène très drôle et représentative du personnage : lors d’un braquage, il menace un vieux qui fait une crise d’asthme ; il se précipite sur lui pour le ranimer à coups de broncho-dilatateur avant de s’enfuir ! Il se lie d’amitié avec un ancien flic, divorcé et qui n’a pas vu sa fille depuis des années. Ce dernier (qui ne juge pas les gens et mais les faits d’où le titre) commence à le soupçonner. Un braqueur est arrêté et accusé des vols commis par l’assureur, rongé par sa conscience… Le film décrit bien la classe moyenne américaine endettée, aliénée par sa consommation et subissant des relations sociales brutales (avec les banques ou les employeurs). Le sujet n’est pas nouveau mais le personnage principal est attachant.
La descente aux enfers d'un père de famille qui perd son travail et le cache à son entourage. Un film éprouvant dans lequel je me mets facilement à la place du responsable de famille, un homme gentil et dévoué, qui évolue en voleur sans scrupules, mais à qui on arrive à trouver des circonstances atténuantes. Un film riche en émotions, de magnifiques images, des acteurs convaincants pour nous donner une vraie leçon de vie. Malgré quelques lenteurs, ce film m'a tenu en haleine jusqu'à la fin.
Scénario original (voleur/amitié inspecteur, mensonges à sa femme) et réaliste. Sujet d'actualité. Famille attachante. Quelques longueurs. Musique moyenne.
Avec sa femme, ses deux fils, sa grande maison avec piscine, Bill Scanlon offre l'image lisse du rêve américain. Même s'il n'est pas besoin de gratter très fort pour découvrir de nombreuses failles. Ecrasé par son beau-père, fils d'un flic qui a mal tourné, il cherche à être un modèle pour ses fils et un pilier pour sa femme. Son brusque licenciement le met en échec et la descente aux enfers commence. Bill devient un braqueur "à l'insu de son plein gré" puis finit par trouver un exutoire à sa frustration dans ses nouvelles activités. Wes Bentley incarne de façon convaincante la lutte intérieure de cet homme, qui est parfois rattrapé par ses valeurs, ce qui donne lieu à des scènes cocasses. La lenteur du film induit un certain malaise qui fait écho à celui de cet anti-héro. Elle permet également au public d'observer les liens qui vont se tisser ou se défaire entre les personnages, comme ce policier à la dérive qui va devenir l'ami de Bill ou encore l'évolution de "la piscine", qui peut clairement être considérée comme un personnage, tout comme le tableau dans "Le portrait de Dorian Grey" : la piscine accompagne la déchéance de ce chômeur. Elle devient de plus en plus sale… Jusqu'à disparaître. Malgré quelques longueurs, "Things people do" reste un film captivant… surtout en cette période de carême, je trouve : il y est question de solitude, de choix, de rédemption. Et de pardon aussi, celui qu'on accorde à l'autre mais aussi celui que l'on s'accorde à soi-même.