Avis : 3 coeurs - Page 5

Film prenant, acteurs excellents, un bon moment durant lequel on ne s'ennuie. Quid de la fin du film ? chacun l'imagine à sa façon

Un film rempli d'invraisemblances que l'on a envie de croire. Cela est formidable et donne une saveur toute particulière à ce film remarquablement interprété. Après, évidemment, on peut trouver quelques faiblesses à un scénario pourtant fort original.

Le casting laisse espérer quelque chose de magique et pourtant rien n'opère. On ne croit pas une seconde à ce trio amoureux, on ne voit pas comment le personnage de Poelvoorde, mal dans sa peau, mal dans sa vie, parvient à séduire si rapidement deux sœurs dans la même ville. Il y a trop d'invraisemblances dans le scénario pour que celui-ci parvienne à émouvoir. Un film à oublier très vite !!

C'est un thriller amoureux agaçant et captivant à la fois. Çà dure deux heures, et malgré la minceur de l'intrigue on est tenu en haleine.
A cause de la musique qui souligne à gros traits le drame ou bien même le génère?
A cause de la rareté des dialogues qui laisse notre imaginaire mené par notre ressenti de ces visages sensibles faute de narration explicative?
A cause de ces corps tantôt beaux, lumineux, amoureux, tantôt laids, désemparés, larmoyants, attirés vers le fond?

Ouh, la daube! D'autant plus insupportable que le précédent film de Benoit Jacquot, Les adieux à la Reine, était une merveille d'élégance et de subtilité.

Elégance et subtilité, voilà qui semble bien caractériser ce réalisateur. Il a beaucoup travaillé pour l'opéra, ces derniers temps, et à Paris on l'adore. [Faut dire qu'à Paris, quand un metteur en scène ose sortir du Regietheater et ne pas situer l'action dans une pissotière, ça fait du bien]. Son Werther, classique et classieux, était une réussite. Même que je l'ai vu deux fois! Une fois en version ténor, pour Jonas Kaufmann, une fois en version baryton, pour Ludovic Tézier.....

Refermons la parenthèse opératique. Entendu un critique dire avec des trémolos dans la voix, que Jacquot renouait avec la veine du cinéma de Douglas Sirk....Ouh, le compliment qui tue!! Car Douglas Sirk, de son temps, était déjà totalement imbuvable....

Bon, vous avez lu le pitch partout. Une petite ville de province. Marc, contrôleur des impôts sentimental, rate le dernier train. Il demande l'adresse d'un hôtel à Sylvie (Charlotte Gainsbourg), qui passe par là. Dzzzinining! Coup de foudre? -non, à ce niveau là, c'est chaise électrique direct. Au lieu d'aller à l'hôtel, Marc passe sa nuit à marcher avec Sylvie, à parler, au petit matin ils se donnent rendez vous à Paris, mais surtout pas leurs numéros de portable, comme le font toutes les personnes sensées (si un mec ne me demande pas mon numéro de portable, j'en conclus qu'il n'a pas vraiment envie de me revoir). Ben oui, s'ils avaient échangé leurs numéros, y aurait pas eu de film! (on y aurait échappé). Sylvie est au rendez vous, mais pas Marc. Il vient d'avoir un infarctus, ce qui est une raison tout à fait valable pour rater un rendez vous. Du coup, Sylvie part avec son fiancé à Minneapolis, bien que ce soit avec déchirement qu'elle quitte pour la première fois sa sœur chérie, Sophie. Minneapolis, tout de suite, le nom n'est pas gratuit! Parce qu'on part à Fort-Lauderdale ou à Grand Junction, à Idaho Falls ou à Sonora, à Albuquerque..... mais pas à Minneapolis!

Plus tard Marc retourne dans la petite ville. Il n'y retrouve pas Sylvie, évidemment, puisqu'elle est à Minneapolis, mais une certaine Sophie (Chiara Mastrioanni). Qui est, mais oui mais c'est bien sûr! la fameuse sœur chérie de Sylvie! Dzing.... Coup de foudre? -non, c'est plutôt comme quand on met malencontreusement la main sur une clôture à vaches, voyez. Enfin bref, ils se marient, sous l'œil bienveillant de la reine-mère, notre magnifique Catherine Deneuve qui semble avoir abandonné le combat contre l'embonpoint. Peu importe, madame, vous êtes toujours la plus belle. Et kiki va se passer le jour où Sylvie rentrera de Minneapolis, hein?

Alors, cette histoire, vous l'avez lue partout -tous les journaux se sont fait un plaisir de vous la raconter. Mais, peut être pas tout à fait avec le même éclairage. Car vous vous écriez: comme tu le racontes, c'est grotesque! Mais C'EST grotesque. C'est bien le problème. On n'y croit pas une seconde. Jamais on ne rentre dans le film. Elles ont beau verser beaucoup de larmes -on s'en tape. Bon, les deux filles sont parfaites. Et elles sont très joliment filmées, ça on ne peut pas le retirer à Jacquot.
Ajoutons que, pour couronner le tout, apparait de temps en temps une lugubre voix off qui commente l'action!

L'ultime problème, c'est Benoit Poelwoorde. Parfait, lui aussi. Excellent. M'enfin..... ce type là peut tout jouer, du contrôleur de wagon lit claustrophobe au sérial killer dépressif, mais en bourreau des cœurs capables de réduire au désespoir de si jolies femmes, NON! Quand il embrasse Sophie, il ne sait pas quoi faire de son grand pif....

Le verdict? A fuir. Monsieur Jacquot, je vous en prie, la prochaine fois, laissez à quelqu'un d'autre le soin d'écrire le scénario!

J'ai trouvé que cette histoire est vraiment tirée par les cheveux et presque incroyable.
Deux femmes qui sont soeurs vont faire la même chose : alors qu'elles en couple chacune de leur côté, elles vont vouloir laisser tomber leurs compagnons respectifs pour un homme qu'elles viennent juste de rencontrer.
Aussi j'ai trouvé ce film, bien que très bien réalisé et interprété, particulièrement stressant.

SPOILER spoiler:


J'ai adoré le film , l'ambiance, la problématique du mauvais hasard et la malchance qui conditionne le destin des personnages ... un homme qui va compenser ce qu'il a raté par ce nouvel amour et cette montée de stress... progressive jusqu'à la fin ... le problème du choix à faire sans blesser, alors qu'on a pas eu soit même l'opportunité de faire un vrai choix car le destin HASARD s'est immiscé ... et déstabilise la probabilité d'une belle histoire...
Comment revenir en arrière sans blesser , mais ce n'est pas possible et cela les détruit ....

ET la fin est magistrale sur deux choix possibles de l'actrice;

-soit elle est très angoissée et projette une histoire , a tout imaginé et se s'imagine un triste scénario, par l'anguoisse qu'il ne vienne pas et dans l'attente et finalement à la fin de son imaginaire anguoissant, il larrive

- soit elle réalise la vie qu'elle aurait eu si cet infarctus n'avait pas mis sa pointe
macabre tout au début comme à la fin de l'histoire ... le destin !!!!!

Moi j'aime imaginer une fin heureuse à l'américaine mais c'est rare dans une histoire française mais j'aime cet opportunité de conclusion laissée par le réalisateur

(...) Ma femme est une actrice. C’est le titre d’un des films de Yvan Attal, le compagnon de Charlotte Gainsbourg et mettant en scène… Charlotte Gainsbourg. Ce titre est approprié pour parler du dernier film de Benoît Jacquot, dans lequel joue une pléthore de très bons acteurs. Malgré un scénario mince, plat et quelquefois à la limite de la vraisemblance, ainsi qu’une mise en scène sans éclat, 3 Cœurs fonctionne essentiellement grâce aux acteurs, des comédiens très professionnels qui ont pu composer avec ces scories et proposer un film regardable.
(...) Présent à la projection, Benoît Jacquot explique qu’il voulait montrer le cœur à la fois comme un organe vital (une pathologie cardiaque pour l’un des personnages) et comme source d’élans poétiques et de sentiments amoureux (sic). On voit tout de suite le danger qui guette un tel projet, car la métaphore facile est tentante, et à portée de main. Peine de cœur et pathologie cardiaque caractérisent en effet celui qui a « mal au cœur ». De fait, le film est un nid de métaphores faciles. Le mal de cœur, le soleil qui se lève sur un nouvel amour, l’orage qui tonne sur les amants, la musique qui surligne avec lourdeur, tout est à l’avenant...
(...) Malgré tout, une chose est à sauver de ce quasi naufrage (...) : la volonté affichée du cinéaste de faire de cette histoire une sorte de thriller est assez respectée, le suspense étant maintenu jusqu’au bout, quant à l’issue de ce triangle amoureux. Vers la toute fin, il y a même un très beau plan sur Charlotte Gainsbourg qui à lui seul, justifie d’aller voir ce film (...)

Depuis longtemps un film ne m'a pas retourné les tripes comme celui-là!
"Trois coeurs" est construit comme une tragédie antique, et Benoît Jacquot nous fait passer par les mêmes émotions intenses que l'aurait fait un Sophocle ou un Eschyle au Ve siècle avant JC!
Benoît Poelvoorde est un héros tragique au sens antique du terme: jouet du destin qui s'acharne sur lui, personnage à la fois aveugle & lucide, il suscite terreur & pitié. C'est un monstre qui fait peur, mais que l'on plaint aussi & on souffre avec lui.
Bravo Benoît Jacquot pour ce film d'une force rare, qui m'a vivre une expérience cinématographique unique en me faisant connaître, au XXIe siècle, ce qu'ont pu ressentir les citoyens grecs de l'Antiquité devant les tragédies des Anciens, pour expurger leurs passions. La catharsis a été violente, mais essentielle!
Encore bravo, et merci, au réalisateur comme à l'acteur principal, d'une justesse bouleversante!

C'est l'histoire d'un homme au cœur fragile, Marc. C'est aussi l'histoire de Sylvie et de Sophie, deux sœurs qui rencontrent toutes les deux Marc à un moment différent de leurs vies. Puisque Marc et Sylvie se sont loupés, le destin met Sophie sur la route de Marc, celui-ci ignorant bien évidemment qu'elle est la sœur de son amour passionnel... Triangle amoureux lorgnant on ne sait trop pourquoi vers le thriller sentimental dans sa dernière partie (avec une histoire de maire qui fraude aux impôts placée ici de façon un peu incongrue), "3 cœurs" est un film pétri de bonnes intentions, lorgnant vers le romanesque tout en continuant de placer Marc dans une situation d'étouffement alors qu'il a tout pour être heureux. Si la mise en scène est élégante et que les acteurs sont vraiment bons (Poelvoorde surtout dans un rôle fébrile qui lui va à ravir mais aussi Chiara Mastroianni, superbe de retenue), l'exercice ne brasse pas grand-chose. On a beau deviner les sentiments que Jacquot veut nous faire partager, le film reste un peu plat, n'arrivant pas à rendre bien compte de l'intensité des émotions des personnages et rendant quelques réactions un peu ridicules. Le tout baigné dans une atmosphère musicale assez angoissante orchestrée par Bruno Coulais qui devait avoir vu un film d'horreur avant de composer la musique du film...

L'histoire d'un homme qui se cherche et ne fait pas pas vraiment de choix mais les subit. Le film est long et laisse sur sa faim.
PLV : très belle interprétation de l'acteur principal

Avec une triplette d'acteurs de qualité, un scénario qui explose - un peu - le classique triangle amoureux, et un honnête classicisme de réalisateur français des années 80, Benoit Jacquot a visiblement répondu aux attentes du petit monde nombriliste de la critique professionnelle. Un peu moins aux miennes! Il est vrai que voir ce film le lendemain du film de Dolan, nous fait un peu désespérer. Écrit avec un gros crayon feutre, le script est rempli d'invraisemblances et autres coïncidences qui nous font régulièrement sortir d'une histoire qui tarde à démarrer et qui devient pitoyable quand on veut y ajouter un scandale politico-financier au fumet de Chabrol de télévision. Les acteurs font ce qu'ils peuvent et même Poelvoorde, même Charlotte Gainsbourg n'arrivent pas à nous émouvoir. On ne s'appesantira pas sur une musique souvent stupide (la scène du baiser dans la grotte!), une caméra sans imagination et une Deneuve en mangeuse, scène répétée dix fois!

La bande-annonce ne m’avait pas vraiment excité et c’est donc avec beaucoup de réserves que j’étais allé voir ce film. Hélas, mon intuition quant au mauvais moment que j’allais passer devant ce film s’est avérée fondée. AlloCiné classe ce film dans la catégorie “drame, romance”, le seul drame c’est l’insipidité du scénario quant à la romance elle est aussi emballante qu’un matin de premier novembre pluvieux dans une petite ville de province (oui parce qu’apparemment pour les scénaristes de ce film ville de province = ennui en dehors des heures ouvrables ! ). Franchement je n’ai vu dans ce film aucun amour, à peine une espèce de besoin, presque pathologique, de l’autre entre le personnage de Marc et les deux sœurs. La, ou plutôt les rencontres n’arrivent jamais à montrer le coup de foudre qui est censé avoir lieu et les histoires d’amour qui en résultent sont d’un rare insignifiance. L’intrigue est en outre noyauté d’incohérences : comment Marc peut-il ne jamais s'apercevoir qu’il construit une relation avec la sœur de son coup de foudre précédent ? Il n’y a pas de photos, alors même que les deux sœurs disent que l’autre est la personne la plus importante de leur vie ? Cette absence de sentiments, ridiculement singés, et le manque de crédibilité de l’histoire rendent ce film froid, insipide, ennuyeux et les comédiens ont beau se débattre dans leurs interprétations on n’achète pas cette histoire ridicule de ménage sentimental à trois qui ne fonctionne pas et fournit un spectacle irritant. Le film s’avère donc long et se conclut enfin (à notre plus grand soulagement !) au bout d’une quarante-six sur une conclusion elliptique aussi mollassonne et absurde que le reste de ce triste long-métrage. Franchement épargnez-vous ce spectacle déprimant et vain où l’amour et la passion sont caricaturés de façon grotesque et finalement très ennuyeuse.

Ah, l'éternelle recette du triangle amoureux: j'en aime une, puis l'autre, aucune ne le sait, puis il y en a une qui l'apprend et... Si Benoît Jacquot ne fait pas preuve de beaucoup d'originalité dans le sujet, il tente quelques petites choses sur la forme qui ne sont pas inintéressantes. Les subtilités de mise en scène abondent et sont bien gérées, par contre de soudaines interventions de voix off, totalement incongrues, viennent gâcher l'ensemble: il est même étonnant d'avoir cédé à une certaine lourdeur par moments. Côté casting, je m'interroge encore: Poelvoorde est très bien dans sa retenue et son mal-être, Chiara Mastroianni plutôt bien dans son rôle de fille un peu paumée puis naïve, Charlotte Gainsbourg est un peu planplan mais a déjà fait pire alors... Pourtant un certain manque d'alchimie transparaît par moments. Le scénario semble gonflé de péripéties pour faire tenir le film au-delà d'une heure trente. Le tout baigne dans une atmosphère curieuse, avec une musique ronflante (heureusement pas trop présente). J'ai connu Benoît Jacquot plus subtil et inspiré.

Toute la prouesse de ce film vient de ce que l'histoire, assez banale en soit, est magistralement réalisée. Benoit Jacquot signe là un des plus beaux films de sa carrière. Charlotte Gainsbourg est époustouflante de vérité, le mot est faible. Quant à Poelvoorde il est juste grandiose. Un film à fleur de peau sur la souffrance d'un amour dévastateur. Une pépite.