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Christophe L
8 abonnés
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2,5
Publiée le 10 septembre 2014
Avec "Sils Maria", Olivier Assayas propose bien autre chose que son film "L'heure d'été", sorti en 2008, plutôt emprunt d'une veine classique et dans la mouvance des films actuels. Ici, il plonge dans le cinéma d'auteur où seule une grande actrice comme Juliette Binoche peut apporter toute la dimension nécessaire et l'intérêt au film. Le réalisateur file droit avec son sujet bien en main (la peur de vieillir), se confrontant parfois à quelques plusieurs turbulences, sans pour autant jamais décrocher. Un film convenu pour briller au firmament du 7ème art ? Non, Cannes 2014 n'a pas voulu de cette oeuvre trop simpliste...
L'immense talent de Juliette Binoche, le charisme de Kirsten Stewart qui crève l'écran, les Alpes Suisses magnifiquement filmées par Assayas. Un film très bavard entre cinéma et théâtre mais très réussi.
On en a vu des films sur le rapport étroit entre l'art et la vie : le cinéma et la vie, le théâtre et la vie, la littérature et la vie... Que de mises en abyme plus ou moins réussies, mais qui parfois comportent des chefs-d’œuvre absolus ("La règle du jeu", "Chantons sous la pluie" ou "La nuit américaine" pour ne citer que les plus célèbres). C'est donc à une admirable mise en abyme que nous convie Olivier Assayas dans son dernier film qui a tous les ingrédients pour être un film d'exception. Une comédienne de réputation internationale, Maria Enders, est sollicitée pour jouer dans une pièce de théâtre le rôle d'une patronne dominée par son assistante et qui en vient à se suicider tant l'emprise de celle-ci est omniprésente. Seulement voilà : vingt ans plus tôt, alors qu'elle débutait sur les planches, elle incarnait l'assistante dans la même pièce. Or Maria elle-même est secondée par une jeune femme, Valentine, dont la personnalité ne va cesser de s'affirmer. C'est donc le plus souvent à des répétitions de la pièce que l'on assiste avec dans le rôle de la patronne Maria et dans celui de l'assistante la jeune Valentine. Nous ne sommes pas loin des "Bonnes" de Genet et la fascination gagne le spectateur qui joue le rôle du voyeur dans ce face à face de plus en plus malsain. Olivier Assayas exploite à merveille le cadre naturel des Alpes suisses (Sils Maria est une petite commune des Grisons) : la montagne se fait l'écho du drame qui se noue, avec entre autres la référence à un phénomène naturel, le serpent de Maloja, ainsi dénommé par référence à des bancs de nuages dont l'allure n'est pas sans évoquer la reptation d'un python gigantesque. En outre la mise en scène insiste sur l'aspect vertigineux de ces montagnes où l'on frôle souvent le vide : le symbole est évident. Il serait profondément injuste de ne pas terminer cette critique sur la triple performance des actrices. Rien d'étonnant à ce que Juliette Binoche nous enchante une nouvelle fois par son jeu contrasté et d'une grande finesse. En revanche, le film nous offre deux révélations : Kristen Stewart dans le rôle de Valentine qui réussit à imposer le personnage d'une jeune femme dominatrice et manipulatrice; quant à Chloë Grace Moretz, elle parvient sans grande difficulté, malgré son jeune âge, à convaincre dans son rôle de lolita - elle jouera le rôle de l'assistante dans la nouvelle mise en scène de la pièce - qui acquiert une étonnante maturité au fil de sa confrontation avec le personnage de Maria Enders.
Accompagnée de Valentine, son assistante, Maria, actrice confirmée et reconnue, se rend dans les Alpes suisses. Un écrivain dramaturge qu’elle a souvent interprété au théâtre vient de mourir. Emotion du dernier hommage, funèbres mondanités… Un metteur en scène lui propose d’adapter une pièce du défunt qu’elle a joué vingt ans plus tôt. Sauf que ce n’est plus le rôle d’une jeune femme sans complexe qu’on lui offre, mais celui de la femme mure poussée au suicide. L’âge change donc tout.Le dernier film d’Olivier Assayas est dense, fiévreux et sans repos. Il multiplie les niveaux de lecture et les plongées de l’autre côté du miroir. Même s’il tourne autour d’un personnage central totalement incarné par Juliette Binoche. L’actrice, confrontée aux affres de l’interprétation et du temps qui passe est d’une justesse troublante. Il y a bien sûr ses relations avec Valentine - parfaite Kristen Stewart - qui n’a pas peur de déciller l’actrice sur le manège qui se joue autour d’elle. Même si à l’heure des choix, la complicité des deux femmes peut voler en éclat. Il y a surtout un autre rôle à habiter, celui d’une actrice plus âgée et amère. « Tu as le droit de ne pas accepter d’être vieille, à condition de ne pas vouloir être jeune », lui glisse son assistante. Ces années qui passent, elle les mesure aussi avec sa future partenaire qui modernise tout naturellement le personnage qu’elle avait créé. « Je me suis perdue dans de vieilles habitudes », finit-elle par admettre. « Mais votre présence est pour moi une façon d’affronter le temps ».Les promenades dans la montagne, au plus près des nuages, comme les répétitions du texte sont autant de mises en abymes vertigineuses dans lesquelles Maria et Valentine nous entrainent. Elles jouent la pièce autant que leur propre destin. Nous parlent de théâtre en même temps que d’elles-mêmes. Assayas nous sème dans son labyrinthe des sentiments. Sa mise en scène est brillantissime. Paradoxalement, à force de virtuosité, l’émotion n’est pas toujours au rendez-vous. On peut même éprouver quelques langueurs.
Ce film est magnifiquement mis en scène, et est interprété de façon magistrale.Juliette Binoche tient là son plus beau rôle à mon gout, secondée par une Kristen Stewart qui confirme ici encore son immense talent. Quant à Chloé Grace Moretz, on n'a pas fini d'entendre parler d'elle non plus, son rôle est malheureusement trop court ici.
Très bon film ! Tout se mèle et s'entrecroise, refléxions profondes et passionnantes sur l'âge et le temps qui passe. Beaucoup d'émotion et du rire aussi, parfait.La caméra prend le temps de montrer de très belles images de montagne également.Kristen Stewart joue Kristen Stewart et cela colle parfaitement au rôle. Super charme au naturel qui a suffit pour que j'ai le sourire au lèvre une bonne partie du film.Juliette Binoche excelle aussi, rôle qui lui va à ravir; jeu excessif à la limite du malsain parfois mais.. l'entendre parler anglais en tant qu'actrice française est captivant.Chloé Grace Moretz m'a impressionnée ! Jeu supra expressif. Devrait être vu par tout le monde entre 20 et 60 ans !! :-)
Ce film aurait mérité un prix d'interprétation pour ses deux principales actrices. Juliette Binoche nous montre du très grand jeu face à une excellente Kirsten Stewart. Certes ce n'est pas un film accessible à tous, certes il est rempli de couloirs de dialogues, mais le jeu tellement intense de Juliette Binoche emporte tout sur son passage, jusqu'à l'impressionnante, inattendue et fantastique scène du Maloja Snake, à partir de laquelle le film prend une tournure exceptionnelle...
Au moment du décès d’un dramaturge suisse célèbre, Maria, actrice renommée, est contactée par un metteur en scène pour jouer à Londres dans une pièce de cet auteur. C’est l’histoire du suicide d’une femme d’âge mur, Helena, suite à une relation avec une femme de 20 ans plus jeune, Sigrid. Vingt ans plus tôt, Maria jouait le rôle de Sigrid, à présent le metteur en scène lui demande de jouer le rôle d’Helena. Maria accepte le rôle après de grandes hésitations. Elle travailler avec son assistante, dans le chalet du défunt dramaturge à Sils Maria.L’histoire se déroule entre paysages suisses, chalet et soirées mondaines, ponctuée par les sonneries et les messages incessants des smart phones. Kristen Steward donne la réplique à Juliette Binoche. Parfois les dialogues de la pièce répétée semblent se confondre avec les dialogues subtils et intellectuels du film.Ce film retrace la genèse d’une représentation théâtrale en questionnant le rapport au temps et aux autres de l’actrice principale. Si "Helena" de la pièce et "Maria" du film semblent mal supporter le vieillissement ; Juliette Binoche est elle, rayonnante de naturel, la plupart du temps sans fard, en pleine lumière alpine. Kristen Steward est étonnante d’intensité et Chloë Grace Moretz insolente de jeunesse.
Miroir, mon beau miroir...Sils Maria est un drame à haute portée psychologique, sublimé par un jeu d'actrices puissant et impressionnant, ainsi que des paysages envoutants. Malgré quelques longueurs, l'histoire est captivante, et les réflexions abordées nous questionnent sur notre propre rapport au temps et à nous-mêmes.Pour en savoir plus, lisez notre critique complète NoPopCorn !
C'est l'histoire d'une actrice de théâtre et de cinéma. Ce pourrait être une variante du récent "La vénus à la fourrure", où le film débutait à l'entrée d'un théâtre dans lequel se passe le film, qui nous montre l'audition d'une actrice, qui contraint le metteur en scène à comprendre qu'elle est l'actrice du rôle. Ici, c'est une actrice, la magnifique Juliette Binoche (dont les rires frénétiques ne sont pas sans évoquer la bouche de Fanny Ardant), qui se demande si elle va accepter de jouer l'autre personnage d'un rôle qu'elle a joué quelques vingt ans plus tôt. Valentine, son assistante (magnifiquement interprétée par Kristen Stewart) lui donne la réplique pour lui faire apprendre et sentir son texte. Elle l'assiste avec talent, donne son point de vue, n'est pas soumise. Il y a la jeune actrice sulfureuse, qui reprend le rôle, qu'incarnait autrefois Juliette Binoche. Chloë Grace Moretz a l'arrogance de la jeunesse et l'actrice autrefois jeune retarde leur rencontre. Le film se termine à l'orée de la première au théâtre. Assayas nous aura tenu deux heures durant hors de la scène théâtrale et ne nous permet que l'entrevoir, ce qui n'est pas sans occasionner quelque frustration, c'est le moment de s'apercevoir, qu'il nous a bien embarqué dans son film...
En compétition officielle au dernier festival de Cannes, "Sils Maria" aurait mérité d'être primé, tant le film brille par de nombreux aspects. Une écriture précise et élégante, une mise en scène qui s'appuie à la fois sur une base classique et sur des fulgurances expérimentales audacieuses et enfin une interprétation brillante. Le casting du film est d'ailleurs judicieux dans le sens où il participe à la construction de jeux de miroirs tout à faits passionnants. En effet, les carrières respectives de Juliette Binoche, Kristen Stewart et Chloe Grace Moretz font échos aux personnages du film, ces derniers ayant aussi des liens très étroits avec les personnages de la pièce dans le film. Cette idée scénaristique sert magnifiquement des réflexions aussi explicites que profondes sur le métier d'actrice, la célébrité ou encore le temps qui passe.On pourra toujours reprocher à "Sils Maria" son manque d'émotion, mais en aucun cas sa maîtrise et son calme impressionnants.
Un duo hors pair incroyablement bien mené par Binoche et Stewart, sans qui le film n'aurait probablement pas eu la même intensité. Elles servent avec brio l'ambiguïté et la perte des repères entre la fiction et la réalité. Durant la deuxième partie du film, on assiste en quelque sorte à un huis clos entre Maria et Valentine (son assistante dévouée et très attachante) qui vivent une relation privilégiée, et les personnages de la pièce, Helena et Sigrid : Tout se mêle et se confond au travers de dialogues très naturels, pertinents et surtout captivants. Rien ne semble laissé au hasard dans ce film aux maintes réflexions. Le tout est accompagné d'une belle leçon sur l'interprétation subjective de chacun des spectateurs qui permet à l'œuvre quelle qu'elle soit d'être en perpétuel mouvement, et de dévoiler des nouvelles facettes, comme une ressource inépuisable : c'est le regard du spectateur qui lui donne vie. spoiler: Grandiose et très osé que ce choix de faire "disparaître" Valentine juste après ce discours, laissant ainsi libre cours à notre interprétation tout en entrainant une certaine frustration. Un coup de génie. . Clouds of sils maria explore de nombreuses pistes et c'est ce qui en fait son indéniable richesse : de l'omniprésence des technologies de communication et d'internet, en passant par la fossé creusé entre deux générations qui mêlent des points de vue différents sur l'Art (un conflit entre une vision classique et un point de vue plus moderne sur le cinéma et le théâtre, sans pour autant donner raison à l'une plus qu'à l'autre), pour en arriver au thème majeur du temps qui passe, fatalité difficile à accepter pour Maria (aussi bien en tant qu'actrice, qu'en tant que femme). Pour finir, une très belle mise en scène poétique et douce (les séquences sont ponctuées de fondus au noir rappelant la fermeture des rideaux au théâtre) agrémentée de magnifiques scènes situées dans les montagnes désertes de Sils Maria qui semblent resserrer les liens entre Maria et Valentine habitées par la pièce de théâtre, happées par les personnages et seules au coeur de ce paysage grandiose. Une bande originale bien choisie et qui amplifie l'aspect lyrique du film, une esthétique de l'image maîtrisée avec des plans qui captent le regard et qui nous immergent dans l'atmosphère si particulière du film. Bref, un long-métrage extrêmement touchant, qui donne a réfléchir, et ce, sans être pompeux ni hermétique (de plus en plus rare ces derniers temps. À mon humble avis, c'est un film à voir, et à revoir.
Sils Maria...d’Olivier Assayas. Le pitch : une pièce de théâtre opposant deux femme, une jeune fille et une femme de quarante ans. Maria Enders a incarné Sigrid, la jeune fille, vingt ans auparavant. Aujourd’hui on lui propose d’endosser le rôle d’Héléna, la femme d’âge mur.Le film est construit en trois parties, en trois actes distincts. On vit les doutes de cette femme qui répète avec son assistante un rôle pour lequel elle n’a finalement aucune passion. On vit des bribes de sa vie privée. On a largement de quoi imaginer le reste. La fiction, le théâtre, la réalité s’enchevêtrent subrepticement jusqu’à la confusion de l’espace temps. Les scènes entre Juliette Binoche et Kristen Stewart sont au delà du jeu, au delà de tout...on est dans l’excellence, dans la justesse absolue, ça pourrait durer encore des heures j’aurais marché...j’aurais couru même.A chaque fois qu’un scène que l’on n’a pas forcément envie de voir pointe le bout de son nez, Assayas utilise un fondu au noir pour nous l’épargner, et ainsi passer à autre chose. Ce fût un vrai bonheur de mise en scène, avec de très bonnes idées et une dose d’humour très discrète souvent bien venue.J’ai adoré l’ambiguité des rapports entre les personnages, réalisant ô combien la frontière entre le jeu et la vie est ténue, ô combien les égos sont démesurés, et les humains imparfaits et fragiles.Je pensais m’ennuyer, mais c’est tout l’inverse qui s’est produit. Je recommande vivement.
Pas dans le bon état d'esprit à l'instant T, ou simplement pas pour moi, mais je me suis ennuyé. Trop bavard, trop théorique, trop cérébral, Sils Maria m'a tenu à distance, malgré une interprétation magistrale, notamment de Kristen Stewart qui laisse éclater un énorme potentiel d'héroïne dramatique, loin des niaiseries de Twilight.
Le temps qui passe et nous fait chavirer irrémédiablement est un sujet de cinéma souvent traité. Olivier Assayas apporte sa pierre à l'édifice. 3 actrices en grâce (on attendait depuis longtemps de voir Kristen Stewart interpréter vraiment un rôle) donnent vie à un puissant jeu de séduction, de trahison, voire de haine. La pièce de théâtre répétée par les comédiennes se confond avec leur vie et les relations qu'elles entretiennent. Le serpent vénimeux de la vieillesse se répand inexorablement dans une Juliette Binoche qui réalise à peine que le monde n'est plus et ne sera plus son monde, mais celui de la génération suivante (Chloë Grace Moretz, en grâce, sans jeu de mots). Poignant, malgré des longueurs.