Olivier Assayas a-t-il été (bien) inspiré par Sils Maria, en Suisse, qui sert de cadre principal à son dernier film (écrit et réalisé - en langue anglaise) ? Ce village des Grisons a vu passer d'illustres visiteurs, tous écrivains, certains pour plusieurs séjours, de Nietzsche à Cocteau, en passant par Thomas Mann ou Moravia. Assayas en imagine un autre, autochtone, Wilhelm Melchior, un dramaturge. Alors qu'il vient de disparaître (en Romain), un metteur en scène fameux presse Maria Enders (Juliette Binoche) de jouer dans la reprise d'une pièce du disparu qu'elle créa 20 ans plus tôt. La comédienne, devenue plutôt actrice (et à la limite du "has been"), devrait assurer le rôle d'"Helena", frôlant la quarantaine, quand elle avait à l'origine celui de "Sigrid", 18 ans. Le titre complet du film est "Clouds of Sils Maria", mais les "Nuages" ont disparu pour l'exploitation en France. Dommage, car la dimension météo-passionnelle de ce "Maloja Snake" donne bien (involontairement) le ton. L'histoire est cotonneuse à souhait, comme le phénomène naturel de l'Engadine ! Heureusement bien photographié, comme l'ensemble de cette nature helvète superbe (sommets, forêts et lacs) - au moins un atout, esthétique ! Cotonneuse, brumeuse, filandreuse, verbeuse - hélas ! Cette montagne n'a rien de "magique". Les discours qu'on y tient sont convenus et creux, qui se prétendent "intellos". Et que c'est long ! Et que c'est pompeux ! Binoche est assez mauvaise (et que diable, elle a 50 ans, les fait, et n'est donc pas crédible en femme de 38 ans !). Son "assistante personnelle" n°1 (Kristen Stewart) et la nouvelle Sigrid (Chloë Grace Moretz) étant, elles, bien meilleures, et sauvant (un peu) ce brouet prétentiard et vain.