une impression de lenteur et si notre esprit s'absente 5 minutes on se rend compte que l'on a loupe quelques choses. tres philosophique un tres bon film.
Au départ je me réjouis de découvrir une sorte de Shining version film d'auteur à la sauce anatolienne... Un double homicide se prépare-t-il dans cette maison troglodyte de Cappadoce ? Les images sont belles et froides. Les secrets de famille semblent partout. On est saisi comme le touriste par la beauté de l'endroit. Puis rapidement j'ai pensé à l'adaptation filmique d'une pièce de théâtre (le personnage principal n'est-il pas lancé dans une réflexion de fond sur le théâtre de son pays, la Turquie ?). Et c'est un des soucis à mon sens. Beaucoup de séquences interminables où un simple champ contre champ vient mettre en scène des échanges entre frère et soeur, mari et femme, soeur et femme, hôte et hôtelier... Au théâtre, ça donnerait probablement quelque chose de fort en plusieurs actes et deux personnages à chaque fois, avec la nécessité de faire vivre - de façon organique - sur les planches ces joutes bien souvent d'ordre intellectuel... Mais à l'écran le dispositif est souvent minimaliste, les personnages se déplaçant très peu, vissés dans des fauteuils, enfoncés dans des canapés, se tournant parfois le dos et parlant beaucoup... Beaucoup trop ! Je comprends bien l'idée que les personnages soient comme écrasés par cette nature toute puissante et muette autour, qu'ils étouffent sous les parois naturelles de cette maison austère, je vois l'intérêt de les réduire à l'état de grain de poussière dans le décor et de rendre ainsi dérisoire leurs petites existences leurs menus bavardages, mais cela a justement l'effet d'accentuer la torpeur, l'état de dépression voire d'indifférence chez le spectateur qui finit par attendre la fin de chaque nouvel acte (si théâtral) souvent filmé en quasi champ contre champ...
Un exemple de réussite malgré tout ? le côté bavard qui passe hyper bien dans la scène de la cuite parce que l'état des personnages justifie une libération brutale de la parole, sans filtre... Mais au lieu d'exploser au coeur du film comme une exaltation verbale nécessaire, elle n'apparaît hélas que comme un énième wagon de verbiages venu s'emboîter à la suite de tant d'autres... Problème de dosage et de relief dont le film manque de ce point de vue.
Par ailleurs je trouve assez passionnants tous les échanges révélant les tensions familiales, toutes les dissertations philosophiques autour de l'oisiveté mère de tous les vices ou du pouvoir de l'argent (au coeur du film) qui définit et redistribue les rapports de force d'une société... Mais voilà, cela reste des conversations de salon souvent réservées à des milieux autorisés et le film a quelque chose en cela de mentalité bourgeoise et pas sympathique du personnage principal. Et puis Winter Sleep c'est par ailleurs 1h30 de trop au bas mot (qui est le monteur ? Quelle a été sa contribution éclairée au projet ? ) et malheureusement pas assez de virtuosité du côté de la mise en scène (je pense notamment au talent à la touche unique d'un Peter Greenaway) pour faire joliment passer la pilule. Ce qui s'agissant d'un résultat trop immobile à l'écran, n'arrange rien à l'état d'un spectateur devenu malgré lui marathonien de la lutte contre le sommeil... Partant de là, malgré quelques très beaux moments, Winter Sleep est une Palme d'Or besogneuse, longuette, assez incompréhensible pour ma part et où il est finalement beaucoup question de théââââtre et de joutes intellectuelles assez vaines...
En Anatolie, Aydin, comédien à la retraite, tient avec sa sœur et sa femme l'hôtel familial. La solitude et la rudesse de l'hiver favorisent l'expression des rancœurs Égocentrique, dépourvu de compassion, lâche et globalement misanthrope, Aydin n'est pas sympathique. Sa sœur ne l'est pas davantage et on se demande pourquoi sa jeune épouse ne fuit pas cette maison perdue au milieu de nulle part et si mal fréquentée. Les personnages même secondaires sont particulièrement bien dessinés et interprétés. Les scènes tournées au cœur d'une nature et de maisons troglodytes magnifiques sont superbes. La lumière des scènes intérieures magnifient l'image. Les séquences de "lutte des classes" touchent et globalement, l'étude des comportements de chacun interpelle. Mais les scènes de vidage de sac semblent interminables, un peu à l'image du film. 3h16 c'est, ici aussi, bien trop long.
Au cœur de l’hiver au milieu de la Cappadoce, dans un petit hôtel bourgeois ; Aydin, le propriétaire, est un comédien à la retraite concentré sur les textes qu’il rédige pour un journal local. Ce refuge, cosy foyer au milieu de la froideur anatolienne, va donner lieu à un huis clos glacial à l’image de l’extérieur. Aydin va être confronté à sa sœur lui renvoyant sa suffisance et sa, jeune, femme lui renvoyant un paternalisme pesant et castrateur. Pour donner une pleine ampleur des relations du vieil homme avec les deux femmes de sa vie, Nuri Bilge Ceylan use et abuse parfois de longs tunnels d’échanges souvent dévastateurs. 3h16 de discussions philosophiques, politiques et quotidiennes toujours fines et intelligentes ; la justesse des mots choisis relève du grand art et explique que certains ait vu en ce film la Palme d’Or 2014. La limite de ce genre de film est que çà manque parfois de cinéma, l’image hors dialogue parle peu au spectateur. Tchekhov et Dostoïevski ne renieraient pas la variante cinématographique de leurs œuvres. Bergman se retrouverait aussi dans cette longueur mélancolique dans une demeure hivernale avec de longs échanges entre gens murs. Voilà, le film a beau être intelligent, magnifiquement écrit et justement interprété, il manque de cinéma et de nouveauté. Pour le manque de cinéma : Chaplin prônant l’universalité du cinéma à travers le muet ou le minimalisme des paroles pour faire parler les images serait consterné. Que c’est joli la Cappadoce
Film assez émouvant et dramatique. Ce qui est remarquable c'est le jeu des acteurs principaux. Beaucoup de rancœurs et de non-dits qui finissent par rejaillir par la suite. Le film est assez lent mais cela n'est pas dérangeant pour autant. A signaler aussi les beaux décors.
Il y a long, très long... et trop long. Ce film est une suite de conversations. Et plus on avance dans le film, plus les conversations s'éternisent. Imaginez, un couple, chacun assis sur une chaise, qui parlent devant un feu de cheminée pendant 10mn. Scène suivante, les mêmes personnages, dans une autre pièce, qui parlent pendant 15mn. C'est long, mais c'est loooooong! Interminable. Dommage, car la photographie est belle, les acteurs très bons, il y a des idées intéressantes. Mais je ne comprendrais jamais que l'on puisse faire un film de 3H15.
Long mais poignant... Super bien joués les personnages sont humains, faillibles et aveuglés par leurs assourdissantes opinons! Des images saisissantes qui plongent dans une région reculée de Turquie l'Anatolie! Bande son simpliste mais émouvante! Film à ne pas rater!
un remake de Shining ... l'histoire d'un mec dans son hotel qu'arrive pas à écrire son roman et qui du coup casse les pieds à tout le monde (film interactif : au spectateur aussi ... la magie du cinéma) ... dans un accès de génie le réalisateur arrive à détourner la finalité du film original (celui de Kubrick) : on tremblait d'effroi ... dans Sleep (oui je l'ai rebaptisé, je pense que Winter est en trop dans le titre) on frémit de bâillements ... mais bon j'ai surement tort, ça a eu la palme d'or et sur l'affiche c'est marqué tout partout que c'est un chef d'oeuvre ...probablement des insomniaques ...
Winter Sleep c'est un peu la caricature du film Arte / Télérama chiant et élitiste : 3H15 pendant lesquels il ne se passe rien, des décors majestueux et désolés, des dialogues interminables dans une langue incompréhensible et une culture orientale très éloignée de la nôtre Et pourtant lecteur ne t'en va pas. Car Winter Sleep c'est aussi une plongée dans un hôtel d’apparence sereine dans lequel règne la haine, la jalousie et le mépris. On assiste à des "déchaînements de violence" drapés dans une élégance et une retenue hallucinante. Winter Sleep ce sont des enchaînements de scènes quasi statiques habitées par des dialogues uniques, des pavés obèses délivrés avec un naturel incroyable et ininterrompu pendant 15 min. Le pire c'est que malgré l’atonie de l’action on ne voit pas le temps passer. On se passionne pour ces personnages travaillés, aux âmes fouaillés par leur réalisateur. Le flot verbal occupe l’espace et le temps mais avec le recul les messages se retrouvent dilués avec le bavardage et c'est dommage. D'autant que les dialogues ne m'ont pas souvent permis de m'identifier et que peu de moments m’auront touché profondément. J'ai enfin été très déçus par la fin. spoiler: Le retour d’Aydin vers sa femme, trop optimiste et conforme aux happy end hollywoodiens et la scène de chasse que je n'ai pas comprise. Et c’est le problème de cette palme d’or. Elle ne m’a pas autant parlé que la dernière. Certains films vous touchent plus que d’autres mais quand on regarde une palme on est frustré de ne pas voir ce que d’autres ont vu et ressentis. Une scène : le champ / contre champ en une scène unique grâce au rétroviseur de la voiture d’Aydin, son concept d'exemplarité, la discussion alcoolisée finale et celle-ci « Je reconnais que tu es un homme cultivé, honnête, juste, intègre. Mais tu utilises ces qualités pour étouffer les autres, les rabaisser, les humilier, les écraser. Ta grande morale te sert à haïr le monde entier. Tu détestes les croyants parce que croire, pour toi, est un signe d'archaïsme et d'ignorance. Tu détestes les non-croyants, parce qu'ils n'ont ni foi, ni idéal. Les vieux te paraissent réactionnaires, les jeunes, iconoclastes. Qui trouve grâce à tes yeux ?... Si, pour une fois, tu pouvais [...] éprouver un sentiment qui ne te flatte pas... Mais ce n'est pas possible. »
Film majestueux, musique exceptionnelle, personnages intéressants. Film qui laisse penser que le cinéma turc est un réel bonheur, à la fois d'apaisement et de réflexion. Ce film souligne de véritables questions qui amènent à réfléchir comme "Comment atteindre le bonheur? Faut-il avoir confiance en l'humanité? etc." . Film tout à fait bouleversant, des acteurs épanouissants. Ce film est définitivement à voir et à revoir.
Un film sensible, des sentiments humains, de la finesse. Certainement d'un classicisme poussé dans sa manière de filmer, de très belles lumières. Des acteurs convaincants "qui ne trichent pas".
Un peu long peut-être ? Ce film restera un souvenir très fort
En plein cœur de l’Anatolie et filmé dans les méandres d’un village troglodytes, ce film nous emmène vers des réflexions diverses sur la nature humaine, la religion, l’amour, la différence entre les femmes et les hommes, la solitude, le respect, la jalousie ou tantôt sur la voie que chacun doit se tracer dans la vie. La difficulté de regarder la réalité en face, de juger nos propres comportements, d’assumer les rapports de force engendrés par la société et surtout de comprendre toutes les formes de soumissions, toutes ces choses font de ce film une réelle réflexion sur la vie en général. Un exercice magistralement réalisé dans une Turquie résolument moderne même dans sa plus profonde ruralité. Le seul petit bémol pourrait être la longueur du film (3h15) ne tenant que sur des dialogues !
Un pur chef d'œuvre. Le meilleur film que j'ai vu de toute ma vie. Film très cérébral , il pousse à la réflexion. Bravo à Nuri Bilge Ceylan. J'ai même achete le DVD du film. Des paysages splendides de l'Anatolie. Sans oublier la touche exotique de la lanque turque Vraiment BRAVO .
Avant de me mettre devant ce film, je me suis un peu fixé sur la durée de celui-ci : 3 h 15 ! Or lors de sa récompense par la Palme d’Or d'aucun soulignait la lenteur de ce film et pour certains son manque d’intérêt. D’où mon inquiétude de me retrouver à regarder un film qui risquait de m’ennuyer prodigieusement, auquel cas ces 3 h 15 pourraient devenir interminables. Mais, surprise, sans pour autant dire que je n’ai pas vu le temps passé, et sans être aussi dithyrambique que les citations de l’affiche, j’ai plutôt passé un excellent moment devant ce film. Alors, si vous aimez les films d’action, ne vous embarquez pas dans ce long-métrage vous en seriez pour vos frais. Si vous aimez aussi les histoires avec un commencement, un milieu et une fin, évitez le aussi le film n’est pas construit comme ça. En fait le film est une sorte de huis-clos dans un hôtel troglodyte de l’Anatolie où (principalement) trois personnages : un mari, sa femme et la sœur de celui-ci passent l’hiver ; cette cohabitation va faire resurgir les rancœurs et tourner à l’affrontement (verbal). Le film prend donc son temps pour filmer la déliquescence de cette vie familiale et la filme entre moments de contemplation et longues joutes verbales entre les trois protagonistes. Cette intrigue dramatique psychologisante, verbeuse et contemplative ne sera pas vraiment du goût de beaucoup (même moi je suis un peu surpris qu’elle m’ait plu). Il faut être honnête ces résultats honorables au box-office (plus de 360 mille entrées) sont à mettre au bénéfice de cette Palme d’Or, sans quoi un film d’une telle durée se serait aliéné une grosse partie de ceux qui sont allés le voir. Un film long, mais pas ennuyeux, encore faut-il apprécier les films où les longs silences alternent avec des séquences dialoguées très longues elles aussi. Une expérience en somme.