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Fabien D
177 abonnés
1 134 critiques
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4,5
Publiée le 23 août 2014
Attention grand film, le cinéaste turc Nuri Bilge Ceylan (dont je n'avais vu aucun film et il faudra désormais que je pense à y remédier) livre avec Winter sleep une œuvre absolument sublime qui s'étend sur plus de trois heures sans jamais nous ennuyer. Au fin fond de l'Anatolie, des personnages se livrent des joutes verbales cruelles qui rappellent le meilleur de Bergman. Entre l'homme seul vieillissant et sa jeune épouse (mais aussi d'autres personnages qui tournent autour) la communication n'est plus possible. On aime se maltraiter dans Winter sleep, les paroles sont cruelles, blessantes et les actes de bonté ne sont pas récompenser (poignante scène de l'argent brûlée). Mais derrière cette façade austère, l'émotion affleure. Un regard, une parole, un geste, tout l'art de Nuri Bilge Ceylan passe par la nuance jusqu'à un final aussi sobre que bouleversant. On reste bouche bée devant la maîtrise de la mise en scène qui évite l'écueil du contemplatif pour ne cerner que les personnages. Et quels personnages! Des monstres d'orgueil terriblement humains interprétés par des acteurs exceptionnels mention spéciale à Melissa Sözen, une grande actrice en devenir qui n'aurait pas volé le prix d'interprétation qui aurait du lui être décernée (bon Julianne Moore reste aussi un excellent choix surtout pour le génial film de Cronenberg). Bref, Winter sleep est une œuvre d'une rigueur esthétique rare mais aussi un choc émotionnel. Très beau!!!
Après le mitigé "il était une fois en Anatolie", Winter Sleep nous réconcilie avec un réalisateur d'exception qui prend son temps pour nous parler des rapports entre les hommes, du couple et de son évolution dans le temps, de l'âge, de l'argent, et de nombreux autres concepts quasi-philosophiques aussi vieux que les paysages d'Anatolie qu'il filme avec amour (et un immense talent!) ou que les thèmes des tragédies antiques ou de Shakespeare. Ce film est long certes, mais pas lent. Entrecoupé de sorties en extérieur - la chasse, la capture du cheval - qui nous permettent de respirer entre les longs dialogues pétris d'intelligence et de subtilité, voire d'humour, entre les protagonistes, principalement ce couple de bourgeois réfugié dans la vieille maison familiale ou entre le frère et la sœur, Winter Sleep ne nous ennuie jamais et nous conduit à nous interroger sur nos propres actions, sans jamais prendre un ton docte ou moralisant. Une grande réussite donc avec une distribution de grande qualité. Palme d'or bien sûr!
Je comprends qu’après une heure de projection on puisse se demander où toute cela nous conduit. Il faut donc supporter les longues et vaines digressions philosophiques, les face à face verbeux avant que prenne chair le récit d’une vie perdue dans un décor magnifique d’Anatolie, la Cappadoce. Un comédien sans lendemain se berce d’illusions près d’une jeune femme qui ne le regarde plus et d’une sœur qui lui raconte ses quatre vérités. L’homme va s’ouvrir à la vie en se penchant un peu sur le monde qui l’entoure et à qui il pensait rendre service. Haluk Bilginer, l’époux et Melisa Sozen, sa femme, sont très bien derrière le regard tranquille d’un cinéaste qui pour filmer classique n’en demeure pas moins élégant et saisissant. Une esthétique au cinéma, ce n’est quand même pas tous les jours.Pour en savoir plus
On dira pas que c'est mauvais tant les dialogues peuvent être de qualité et la capacité du réalisateur à instaurer le tempo est patente, mais bon 3H15 pour nous dire que la vie est insatisfaisante,la belle affaire...Pauvre homme riche, la vie est statique autour de lui, alors les rapports de forces s'installent. Lui, son top modèle de femme et sa soeur pensent, figurez-vous et quand ils agissent, c'est plutot mal. Un film dont le message finalement est que l'enfer étant pavé de bonnes intentions, au.tant ne rien faire. Mouais. En tous cas, j'ai de nouveau pris une leçon de clémence de la part du jury de Cannes
Je suis d'accord avec le jury cannois, ce film est un chef d'oeuvre. Les images sont splendides et inhabituelles. Cette langue turque est aussi déstabilisante. L'interrogation sur les rapports humains est magnifiquement traitée. Ce qui fonde un couple et le fait tenir ou pas est aussi longuement interrogée. Longuement, dans le sens où cela traverse le film, pas parce qu'il y aurait des longueurs. C'est vrai qu'on ne s'ennuie pas durant les 3h15 durant lesquels cette histoire se déroule sur l'écran. Les acteurs et actrices sont magnifiques. Ce n'est pas un film "prise de tête", même si ce qui se dit déborde d'intelligence.Bravo à cette équipe, bravo à ce réalisateur et bravo au jury du festival, qui lui a attribué la palme d'or!!
Superbes ces paysages de Cappadoce, superbes ces intérieurs de l'hôtel troglodyte, superbe cette façon de capter la lumière, superbe cette approche des visages..mais quelle enfilade de dialogues tellement longs et abscons, terriblement ennuyeux tant et si bien que je serais parti excédé à la moitié si je n'avais pas été captivé par les images..3 h 16 de joutes verbales à la Bergman, à la prétention philosophique mais tellement rabâchées qu'elles en perdent leur force, un flot de paroles qui nécessite une concentration extrême pour en suivre le sous-titrage...le bal des illusions perdues dans le quasi huis clos de ce bel hôtel...quand même une déception cette palme d'or !!!
Un supplice de 3h20, rempli de discussions toutes plus creuses les unes que les autres. Si au moins elles étaient intéressantes! Certaines durent 20 minutes et pourrait être concentrées en 5, mais non vous comprenez il faut installer les situations et prendre le temps pour les faire mûrir. On est à l'antipode du dicton "en montrer le moins pour en dire le plus". Les personnages sont tous sinistres, et aucun n'évolue au fil du récit. Reste la direction artistique réussie avec de beaux cadres, une belle lumière, et des décors très jolis. Est-ce que ça suffit pour obtenir la Palme d'or? J'en doute.
Des paysages grandioses, Schubert, et de longs dialogues très sérieux pendant 3h15: dit de cette façon, "Winter Sleep" fait peur et ressemble au film chiant programmé pour recevoir des prix lors des grands festivals. Oui mais voilà, la dernière palme d'or à Cannes est plus que cela. Le film décrit avec précision et violence les rapports de force entre les membres d'une famille qui vivent ensemble mais qui n'ont rien en commun. Et surtout il est fortement ambigu dans le sens où tous les personnages ont à la fois raison et tort. Ainsi, certaines discussions sont vaines et les confrontations, elles, sont sans issue. Ceylan et sa mise en scène élégante et brillante, malgré quelques lourdeurs dans l'utilisation des miroirs, de dialogues parfois surécrits et de symboles, va encore plus loin en montrant le fonctionnement d'un système féodal pour le moins effrayant, au point où l'on se demande si derrière cette histoire, il ne serait pas une représentation de la société turque actuelle. Alors "Winter Sleep" n'est peut-être pas un chef-d'oeuvre, mais une belle palme d'or c'est certain.
Un peu trop long pour le message et les images....le film perd de son intensité et se laisse un peu envahir par les cliches (voir critique du nouvel obs) les personnages sont remarquables et l acteur principal une merveille d ambiguïté. Les scenes de clair obscur nous plongent chez Rembrant une merveille qui relativise la pesanteur.Mais il reste un film à voir... peut être trop de louanges nous y preparent-elles mal ?
Un film turc de 3h15 , palme d’or à Cannes et sortant début août … tout ce qu’il faut pour ne pas donner envie … donc j’appréhendais un peu en entrant dans la salle. Et bien quelle excellente surprise ! un vrai chef d’oeuvre. Les dialogues sont incroyablement bien écrits, les acteurs sont superbes, le réalisateur a l’art de nous mettre dans l’ambiance de cette région magnifique de Turquie. Mais le principal à mon avis est que l’histoire présentée pourrait se passer n’importe ou … cela démontre vraiment que les sentiments humains sont universels.
Je constate en effet que c'est un excellent film dramatique et psychologique.J'ai beaucoup apprécié.Toutefois le film est malgré tout vraiment trop long (3 h 15), je pense qu'une durée d'environ 2 h 30 aurait suffi.Aussi c'est un film assez dur à suivre, âpre, d'autant plus qu'il est en v.o.
Un petit village troglodyte flanqué en cœur de montagne… Une lumière diaphane, une nature exubérante, nous voici plongés, dès les premières minutes dans l’univers d’un Caspar Friedrich. Ce même village, cadré différemment et ramassé sur lui-même, sera la dernière image. Elle donne l’impression d’une tour de Babel à la Bruegel qui vient de s’effondrer. Toute la symbolique du film se retrouve dans ces deux plans… Nuri Bilge Ceylan nous offre 3h16 d’une méditation polémique autour de la conscience et de la raison. Aydin, personnage emblématique au cœur de ce drame intérieur, est un homme sur la fin. L’isolement lui pèse. Perdu au milieu de nulle part dans son petit hôtel d’Anatolie, incompris de sa femme, de sa sœur ou de ses proches, il est perdu et s’interroge sur le sens qui lui reste à donner à sa vie. Commence alors une ultime quête, toute en violence intérieure, où il provoque sa remise en question. Cela donne droit à des magnifiques joutes où, bien et mal, raison et sentiments, non dits et faux-semblants rivalisent avec la vérité cinglante et aride. Les contrastes humains se font à l’image du décor, entre froid polaire à l’extérieur et le côté cossu et généreux à l’intérieur. C’est du Tchekhov revisité par Ingmar Bergman, avec toutefois la griffe si particulière de Ceylan (on se souvient du poignant « Les climats ») qui ordonnance avec autant de gravité que de fluidité les discours de l’âme. On peut certes reprocher la durée, mais au final, on s’accorde à penser que compte-tenu de la dimension de ce magnifique film, elle se justifie et ne pèse à peine.
Avis mitigé : paysages magnifiques, décors hyper soignés (ah qu'elle est belle la Cappadoce ! et les intérieurs troglodytiques), mais 3 h 15 de bavardages (intéressants : c'est parfois du théâtre filmé), c'est quand même long.....
Ce film aura un succès plus que mitigé et est réservé à un public averti, amateur de théâtre et de pensées intemporelles sur la vie en général......