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    Winter Sleep
    Note moyenne
    3,8
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    241 critiques spectateurs

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    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 22 septembre 2014
    Sortir d'une séance de plus de 3h à regret, avec le sentiment d'en avoir été arraché trop tôt, est incontestablement le signe d'une oeuvre magistrale. C'est ce qui m'est arrivé en allant voir WINTER SLEEP qui est définitivement un grand et beau film, prenant et envoûtant.
    La beauté des paysages de Cappadoce et le rythme de la langue, si étrangers à nos sens, ont bien sûr leur part dans notre dépaysement et notre fascination, mais ce serait réduire considérablement le film que de n'envisager sa réussite que sous cet angle de l'exotisme, un peu comme de juger de la qualité d'un cadeau sur la brillance de son papier d'emballage. Car, justement, et c'est bien cela qui est extraordinaire, ce film qui met à nu les âmes de trois personnages dont les préoccupations et mentalités sont si lointaines des nôtres a, en même temps, une portée universelle. En cela, nous sommes plus qu'impliqués : nous sommes touchés dans notre être profond.
    L'analyse des relations humaines entre Aydin, comédien à la retraite qui tient un petit hôtel, sa soeur encore traumatisée par son divorce et sa jeune et jolie épouse malheureuse est d'une grande finesse psychologique, soutenue par des dialogues que l'on sent très travaillés, au bon sens du terme. Si la neige de l'hiver contraint les hommes à rester enfermés chez eux, à se frotter les uns aux autres, elle révèle aussi douloureusement les non-dits et les blessures intimes. Chacun apparaît tel qu'on ne le soupçonnait pas. Surtout, qui est cet homme, qui, c'est vrai, détient un pouvoir sur les autres du fait se son argent ? mérite-t-il vraiment ce flot d'accusations dont sa soeur l'accable brusquement, lui crachant soudain la rancoeur qu'elle semble ne plus pouvoir retenir (remarquable la scène où elle parle alors qu'il lui tourne le dos)? est-il vraiment si égoïste et arrogant que sa jeune épouse veut bien le dire ? Ou n'est-il pas plutôt la victime de diatribes injustes (mon avis personnel) ?
    Quoi qu'il en soit, WINTER SLEEP laisse le spectateur avec une tristesse infinie et le sentiment que la faculté d'être heureux est un luxe qui n'est pas donné à tous.
    Une Palme d'or bien méritée !
    cinono1
    cinono1

    301 abonnés 2 055 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 23 août 2014
    On dira pas que c'est mauvais tant les dialogues peuvent être de qualité et la capacité du réalisateur à instaurer le tempo est patente, mais bon 3H15 pour nous dire que la vie est insatisfaisante,la belle affaire...Pauvre homme riche, la vie est statique autour de lui, alors les rapports de forces s'installent. Lui, son top modèle de femme et sa soeur pensent, figurez-vous et quand ils agissent, c'est plutot mal. Un film dont le message finalement est que l'enfer étant pavé de bonnes intentions, au.tant ne rien faire. Mouais. En tous cas, j'ai de nouveau pris une leçon de clémence de la part du jury de Cannes
    Kiwi98
    Kiwi98

    261 abonnés 238 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 6 août 2014
    Connu pour être un "cinéaste de festival" (donc traduisez chiant) Nuri Bilge Ceylan n'est pas moins un cinéaste particulièrement talentueux. Déjà récompensé à Cannes par Le Grand Prix pour Il Était Une Fois en Anatolie (2011) il marque un grand retour cette année avec Winter Sleep en obtenant la Palme d'Or venant de Jane Campion et ses acolytes. Comme bien souvent cette Palme sera remise en cause par certain comme étant un choix politique (des gens qui bien évidemment n'ont pas vu le film). Mais naturellement Winter Sleep aura beaucoup fait parler de lui notamment au niveau de sa longueur (pas moins de 3h15) qui en a intimidé plus d'un. Mais la distribution du film est quant à elle un beau suicide commercial car le film débarquera dans les salles Françaises début août en pleine chaleur estival ce qui n'est pas très bon pour la vente d'un film de ce type mais qu'importe ! Projeté en avant première à l'occasion du festival Paris Cinéma c'est sous des d'applaudissements que Winter Sleep s'est achevé au Gaumont Capucine, des applaudissement totalement mérités. Nous plongeant directement dans les magnifiques paysages de l'Anatolie le film ouvre un dialogue philosophique sur la condition humaine (la religion, la culture, les sentiments et la mentalité humaine notamment) et en gros se résume à ça. Nuri Bilge Ceylan ne compose son film que de quelques scènes toute durant au moins 15 minutes et composée uniquement de dialogues. Le tout parait long mais rapidement nous sommes plongés dans ces séquences qui demeurent sublimes. Le réalisateur Turc âgé de 55 ans filme des séquences avec une intelligence sidérante maîtrisant parfaitement les effets d'ombres ou encore de miroirs avec de sublimes plans séquences et nous fait savourer sa sublime direction d'acteur pour nous plongé dans ce semi huit-clos avec un réalisme inouï voir presque irréel un peu comme le fait Abdellatif Kechiche en nous présentant en plus de ça un monde inconnu à la beauté étourdissante. Winter Sleep marque un point dans le domaine des décors se déroulant en pleine Anatolie dans des habitats troglodytique dont l'affiche nous offre un aperçu. Nous allons donc suivre un personnage : Aydin dont les nombreux conflits avec ses proches (sa femme et sa sœur notamment) vont donner au film toute sa dimension humaine et intimiste. Le film justifie également sa lenteur à travers les mêmes arguments mettant en évidence le charisme des acteurs et les décors et en étalant au maximum ses divers messages qui ressemblent à un portrait du genre humain s'inscrivant donc dans la continuité du film Le Gout de la Cerise (Palme d'Or 1997), film Iranien également très contemplatif et The Tree of Life de Terrence Malick Palme d'Or en 2011.

    Bilan :
    "3h15 de bonheur total" dit Télérama, phrase d'ailleurs reprise sur l'affiche avec une police aussi grosse que celle du titre et finalement rien d'autre à rajouter. Une oeuvre pharaonique qui va jusqu'à nous faire penser autrement, rien que ça.
    anonyme
    Un visiteur
    1,5
    Publiée le 6 août 2014
    Une critique annonçait 3h15 de bonheur, pour mois 1h45 d'ennui. Je suis le 3ème à être parti de la salle.
    C'est trop long, coupez M le réalisateur ! C'est pas possible ! Des images parfois magnifiques, mais des dialogues interminables, on se surprend à penser à autre chose....
    C'est un peu facile, mais ca aurait pu s'appeler "summer sleep".
    La palme d'or.... Je suis certain que "Mommy" de Dolan l'aurait 100 fois plus méritée.
    à éviter !
    anonyme
    Un visiteur
    1,0
    Publiée le 24 février 2015
    Certainement, j'ai dû manquer quelque chose. J'ai même dû manquer tout le film. Et pourtant, durant 3 heures et 16 minutes j'étais bel et bien assis sur mon siège, à me tourner et me retourner, à bailler à au moins 10 reprises et à même lutter à un moment donné pour ne pas m'endormir (durant une scène de dialogue interminable entre le héros et sa sœur à la moitié du film), ce qui m'arrive très rarement au cinéma. Alors oui j'ai dû louper quelque chose, je ne vois que ça. Quand je vois apparaître en prélude "Palme d'Or - Festival de Cannes", je me dis que je suis quand même en droit d'espérer quelque chose, simplement à cause de l'étiquette. J'avais entendu les critiques assez unanimes, vu tous les qualificatifs flatteurs qu'arbore l'affiche du film ; et malgré la lenteur affirmée du film, malgré sa durée, ce film était acclamé et avait reçu la récompense suprême à Cannes ! Alors j'étais très excité, j'avais même accepté l'idée de devoir entrer dans ce "sommeil de l'hiver" afin de laisser place à une intrigue où se mariait intelligemment les antithèses de la lenteur apparente et du feu, du drame que devaient vivre les protagonistes. J'avais espéré beaucoup de choses, surtout après avoir vu la déception sur le visage de Xavier Dolan quand il n'a pas reçu la palme pour "Mommy", film que j'ai aimé de toutes les fibres de mon être, qui m'a touché profondément et marqué à jamais. ""Mommy" n'a pas eu la palme mais "Winter Sleep" l'a eu ?", m'étais-je dit, "Alors il doit être vraiment exceptionnel mais dans un autre genre j'imagine, donc pourquoi pas ?".
    Après ces 3h16 de film, comment ne pas crier au scandale et affirmer le cirque qu'est le Festival de Cannes ? Je ne comprends vraiment pas et sincèrement ça me tue ! J'ai vu l'histoire qu'il m'était raconté, un ancien comédien talentueux retranché dans son hôtel perdu au milieu des reliefs turques, vivant avec sa ravissante femme beaucoup plus jeune que lui, qui ne s'entendent plus aussi bien que dans le passé ; j'ai vu les troubles qui traversaient les personnages, la frustration de cette femme qui voit sa vie se dérober inéluctablement sans qu'elle y ait trouvé un sens, le questionnement de la sœur sur l'inexorabilité du mal qui habite les Hommes, le sentiment d'injustice, la colère mais aussi le dépit qui habitent les pauvres locataires, et puis bien sûr tous les tourments du personnage principal, aigri, arrogant, moralisateur même s'il pense être juste et dit être étranger à tout le mal qui pourrait sévir autour de lui. J'ai vu, que ce soit du côté des riches ou des pauvres, que personne n'est satisfait, personne n'est accompli personnellement, personne n'est heureux. J'ai vu tout ça. Et après ? Est-ce que ça en fait un film ? Non, car je vois tout cela se dérouler devant mes yeux sans que cela n'ait de sens, sans qu'il n'y ait quelque chose de raconté, je n'ai pas vu d'histoire ! J'ai vu s'enchaîner des scènes qui ne mènent nulle part, ou plutôt si, qui mènent à cette voix off finale (unique voix off du film sortie d'on ne sait où) du protagoniste qui tente de se justifier en livrant ses ressentiments et finalement explique tous les questionnements qui l'habitent, questionnements qu'on avait largement compris durant tout le reste du film vu que ça tourne autour de ça, autour de l'ego envahissant et dévastateur de ce personnage.
    J'ai vu donc tous ces jolis thèmes exposés mais je n'ai pas vu de film, j'ai vu du vide ! Certes les acteurs sont bons, y a pas à dire, la photographie est réussie, les décors sont de belles curiosités, les dialogues sont très bien écrits, mais encore une fois ça n'en fait pas un film, il m'a manqué le truc pour me tenir en haleine : une histoire. Il aurait fallu que quelque chose se passe, et j'imagine que si le film a été tant complimenté, c'est justement parce qu'il n'est pas formaté au niveau du scénario et qu'il raconte ce qu'il veut raconter. Mais pour moi c'est insuffisant et soporifique, je ne peux pas adhérer à un film qui n' a aucun ressort narratif. Je vois uniquement des scènes, souvent beaucoup trop étirées, qui veulent montrer explicitement ce que ressent chacun des personnages de manière viscérale. Et la critique acerbe envers le héros est parfois faite de manière grotesque, par exemple lorsque sa sœur lui demande ce que cela signifie pour lui "si l'on ne s'oppose pas au mal", ce à quoi il répond par des pirouettes ou des choses très terre-à-terre, feignant ne pas comprendre qu'évidemment si on n'oppose pas au mal, c'est idem voire pire que faire le mal, et par cela la sœur vise ouvertement son frère qui par son attitude passive fait le mal.
    J'imagine également que beaucoup de choses sont sous-entendues, que de nombreuses pistes sont lancées : la saison de l'hiver et le fait que la neige tombe à des moments précis, le soit-disant glorieux passé d'acteur qui n'a pas voulu répondre aux sirènes du cinéma, le personnage du professeur qui serait le mari idéal dans une autre vie de la femme... J'ai l'impression que le film déborde de symbolisme mais malheureusement, déjà que je cherche un sens à tous ces dialogues, toutes ces scènes mises bout à bout, je n'ai pas la force d'essayer de comprendre toutes les métaphores qui se présentent.
    J'ai néanmoins bien aimé la tension de certaines séquences : l'explication musclée à propos de la vitre cassée entre le père du gamin et l'homme à tout faire (la tension va graduellement et de manière très maîtrisée), la grosse liasse de billets offerte par la femme aux pauvres et les réactions qui en découlent... Mais voilà, ça ne sauve pas le tout de l'abysse.
    Et pourtant ça me sidère de voir que la note globale presse/spectateurs est de 3,8/5 sur Allociné ! Alors je me pose la question et si ça se trouve j'ai lu le film totalement à l'envers, je n'ai peut-être absolument rien saisi du propos, mais en tout cas, ça ne m'a pas du tout pris aux tripes ni agrippé de bout en bout. Je n'ai éprouvé de l'empathie pour aucun des personnages (encore que pour le héros je pense que c'est totalement voulu), même si je reconnais que certains ont un traitement très intéressant, l'imam notamment, toujours entre le vrai et le paraître.
    Pour conclure, je dirais simplement que ma Palme d'Or est le merveilleux "Mommy" et que "Winter Sleep" consiste simplement en une longue séance d'onanisme intellectuel où l'on explore les tréfonds de l'âme de personnages perdus (dans tous les sens du terme) dans un coin reculé du globe.
    Peut-être ai-je tout loupé me direz-vous, et dans ce cas je m'en excuse, mais je vous rétorquerai, et de manière légitime, qu'étant donné qu'il n'y a rien à voir, c'est pas étonnant.
    traversay1
    traversay1

    3 570 abonnés 4 860 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 5 août 2014
    Une Palme d'or sous influence tchékhovienne. Si l'on reconnait la patte de Ceylan dans Winter Sleep, on était moins habitués à ces longues scènes de dialogues, souvent étouffantes, parfois drôles, culminant dans un affrontement entre mari et femme, d'une grande cruauté. On respire cependant grâce aux passages en plein air dans la beauté des paysages d'Anatolie. Le film n'est pas austère, il est long malgré tout et il est difficile de rester concentré 3h16 durant. Mais le personnage principal, pétri d'ambigüités, est passionnant. Winter Sleep est un film sur la générosité et la dignité, sur l'abandon de ses rêves, sur l'incommunicabilité, en n'omettant pas une vraie touche sociale. Peut-être est-il trop bavard mais aucun de ses mots n'est anodin.
    Richard L.
    Richard L.

    15 abonnés 140 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 24 août 2014
    Ce film aurait pu être bon si le réalisateur l'avait ramené à 1H30 de projection, mais 3H15 d'un dialogue verbeux et d'une inaction voulue c'est beaucoup trop. J'avoue que je me suis forcé pour rester jusqu'à la fin de la séance espérant que quelque chose viendrait retenir mon attention....hélas rien ne m'a sorti de l'ennui profond que m'a procuré cette oeuvre pourtant récompensée par une palme d'or à Cannes. Je dois être beaucoup moins intelligent ou moins patient que les membres du jury?
    anonyme
    Un visiteur
    0,5
    Publiée le 12 janvier 2015
    My god, que sauver ? La musique de Schubert ? très belle, mais qui plombe l'ambiance un peu plus, vu qu'aucun lyrisme à l'image n'est à souligner....
    Quoi d'autre : un joli paysage au début, joli lieu de tournage - et puis, c'est tout ! une caméra quasi fixe, ne permettant pas d'accéder à une forme d'intériorité des personnages, ni même à l'évoquer vaguement.
    Quel est le gros problème : c'est long, long, long et vide, vide, vide : 0 sentiment, pas de souci de l'image, sauf à la considérer comme un joli décor d'arrière plan.
    Et pourtant, ce vide n'est pas au service d'une esthétique de l'ébauche, du fragment : on pourrait imaginer que quelques plans longs puissent suggérer des choses au spectateur, l'inviter à rêver mais pas du tout ! Tout est dit ! tout !
    Pendant 1h05, on sent qu'on va traiter d'un problème de morale : le propriétaire de l'hôtel, bien que bonne plume, est-il une grosse enflûre ? on essaie de nous distiller la réponse avec une première scène où on ne sait pas, on nous met le doute vaguement car il écrit bien dans son journal, et en fait oui avec la scène de l'imam - et au cas où on n'aurait pas compris, on vient le resouligner dans un dialogue avec sa femme qui traite directement (!) du problème de morale de la participation au mal par inaction, de manière théorique et on vient le reresouligner au petit-déj, avec un verbiage assommant, un débat théorique d'un ennui mortel, avant de nous illustrer la conversation par une deuxième scène de l'imam plein de bonnes intentions...
    Donc, dans un film vide d'émotions (hormis musicale, mais ni émotions de jeu d'acteurs ni de mise en scène), où l'acteur principal parle avec une diction de mec sous lexomil, le spectateur ne parvient même pas à se faire une place dans ce vide car on lui donne, par les dialogues pesants, soit sous formes de débats théoriques, soit sous formes de scènes de dialogues illustratives, lui remplir le cerveau en traitant 30 fois le problème sous toutes ces formes, au cas où on n'aurait pas bien compris et très lentement, avec des trous de vide.
    Le réalisateur se réfère à Tchékhov ! peut-être car on dit que Tchékhov met en scène des scènes de vie quotidienne, mais Tchékhov en saisit tout le piquant et traite avec tendresse ses personnages : il pensait à ses pièces comme à des comédies. Je n'ai rien vu dans le film qui fasse penser à du Tchékhov..., ou alors de très très loin et vu avec le petit bout de la lorgnette.
    Sleep, certes mais pour le spectateur et toutes saisons confondues... ce n'est pas juste un jeu de mots pourri : un spectateur (soit un cinquième de la salle) s'est endormi bruyamment au bout d'à peine 10 minutes. J'ai réussi à m'occuper avec mon pop-corn 30 minutes et fait rarissime dans ma vie de spectatrice, je suis partie au bout d'1h05 (la dernière fois que j'ai quitté une salle de ciné, j'avais 13 ans devant un film avec Patrick Bruel et Mathilda May). Peut être que ça décollait au bout de 1h10 mais j'ai estimé que la probabilité que ça continue dans cette veine était trop forte et le risque de m'ennuyer ferme en étant très très agacée par la palme d'or 2014 était extrêmement forte.
    Xavier Dolan, I love you
    Christoblog
    Christoblog

    826 abonnés 1 674 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 3 juin 2014
    Lors de ce 67ème Festival de Cannes, j'ai vu le film de Nuri Bilge Ceylan dès le deuxième jour de la compétition, et j'ai alors compris que je tenais là un film monde, un film qui réunit tout ce qu'on est en droit d'attendre du cinéma : des images magnifiques, des acteurs superbement filmés, des surprises, des émotions, une mécanique complexe et subtile, une réflexion profonde.

    Certains vous diront du mal du film (prenez Nice Matin ou le Parisien par exemple), simplement au prétexte de sa durée (3h16), de son sujet (l'étude d'un homme et de ses relations aux autres) ou de sa nationalité. Ce sont les mêmes qui donneraient la Palme d'Or à Godzilla ou Babysitting, Dieu nous préserve. Sûrement n'ont-ils même pas vu ce dont ils parlent, car si Winter sleep est long, il n'est pas lent, s'il est bavard, c'est parce que chaque conversation est un évènement qui fait avancer son propos, s'il est tourné souvent en intérieur, c'est loin d'être un huis clos.

    Nuri Bilge Ceylan, horloger des âmes

    Cela faisait bien longtemps que je n'avais pas vu un réalisateur disséquer avec autant d'acuité le mouvement des sentiments de ces personnages. On pense évidemment à Bergman ou à Kieslowski.

    Le personnage principal, qui tient un hôtel en Cappadocce, est-il intelligent ? Est-il bon ? Que veut-il ? Que sait-il ? Durant tout le film, nos sentiments envers lui vont constamment évoluer : nous serons tantôt en empathie avec lui, nous le comprendrons, nous le rejetterons et le trouverons parfois même infâme.

    C'est la première grande force du film que de montrer avec une extraordinaire précision les contradictions qui existent dans chacun d'entre nous. Cela est vrai pour l'homme, mais aussi pour les deux femmes qui l'entourent : sa soeur, amère et divorcée, qui regrette Istanbul, et sa femme plus jeune que lui. Elles-mêmes seront tour à tour le centre de cette vaste fresque psychologique, parfois comme sujet, parfois comme objet de l'attention de l'homme. Avec ce simple trio (superbement joué, chacun des trois rôles méritait un prix), le film pourrait être déjà superbe, mais les rôles secondaires complexifient et enrichissent sa trame narrative : un homme à tout faire, une famille pauvre, un ami, un instituteur, un cheval, un voyageur sans but, un touriste japonais.

    Winter sleep échappe alors à son enveloppe psychologique déjà passionnante pour devenir politique (qu'est ce que la propriété, les rapports de classe) et métaphysique (le film interroge au fond le sens de la vie de chacun de ses trois personnages). Comment ceux qui lui reprochent sa lenteur ont-il pu passer à côté de la puissante dramaturgie, parfois extrêmement cruelle, qui irrigue chaque conversation ?

    Une magistrale leçon de mise en scène

    Au fur et à mesure que Nuri Bilge Ceylan produit des films, force est de constater que sa mise en scène s'épure et devient de plus en plus belle. On pourra disséquer pendant des heures ces admirables scènes de conversation entre le personnage principal et sa soeur, à qui il tourne le dos : choix des cadres, champs / contrechamps variés et signifiants, montage parfait, visages superbement éclairés, tout fait sens d'une façon parfois iréelle.

    L'utilisation du temps dans le film, où plutôt la façon dont ses différentes caractéristiques sont gérées à l'intérieur même de sa durée (étirement, précipitation, transport, ellipse brutale), est aussi remarquable. A de longues conversations succèdent une échappée extérieure, au duel à fleurets mouchetés d'une conversation intellectuelle succède une beuverie et le coup de tonnerre d'un poing sur la table, aux aménités policées de la bourgeoisie et de ses affidés succède le geste brutal qui restaure l'honneur du père bafoué.

    Ramené à sa densité d'idées de mise en scène, Winter sleep n'est pas long, et on comprend mieux pourquoi un montage initial durait 5 heures.

    Le tableau que je dresse des qualités du film serait incomplet si je n'évoquais pas la magie qui se dégage de cette Cappadocce enneigée, à la fois paysage extérieur dans lequel évolue le personnage et paysage intérieur matérialisé, avec ces cheminées de fées, ses concrétions gangrenées et ses étendues infinies. Je pourrais écrire probablement des heures pour détailler tel ou tel plan du film, survenant au hasard d'une séquence et sidérant par sa beauté formelle : un animal mort dans la neige, une partie de chasse flirtant avec le grotesque, un homme sur le tombeau de ses parents, un cheval dans l'obscurité (la plus belle obscurité que j'ai jamais vue au cinéma).

    Pour toutes ces raisons, et beaucoup d'autres encore, Winter sleep mérite sans conteste sa Palme d'Or, n'en déplaise au journaliste (?) du Parisien qui trouve spirituel de se gausser de son titre.

    1000 autres critiques ici :
    apyrogier
    apyrogier

    5 abonnés 29 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 29 juillet 2014
    Long, trop long, je suis parti au bout de 2 h avec mal aux fesses. le propos n'exigeait pas de passer autant de temps. Le film n'exigeait pas de Prix à Cannes. Dommage pour une grand auteur qui nous raconte des histoires magnifiques d'Anatolie.
    Sylvain P
    Sylvain P

    336 abonnés 1 356 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 23 août 2014
    Long, bavard et un peu plat. C'est indéniable. Néanmoins, Winter Sleep laisse filer presque 200 minutes sans trop de bâillements, grâce à un personnage patriarcal central finement dessiné et des dialogues écrits. Cela mérite-t-il une Palme?
    Guiciné
    Guiciné

    161 abonnés 1 240 critiques Suivre son activité

    1,5
    Publiée le 8 septembre 2014
    C'est avec ce genre de film, où mes limites de petit cinéphile se font sentir, pour ma part ce film traine en longueur et ne m'a strictement rien apporté. Aucune émotion ne m'a atteinte malgré la qualité des acteurs et la superbe photo. Un film qui tournait dans le vide me concernant.
    brunetol
    brunetol

    188 abonnés 179 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 25 août 2014
    Non ce n'est ni un chef d'œuvre ni un monument. C'est un très long exercice de style, une laborieuse "entreprise" consistant à réunir Bergman et Tchekov en Anatolie. J'y allais conquis d'avance, Ceylan faisant partie de mes réalisateurs préférés, comme (autrefois) Zviagyntsev ou (encore récemment) Reygadas. J'en suis sorti déçu, probablement en attendais-je trop. Comparé à son précédent film, "Il était une fois en Anatalie", qui frisait vraiment le chef d'œuvre, ce "Winter sleep" marque un vrai recul dans l'inspiration du cinéaste turc. Plombé par de nombreux tunnels de dialogues statiques et sans véritables enjeux, sinon un psychologisme dépassé, Ceylan ne parvient pas à transcender cette lourdeur par sa mise en scène qui s'étire le plus souvent en plats champ / contrechamp. On a certes droit à des paysages somptueux, ce coin d'Anatolie est stupéfiant et la photographie lui rend un hommage appuyé. L'image numérique est souvent bluffante (les clairs obscurs en particulier), mais c'est insuffisant pour nous captiver. A contrario, les déchirements de cette famille nucléaire (le vieil homme riche amer et donneur de leçon, sa jeune femme - obligatoirement canon - idéaliste et tourmentée, et sa sœur - acariâtre) rappellent effectivement les grandes heures du cinéma Bergmanien, mais tout à déjà été fait dans ce registre, en 2014 on attend autre chose, de l'audace au prix de la maladresse peut-être (voir l'inégal "Post Tenebras Lux" de Reygadas), plutôt qu'un retour à l'académisme, fut-il majestueux.
    islander29
    islander29

    861 abonnés 2 354 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 24 août 2014
    Comment dire, c'est un film ambigu, J'ai eu l'impression, notamment dans la deuxième heure, que Ceylan ne faisait pas du Ceylan, mais du Bergman, il faut le dire, c'est un film de dialogues, profonds certes et parfois philosophiques, mais par moments il faut le confesser qui trainent un peu en longueur, amis suédois bonjour.....Pour le reste il est vrai que quand s'arrête le film, on ressent une sorte de fascination, parce que le metteur en scène nous as introduit avec brio dans l'intimité d'un homme puissant de Cappadoce, dans des paysages magnifiques et avec une introspection qui reflète une profonde désillusion des rapports humains, vus par cet artiste, cet écrivain, riche et arrogant......Et pourtant cet homme puissant n'est pas roi en son foyer, sa femme qu'il ne peut comprendre, et c'est bien l'enjeu du film, ce talon d'Achille en l'homme, c'est la femme......Toutes les leçons ne valent pas l'expérience, ni pour l'homme, ni pour sa femme, qui se lance dans des œuvres bienfaitrices pour échapper à l'ennui, on verrait presque Madame Bovary.......Mais lui n'est pas assez sensible, arrivera t-il le pire après qu'un enfant ai lancé une pierre sur sa voiture ?le film est brillant, profond, et illustre bien ce qu'il y a d'essentiel en l'humanité, son seul défaut, les 3 heures 20 de sa durée et une illusion presque ludique de la dramaturgie........
    Timothé Poulain
    Timothé Poulain

    64 abonnés 507 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 10 septembre 2014
    Un film fleuve aussi difficile à cerner qu'à noter. Certes, le temps paraît bien long au fin fond de cette "steppe" turque. Certains scènes sont interminables, les répliques sont à rallonge et le manque d'action (voire même simplement de schéma narratif) sont assommants.

    Mais... Il y a ces acteurs sidérants de justesse, ces paysages magnifiques, ces répliques léchées et cette esthétique qui tend vers la perfection. Et surtout, il a cette dualité qui habite chacun des personnages et qui nous hante plusieurs heures après la sortie de la salle obscure. Une espèce d’impression de déjà vu insupportable, comme quelques chose qui nous gratte dans le dos: une forme déraisonnable d'identification aux personnages tous plus bourrés de vices les uns que les autres.
    Sans aucun doute la plus grande force du film, sa peinture et sa maîtrise totale. Comme un tableau de Monet, que l'on regarderait attentivement pendant des heures.
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