Adapté de son propre livre, Johnny got his gun est le seul film que Dalton Trumbo ait réalisé. Il faut savoir aussi que son oeuvre fut publié pour la première fois le 3 septembre 1939, soit deux jours après le début de la Seconde Guerre mondiale, et devint rapidement célèbre par sa position ouvertement anti-militariste. Tandis que son film, tourné une trentaine d'années plus tard et en compétition au festival de Cannes 1971, provoqua de même un écho avec l'actualité où les Etats – Unis étaient alors en pleine guerre du Vietnam.
Ce film constituant un double manifeste, à la fois contre la guerre et pour l'euthanasie (le personnage demande lui-même à ce qu'on le tue, à la fin du film), raconte le calvaire de Johnny qui grièvement blessé après s'être engagé volontairement, revient de la guerre mutilé. Même s'il a perdu ses jambes, ses bras, son visage, ainsi que l'usage de la parole, de la vue, l'ouïe et l'odorat, Johnny est terriblement conscient de son état, alors que les militaires sont persuadés qu'il est devenu qu'un tronc animé, sans conscience, refusent ainsi de l'euthanasier sous prétexte de raisons idéologiques et scientifiques.
Il est clair qu'un sujet comme celui ci ne peut laisser indifférent mais la grande réussite de ce film très poignant, doit beaucoup au fait que le récit qui fait percevoir les actes des médecins militaires arrive à être entièrement vu du point de vue de Johnny, c'ad qu'on découvre en même temps que lui, l'état de Johnny qui prend peu à peu conscience de l'atrocité de sa situation. C'est ainsi que les pensées de Johnny par le biais d'une voix off tout comme la représentation de son emprisonnement dans un corps inaminé, sont montrés efficacement tant que sur le fond à travers les monologues ou des dialogues critiquant la brutalité du militarisme et de la guerre (tout en dénonçant la propagande des gouvernement qui envoient des innocents à la boucherie), que sur la forme, le film montrant les souvenirs et les rêves de Johnny en cou