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    Johnny got his Gun
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    4,0
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    159 critiques spectateurs

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    pierrre s.
    pierrre s.

    426 abonnés 3 304 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 18 mai 2014
    Une œuvre bouleversante et magnifique, sur ou plutôt contre la guerre.
    Mathias Le Quiliec
    Mathias Le Quiliec

    59 abonnés 378 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 16 mai 2014
    Dûr et beau, émouvant et révoltant, incroyable mais vraie. Cette histoire, ce film fait froid dans le dos. Cet homme tronc à la recherche de la moindre chaleur humaine qui communique uniquement par la pensée restera pour moi un gros morceau de cinéma. Humaniste et dénonçant violamment la guerre, "Johnny got his gun" démarre fort et termine très fort, trop fort même pour ce qui est une des conclusions les plus effroyables que le septième art ai connu. En un mot marquant. A voir ne serait-ce que pour son sujet toujours d'actualité malheuresement, l'euthanasie !
    Skipper Mike
    Skipper Mike

    85 abonnés 650 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 19 avril 2014
    Loin de n’être qu’un pamphlet contre la guerre, "Johnny s’en va-t-en guerre" est un magnifique film sur la vie. C’est en effet par la perte de l’ensemble de ses facultés que le protagoniste va vivre un voyage intérieur et accéder à la compréhension de ce qui fait la beauté de l’existence. Il y a un décalage pétrifiant entre les scènes de rêves et souvenirs et celles situés dans le présent : les premières portent une grande attention à la nature, aux sentiments, aux dialogues, ou à la spontanéité en général (cf. les magnifiques scènes d’introspection surréaliste) tandis que les autres sont sombres et immobiles. On ressent néanmoins la puissance de l’énergie vitale malgré le handicap lorsque Joe exulte au moindre détail qui déroge à sa routine : une indication chronologique, une larme, une caresse, un rayon de soleil, des pas qui résonnent dans le couloir, tout est prétexte à retrouver la joie de vivre qui l’animait auparavant. Aussi comprend-on parfaitement l’extase qu’il connaît lorsque son infirmière adorée parvient à communiquer pour la première fois avec lui, séquence bouleversante. Ce sont surtout les allers-retours entre passé et présent qui apportent de l’émotion : la simplicité de la vie de Joe avant l’accident rend encore plus déchirante sa condition actuelle. Quand on voit son corps mutilé reposer sur le lit, on se souvient qu’il a autrefois été un homme ; quand on le regarde mener son existence antérieure, on garde à l’esprit le destin qu’il connaîtra. Une étreinte entre père et fils dans le noir, un dialogue hanté avec une prostituée ou deux corps amoureux allongés côte à côte sur un matelas, l’un écrasant l’autre par sa taille, autant de scènes qui sont sublimées par le simple fait qu’elles soient des manifestations de la vie. Les relations entre humains sont abordées avec la même sensibilité que dans "Solaris", film postérieur d’un an et qui saura lui aussi conserver le silence lorsque l’amour doit exploser. Le scénario est profond et excellemment écrit – les conversations avec Jésus sont à ce titre d'une grande intelligence –, la mise en scène est magnifique et "Johnny s’en va-t-en guerre" est l’un des plus beaux films que j’aie eu l’occasion de voir.
    vinetodelveccio
    vinetodelveccio

    68 abonnés 802 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 28 mars 2014
    Un film poignant, dense et profond en forme de manifeste pacifiste. Après avoir édité son livre en 1939, Dalton Trumbo récidive avec la mise en image de celui-ci en plein guerre du Vietnam et encore une fois, le coup de poing est immense et touche en plein cœur. Le film met en scène un héros au départ naïf et innocent qui se retrouve seul face à soi-même et met à rude épreuve sa foi en Dieu et en l'homme. L'histoire est déchirante et le héros est d'une sensibilité et d'une justesse totale, ce qui crée une immense empathie et donc une émotion permanente. Visuellement, le film est à la fois superbe et moderne : le jeu du noir et blanc et de la couleur est une vraie réussite, et le cinéaste jongle avec merveille entre rêve, souvenir et réalité. Parfois totalement surréaliste et onirique, le film nous ramène toujours bien vite à une réalité cruelle et crée systématiquement le choc grâce à ce jeu d'aller-retour qui secoue forcément. Au-delà de sa dénonciation bien évidente de la guerre, le film se veut une mise à l'épreuve de la foi, et également une interrogation sur la valeur de l'Homme, son libre-arbitre et la surdité de la morale face au désespoir. Le tout est magnifiquement écrit et interprété avec grâce par un Timothy Bottoms touchant, avec une mention spéciale à Donald Sutherland, drôle et très juste. A noter, et il est assez rare pour le souligner, un doublage français réussi.
    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 24 mars 2014
    un des film les plus marquant de ma vie ! Johnny un soldat que l'on aurait pas du sauver , par bonté !
    A part les scènes en couleur , qui nous rappelle son histoire, c'est surtout le film sur son calvaire dans son corps mutilé et souffrant (scènes en noir et blanc)
    Pour moi c'est le film le plus antimilitariste qui soit , car il ne parle pas que des dégâts de la guerre et des atrocités de l'armée pendant la guerre , mais même après, avec ce soldat que l'on soigne mais que l'on aurait pas du sauver et surtout à la fin spoiler: quand il ne lui reste que la chaleur du soleil sur sa peau pour faire la différence entre la nuit et le jour, on le cache.

    Poussée l'infamie jusqu'à cacher un infirme de guerre car l'infirmité pourrait nuire à la vision que l'on se fait de l'armée !
    C'est un film qui met en colère contre la cruauté et la bêtise pourtant avec cette infirmière on a de l'espoir tout au long ,elle se dévoue totalement pour ce soldat, sa compassion l'amènerait à l'euthanasie si...
    Le film monte inexorablement vers l'horreur et pourtant entrecoupé par l'espoir que nous donne cette infirmière et par le moral d'acier de ce soldat qui arrive à se raccrocher toujours à cette lueur d'espoir.
    C'est un film à part car il nous parle de notre condition humaine , quand nous n'avons plus de pouvoir sur nous et c'est dans cette interrogation que le film nous laisse !
    anonyme
    Un visiteur
    2,5
    Publiée le 18 mars 2014
    Je suis ennuyé pour noter ce film car oui le propos du film est d'une grande intensité mais la forme devient très vite lassante. Le réalisme mêlé à l'absurde ou l'inverse, de temps en temps sa marche d'autres fois non, en l’occurrence il s'agit de point de vue ou de sensibilité au sujet de ce film.
    A noter tout de même le travail intéressant entre le noir et blanc et la couleur. Oui pour le propos et le message du film, Non pour la forme de celui-ci.
    Backpacker
    Backpacker

    77 abonnés 780 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 12 mars 2014
    Incroyable histoire que celle de ce soldat qui finit "en boîte" en hurlant un désespéré "S.O.S. aidez-moi" à la fin, Film touchant oscillant entre la couleur, lorsque notre héros conte sa vie, et le noir/blanc, quand il se retrouve coincé dans son lit. Dur mais tellement réaliste. A voir absolument.
    tuco-ramirez
    tuco-ramirez

    133 abonnés 1 624 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 7 mars 2014
    Durant la Première Guerre mondiale, un jeune soldat américain est très grièvement blessé par un obus. Entouré de médecins décidant de le sauver à tout prix, on comprend très vite que le sort réservé par le corps médical dépasse largement l’entendement et la prise en compte de son bien être.
    Ce film coup de poing, voire coup de poignard, est l’œuvre de Dalton Trumbo qui réalise ici son premier et dernier film à 66 ans. Le gars n’est pourtant pas un « bleu », il est un scénariste de renom à Hollywood pour avoir travaillé avec Franck Capra, Otto Preminger, George Roy Hill, Stanley Kubrick,… et écrit les scénario de très grands films dont « Spartacus », « Exodus », « Papillon »,… Son projet est de mettre en image son propre roman « Johnny got his gun ». Ce roman, profondément anti militariste, sortira deux jours seulement avant le début de la 2nde guerre mondiale et fera grand bruit. Ce film, sorti en 1971, au cœur des mouvements anti militaristes des 70’s contre la guerre du Vietnam ; il deviendra l’étendard des pacifistes. Le propos est donc intemporelle c’est ce qui en contribue à en faire un chef d’œuvre. Trumbo essuya de nombreux refus de grands studios ne trouvant pas le projet viable malgré l’appui du grand Luis Buñuel, un producteur indépendant croira en ce film ; heureusement pour nous. Il fût un des événements cinématographiques de l’année 1971 ; Grand Prix du Jury et Prix de la Critique au festival de Cannes. Il est donc très injustement peu connu du spectateur lambda. Pourquoi donc ?
    Peu de film afflige une telle torture mentale aux spectateurs, l’horreur psychologique atteint un niveau rarement vécu au cinéma. Le malaise du spectateur n’est que le relais de la torture psychologique vécue par le personnage principal. La force de la réalisation réside en partie dans la sobriété et la pudeur du traitement: aucune goutte de sang ; aucun plan écœurant sur les mutilations ; aucun renfort de musique larmoyante ; juste la voix-off de Johnny exprimant ses souffrances, la découverte progressive de son état, ses sensations et quelques trop rares moments de joies ;… Glaçant. Pour renforcer le malaise, Trumbo s’appuie sur un procédé artistique habile : la couleur sera réservée aux pensées et souvenirs de Johnny ; le noir et blanc à la dure réalité de sa condition, un tourment intérieur sans fin. Dans les pensées de Johnny, on voie très bien que les souvenirs et les pensées se brouillent le temps passant. Il en appelle aussi à Dieu ce qui donne des scènes surréalistes où il rencontre le Christ. Trumbo passe le spectateur à la moulinette jusqu’à la dernière minute, on a rarement autant souhaité la mort du personnage principal d’un film qu’ici. Considéré comme un film anti militariste majeur mettant l’accent sur l’absurdité de la guerre, il est donc aussi un plaidoyer pour l’euthanasie. Mais pas seulement, ce film d’une richesse extrême pose aussi la question de la conduite parfois cynique du corps médical ; de l’hypocrisie de la religion à travers l’intervention de Jesus dans les pensées de Johnny…
    Très proche de Kubrick, lui aussi fervent anti militariste, Trumbo reste moins dans les mémoires que son collègue réalisateur de « Les sentiers de la gloire » et « Full metal jacket » ; quelle injustice ! Ce film est un tel électro choc et tellement plus dur.
    Rarement œuvre cinématographique a été aussi déchirante et pessimiste jusqu’à la fin où Trumbo démontre en affichant des chiffres de pertes humaines qu’il est bien plus facile de glorifier des millions de soldats morts pour la patrie devenus des héros que des blessés tenus à l’abri du regard et coupés du monde.
    Un film indispensable exclusivement réservé à un public averti et bien armé à recevoir une telle claque.
    jamesgray33
    jamesgray33

    28 abonnés 276 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 7 mars 2014
    Un chef-d'oeuvre, totalement atypique et unique, d'une force dénonciatrice rare, qui nous expose sans détour (mais avec intelligence et subtilité) toute l'absurdité de la guerre, le tragique sacrifice de l'innocence et la cruauté du genre humain. Pièce maîtresse du Cinéma Américain des années 1970, "Johnny got his gun", d'une intensité et d'une maîtrise inouïes, reste toujours un choc indéniable en même temps qu'une des oeuvres majeures contre la guerre (à classer aux côtés de "Apocalypse Now" et "Full Metal Jacket"). Dur et marquant, mais désespérément beau et nécessaire.
    Akamaru
    Akamaru

    3 090 abonnés 4 339 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 27 février 2014
    Dalton Trumbo,mis au banc des accusés lors de la chasse aux sorcières du Maccharthysme,put enfin tourner l'adaptation rêvée de "Johnny s'en va t-en guerre"(1971),roman datant de 1939,et très avant-gardiste en ce qui concerne l'anti-militarisme. Il s'agit d'un mélodrame immobile,s'attardant sur la torture psychologique d'un jeune soldat,amputé des 4 membres,et de 4 de ses 5 sens(seul le toucher lui reste). Des années durant,il reste en tant que cobaye sur une table,recouvert d'un drap,sans aucune perspective de sortir de là,ni que quelqu'un mette fin à sa souffrance. Le film est un véritable réquisitoire en faveur de l'euthanasie. On souffre physiquement avec Timothy Bottoms. On est révolté,révulsé. On a envie que le héros soit libéré. Et pourtant,aucune image-choc à l'horizon. Seulement les pensées intérieures et cette table d'opération en noir et blanc. Pour faire contrepoint,Trumbo alterne avec des scènes fantasmées ou rêvées en couleur. C'est ainsi qu'on apprend la stupidité d'un père préférant ses cannes à pêche à son fils,ou d'une armée totalement inconséquente. Dommage que j'ai été si peu sensible à la forme.
    QuelquesFilms.fr
    QuelquesFilms.fr

    267 abonnés 1 639 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 27 février 2014
    Un écran noir, un souffle, puis une contre-plongée sur un trio de chirurgiens qui jugent la valeur scientifique du morceau de viande humaine qu'ils ont sous les yeux. Les premières minutes du film annoncent l'horreur du sujet (la déshumanisation d'un soldat détruit par la guerre) et celle du mode de narration, subjectif. Après le souffle, le point de vue (si l'on peut dire cela d'un homme qui ne voit plus...), c'est la voix de Johnny qui se fait entendre. La voix de sa conscience, par laquelle on suivra la découverte progressive, et à peine soutenable, de l'état de son corps. Apparaîtront aussi les images qui défilent dans sa tête : des souvenirs de sa fiancée, de ses parents, ainsi que des rêves, des cauchemars et autres délires dus aux drogues administrées. Tout cela concourt à faire de Johnny s'en va-t-en guerre l'un des films les plus durs, radicaux et originaux sur le thème de la guerre, l'une des charges antimilitaristes les plus terribles qui soient, et plus largement, humainement, l'un des cris désespérés les plus bouleversants de l'histoire du cinéma.
    Écrivain et scénariste, Dalton Trumbo adapte ici son propre roman, publié en 1939. Une adaptation tardive, en 1971, qui s'explique en partie par les déboires de Trumbo après la guerre. Victime, en raison de ses engagements politiques, de la chasse aux sorcières orchestrées par McCarthy, il est resté longtemps à l'ombre et dans l'ombre, continuant d'écrire des scénarios sous des noms d'emprunt, notamment le scénario des Clameurs se sont tues (1956), qu'il a signé "Robert Rich" et qui lui a valu un Oscar ! Il réapparaîtra officiellement dans le générique du Spartacus de Kubrick (grâce à Kirk Douglas) et dans celui de L'Exodus de Preminger, en 1960. L'adaptation de Johnny s'en va-t-en guerre au début des années 1970 s'explique également par les résonances que le sujet trouvait à cette époque, dans le cadre de la guerre du Vietnam. Trumbo, inspiré initialement par le conflit de 1914-1918, a fait de son film (son unique film en tant que réalisateur) une dénonciation atemporelle et universelle de la folie des hommes à se battre, du comportement des armées au cours de ces boucheries héroïques, de l'hypocrisie des démocraties qui font de leur jeunesse une chair à canon, et de l'absurdité de certains discours religieux eu égard aux atrocités de la guerre. C'est ainsi que l'auteur invite le Christ dans les rêves de son héros, un Christ impuissant à le soulager en quoi que se soit, qui considère la vie comme le pire cauchemar imaginable, et dont le rôle se limite à user de son savoir-faire de charpentier pour fabriquer des croix et des cercueils, ou à conduire des trains bondés de morts... Autant de scènes surréalistes dignes d'un Buñuel.
    Ces scènes imaginaires sont en couleur, celles du quotidien hospitalier en noir et blanc. Deux univers où le personnage principal cherche des clés pour trouver la force d'exister et le moyen d'entrer en contact avec les autres, notamment avec une infirmière qui lui témoigne une compassion bienveillante. Et pourquoi ne pas trouver aussi un sens à cette vie qui lui a échappé, lui qui s'imagine exhibé au public, tel un monstre qui exprimerait la monstruosité de la guerre, en faveur de la paix ? Un message peu conforme aux ambitions de l'armée... qui a toujours le dernier mot.
    Par sa force subversive, sa férocité cinglante et son pessimisme sans fond, Johnny s'en va-t-en guerre fait partie de ces films qui laissent complètement anéanti. Difficile d'oublier par la suite ce personnage qui se considère comme une bête piégée, symbole d'une bonne partie de l'humanité piégée par des volontés qui la dépassent, dans un monde sans Dieu, sourd à tous les SOS. Il est beau de mourir pour sa patrie. Mais en silence et loin des regards.
    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 25 février 2014
    C'est l'un des rares films que j'ai regardés plusieurs fois. Si émouvant , bouleversant ...et révoltant .
    Réquisitoire contre la guerre certes mais aussi contre les dérives de la médecine.
    A mes yeux , ce film est et sera hélas toujours d'actualité.
    Pus qu'un film , c'est une leçon .
    anonyme
    Un visiteur
    4,0
    Publiée le 23 février 2014
    L'adjectif qui caractériserait le mieux le film de Trumbo est: poignant. Ce cas emblématique illustre les drames des conflits humains, et pourtant des plus déshumanisant dans cette guerre de 14. La plongée dans l'esprit d'un jeune homme enfermé dans son corps vous tient, vous fait réfléchir sur votre condition. Ce procédé consistant à montrer un cas extrême pour mieux faire valoir sa cause est grandement critiquable, et la réalisation pêche parfois un peu, mais cette œuvre reste à voir...et à méditer
    Santu2b
    Santu2b

    248 abonnés 1 785 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 30 janvier 2014
    Roman ayant pour cadre la Première Guerre mondiale, publié au tout début de la Seconde, "Johnny got his gun" devint par la suite le porte-drapeau idéal des mouvements pacifistes anti-guerre du Vietnam lors de son adaptation cinématographique sortie sur les écran en 1971. Fruit de son propre auteur, Dalton Trumbo, celle-ci met en scène l'histoire d'un homme défiguré, réduit à l'état de tronc, après un obus de trop reçu dans les tranchées. Cloué sur un lit d'hôpital, ce dernier n'a d'expression que sa voix intérieure envahissant le spectateur durant la majeure partie du film. Trumbo détaille avec une précision d'orfèvre la lente prise de conscience qu'effectue son personnage concernant son infirmité. Celle-ci n'est d'ailleurs jamais explicitée directement ; le cinéaste s'attache à ne montrer que les parties intactes, cachant constamment du regard les zones atrophiées. Cette sorte de pudeur cinématographique, au demeurant touchante, renforce sa profondeur psychologique difficilement supportable. Savamment, le cinéaste joue sur les couleurs ; noir et blanc pour les scènes d’hôpital, couleurs pour les scènes d'avant-guerre, celles-ci finissant même par atteindre une vision irréelle, fantasmée, plongeant Johnny dans un profond désarroi. Sa puissance émotionnelle sans pareille n'a au fond d'égal que son intemporalité, sa capacité comme son protagoniste à résister à tous les conflits.
    Sid Nitrik
    Sid Nitrik

    58 abonnés 416 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 18 décembre 2013
    Une claque cinématographique. Mais de ces claques qui vous laissent pantois et qui font réfléchir. Souvent le cas quand il s'agit de dénoncer subtilement les horreurs de la guerre (« Les sentiers de la gloire », « Full Metal Jacket », « Apocalypse Now », « Croix de fer », « Platoon », « La ligne rouge », « Le vieux fusil »...). « Johnny got his gun », de Dalton Trumbo, n'est pas un film de guerre classique. Le réalisateur nous entraîne dans la tête de Johnny, un jeune soldat américain touché par un obus, dans les tranchées, et prisonnier de son corps affreusement mutilé. Plus aucun sens, plus de visage, plus de membres, plus de moyens de communication, rien que son esprit et ses souvenirs. Et Johnny se souvient : de son enfance, des relations avec son père, de sa première fois avec sa fiancée, du patriotisme exacerbé qui l'a poussé à s'engager, de Dieu... qui l'a abandonné (Jesus est joué par Donald Sutherland). Et Johnny souffre. Ce film est d'une force à la fois glaçante et magnifique, sur la guerre mais également sur la question du prolongement de la vie et de l'acharnement thérapeutique. A l'heure du débat sur l'euthanasie, une loi devrait être votée contraignant tous les réfractaires à visionner « Johnny got his gun », un film d'utilité publique.
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