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konika0
26 abonnés
778 critiques
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4,0
Publiée le 14 juin 2019
Au cœur du néant. Dalton Trumbo est connu pour son écriture acerbe et pour son engagement. Il le paiera d’ailleurs assez cher. Il s’agit là de son seul film en tant que réalisateur et c’est une adaptation de son propre roman. C’est l’histoire d’un jeune américain fraîchement engagé pendant la première guerre mondiale. Il en ressort amputé des quatre membres, aveugle, sourd, sans mâchoire et dans l’incapacité de communiquer. Comme le médecin militaire qui s’occupe de lui le pense inconscient, il servira de cobaye sur le long terme. De fait, il ne peut guère se passer grand-chose dans cette histoire d’homme cloué au lit avec un drap sur le visage. Et pourtant, c’est spectaculaire. Le dialogue constant du jeune homme avec lui-même pousse à la réflexion. Et l’air de rien, il y a un véritable suspens tout au long du film. De la candeur de celui qui se voulait héros, on passe au dégoût qu’inspirent les autorités politiques et militaires. On revit avec notre héros ses allers et retours dans sa mémoire, ses relations avec son père, figure de tutelle, d’autorité et de valeurs traditionnelles ou son histoire manquée avec sa chérie, opposée à son départ sur le front. On en sort désespéré mais admiratif. Ce film est en fait une expérience antimilitariste à vivre et à ressentir. Dernier conseil, on évite la VF calamiteuse.
Deuxième vision après au moins 15 ans... Sujet percutant, affreux insoutenable et la fin du film cauchemardesque et un intelligent pamphlet pacifiste. Après je lui trouve tout de même quelques longueurs parfois inutiles dans les scènes flash-back ou délirees (surtout les dernières). Film qui en a inspiré pleins d'autres (elephantman, la chambre des officiers, million dollar baby ...) donc précurseur de grande qualité qui glace toujours aussi efficacement à chaque visionnage.
Chef-d’œuvre – qualificatif non galvaudé comme souvent – que ce film impressionnant et poignant comme peu le sont, magnifiquement construit et d’une grande modernité. Une mise en scène au cordeau, voix off, flash backs, passages alternés du noir et blanc à la couleur, gros plans, plans suggestifs,etc. Et aucun de ces artifices n’est superflu ou présomptueux. Chaque acteur, chaque réplique sont justes et sobres. Quelle maîtrise pour réaliser ce film inoubliable !
Après avoir sauté sur une bombe, Johnny revient de guerre sans membre, sans visage, a moitié décérébré et seul le sens du toucher lui reste.. Mais le pire, il est encore vivant et la médecine le maintient en vie pour qu'il serve de cobaye à la science. Le sommet de l'horreur. On ne voit rien mais ce qui est suggéré est difficile à soutenir, particulièrement son état d'isolement absolu alors que ses pensées restent entièrement intactes ce qui lui permet de vivre avec ses souvenirs mais surtout de réfléchir de façon approfondie sur le sens de sa vie. Bon, par cette approche, la stupidité et l'horreur de la guerre est bien mise en évidence. Toutefois ce concept n'est pas nouveau et je préfère largement les chefs d'oeuvre que sont la ligne rouge de Malik, full metal jacket de Kubrick ou encore le tombeau des lucioles de Takahata pour ne citer que ceux-là. Mais le film va au-delà en montrant la dualité entre l'âme immatérielle et le corps matériel. Comment un être décérébré peut-il continuer à penser et même chercher à communiquer?? Malheureusement, bien que ce drame touche les problèmes fondamentaux, force est de constater que les solutions qu'il propose sont inexistantes. L'existence de Dieu est abordée mais de façon très maladroite. Jésus apparait mais malgré ses tentatives, iI ne peux pas l'aider...C'est plutôt l'absence de foi en Dieu qui ressort et c'est bien là le vrai drame. En dehors de Dieu, l'homme n'a pas de réponse au sens de sa vie ni d'explication sur le sens de la souffrance humaine. La sentence récurrente "si Dieu existait Il ne permettrait pas ça" me semble bien injuste. En quoi Dieu est-il responsable de la méchanceté des hommes? de certains hommes au fait? Et qui sait si Dieu n'a pas le dernier mot à la fin? En conséquence, Johnny tourne en rond dans son cauchemar et le film nous laisse juste un sentiment de profond désespoir et d'ennui.
Grand classique quasiment unanimement acclamé, "Johnny s'en va-t-en guerre" m'a pourtant totalement laissé en dehors. C'est simple quasiment rien ne m'a plu dans ce film, de la voix-off trop illustrative qui alourdit le film au part-pris esthétique (scènes en noir et blanc pour le présent et scènes en couleur pour les flash-backs) pas vraiment original. J'ai trouvé le film assez plat esthétiquement, tout comme dans sa mise en scène qui m'a paru essentiellement fonctionnelle. C'est d'autant plus rageant que les rares fulgurances visuelles dont le film fait preuve m’ont beaucoup plu, à l'image de la dernière nuit que passe Johnny avec sa copine avant que ce dernier ne parte justement à la guerre. Sur l'histoire en elle même, je trouvais le concept original mais j'ai été gêné par la linéarité du scénario, par ces nombreuses longueurs et par tous les passages mettant en scène le Christ que je n'ai pas compris. Mais l'élément qui m'a sans doute le plus gêné, c'est que je ne me suis jamais investi émotionnellement au sein de ce film. Aucun des personnages n'a généré chez moi une quelconque empathie et je suis resté en dehors de ce film qui m'a paru incapable de générer une émotion sincère. C'est une impression très subjective mais le film manque à mon sens de relief, de changements de rythme qui empêcheraient que le long-métrage ne tombe dans une forme de monotonie. Je ne prétends pas que l'on a affaire à un mauvais film, simplement à une oeuvre qui n'a malheureusement ni su me toucher ni su me captiver malgré un beau potentiel.
Joe Bonham est un américain qui est malheuresement gravement blessé par un obus. Par la suite, on lui ampute les 4 membres en plus d'avoir perdu son visage. Tous les médecins ne prolongent sa vie uniquement pour aider la science à progresser. Seulement lui et nous savons qu'il est capable de raisonner. Dans sa chambre d'hôpital, il tente de communiquer et se souvient de son histoire. Son seul moyen de communication reste ses tremblements de tête qui utilisent le morse pour appeler au secours.
Trumbo utilise un film en noir et blanc mais les souvenirs sont en couleurs comme l'avait fait Otto Preminger dans Bonjour Tristesse.
Le film est une quête de sens. Johnny cherche à communiquer (la parole et l'ouïe), à se rappeler des souvenirs (la vue), à sentir de la matière toucher le reste de son corps (le toucher), et à sentir (l'odorat). Dalton Trumbo, à travers son film, pose des questions presques métaphysiques: Pourrait-on continuer à vivre si la seule chose qui nous reste à faire est de nous réfugier dans des pensées ? L’horreur psychologique atteint son apogée.
Je ne pourrai pas détailler toutes les scènes bouleversantes et d'une puissance peu commune tellement le sujet est fort et superbement raconté. Comment le jeune homme peut faire abstraction de son état en se remémorant tous les brefs moments de grâce qui ont jalonnés sa vie.....L'amour surtout car il s'éveillait aux plaisirs de la chair et la tendresse paternelle. C'est franchement superbe. Et quelles scènes magnifiques que celle de l'infirmière.... Le propos est terrible et cruel sur la guerre et tout est dit avec une immense délicatesse. Formidable.
ABSOLUMENT à voir! Ce film est d'une extrême richesse, le sentiment d'impuissance face à la situation bouscule nos émotions. Mais après tout, n'est pas ça le cinéma, bousculer nos émotions?
Bien sûr, le film du célèbre scénariste Dalton Trumbo mérite son titre de film culte. La mise en scène est soignée et plutôt inventive. Le scénario est tragique et a dû secouer à l'époque de la sortie du film. Pour autant, Johnny s'en va-t-en guerre a malheureusement mal vieilli. Si le message est tout à fait d'actualité, le traitement lui, fait tâche. Difficile alors de vraiment compatir au sort du héros...
Ce Johnny s'en va-t-en guerre m'intéressait beaucoup, notamment parce que c'est le seul film réalisé par Dalton Trumbo, mais aussi parce qu'il voulait raconter. Johnny, jeune soldat pendant la 1ère GM, est touché par une mine, et perd ainsi ses jambes, bras, et sens (hormis le toucher). Il n'est plus qu'un morceau de viande recouvert de draps d’hôpital, mais toujours doté de sa conscience. Le réalisateur nous fait naviguer entre le présent de "Joe", où l'on assiste à la torture psychologique de ce jeune soldat grâce à la voix-off (scènes en noir et blanc), en contraste avec des scènes en couleurs qui sont des souvenirs et fantasmes de Joe pour nous raconter son histoire. Si le présent de Joe nous offre de vraies belles séquences, où l'on ne peut qu'éprouver de la compassion pour cet homme; les séquences souvenirs/fantasmes m'ont en revanche fait sortir du film presque à chaque fois, souffrant de trop de longueurs et pas tellement passionnantes. De plus, ce film permettait d'aborder des thèmes très intéressants comme le droit de mourir, ou encore l'absurdité de la guerre, mais le réalisateur ne les effleure qu'à peine! Ce qui m'a beaucoup gêné car c'était pour moi le grand intérêt de ce film mais ces sujets sont traités beaucoup trop superficiellement, si bien qu'on reste énormément sur notre faim. Vraiment dommage! --> 2/5
D. Trumbo a été un scénariste influent et génial durant plusieurs décennies et c'est au départ une collaboration avec L. Buñuel qui a motivé l'adaptation de son propre roman. Suite au départ du réal espagnol, qui conseilla au scénariste de se charger lui-même de cette adaptation, Trumbo prit son destin en main et réalisa à cette occasion son seul film. Et pourtant, on est loin du ratage. Formellement très abouti, avec des choix forts en termes de mise en scène (refus du gore, cadrages précis, scènes des souvenirs en couleur, réalité en N&B) il livre un pamphlet contre la guerre et surtout contre l'oubli des blessés (toujours en cours actuellement, il n'y qu'à voir comment les blockbusters modernes mettent en avant les morts et non les blessés) avec beaucoup de force. Il signe aussi plusieurs scènes poignantes, très fortes d'un point de vue émotionnel et nous cloue notre fauteuil spoiler: lors de son final à la limite de l'insoutenable . Plastiquement très réussi, très bien écrit, intelligent dans sa structure, le film gagne en bizarrerie quand il plonge dans l'onirisme via quelques séquences brillantes et profondes. A noter également la magnifique prestation de J. Robards dans le rôle du père du héros ainsi qu'un travail sur le son étonnant. Un film important, capital même, à découvrir. D'autres critiques sur
La Première Guerre mondiale. La plus sanglante et la plus barbare que le monde ait connue. Lors d'une patrouille, le jeune Joe Bonham se rappelle juste le sifflement annonçant la chute d'un obus puis, plus rien. Il se réveille dans un hôpital et se rend compte petit à petit de son état: il n'a plus de jambes, plus de bras, plus de visage: rien que son torse et son esprit et voila comment son long cauchemar commence... Des années après avoir écrit son livre, Dalton Trumbo l’adapte lui-même au cinéma pour un film très puissant, soulevant des débats qui sont toujours d'actualité aujourd'hui (notamment l’euthanasie), appuyé par une bonne réalisation, passant habilement du noir au blanc (les scènes du présent et réel, froides et dures) et à la couleur (le passé et le fantastique). Le film a un très bon scénario, avec cependant quelques longueurs mais accompagnés par des comédiens de talent. Montage, mixage, photographie, tout est travaillé avec beaucoup de soin et de précision. Johnny s'en va-t-en guerre est un grand film, dénonçant l'absurdité de guerre et nous plonge avec brio dans les pensées d'un jeune soldat sans pour autant nous montrer une seule goutte de sang...
Le film de Trumbo fait partie de ces films qui possèdent une idée merveilleuse de scénario et de traitement d'un personnage et qui au final ne livrent que cette idée et pas une mise en scène excellente. A vrai dire, en enlevant les flashbacks du héros, Trumbo aurait pu réaliser un court-métrage qui aurait suffi. Car ces flashbacks sont le véritable problème. On peut s'attacher au héros lors des séquences à l'hôpital, mais pas lors des séquences où il est encore en Amérique. On a donc droit à des séquences niaises et pralinées avec sa compagne et ses amis, qui en plus jouent mal ( comme lui d'ailleurs avec sa face de benêt. Là est le comble, il est plus intéressant avec son masque sur son lit d'opération ) où on se croirait chez les Hippies, plus des représentations bizarres de Jésus ... Et puis d'ailleurs pourquoi avoir pris un soldat américain et pas un français ou un britannique, Kubrick a pris l'armée française et ça ne l'a pas empêché d'avoir réalisé un film extraordinaire ( le meilleur sur la 1ère guerre mondiale ). Bref, on s'en fiche de tout ça. L'important est l'état d'esprit du héros blessé, et d'opposer son sentiment vis-à-vis de ceux qui veulent le sauver, alors que lui sait parfaitement qu'il est fichu. La dernière image, macabre et preuve de la tristesse de la situation, résume à elle seule le thème du film. Trumbo a également renversé le cliché du flashback/noir et blanc et le présent/couleur, ce qui est très original et qui renforce le ton des séquences à l'hôpital. Le film de Trumbo est très inégal, décevant la plupart du temps, la mise en scène n'est pas bonne. Seul l'idée de base contient de l'intérêt : original, excellente et sordide à la fois.
Johnny s'en va-t-en guerre (titre original Johnny Got His Gun) est un drame de guerre américain des plus humanistes s'il en est, contre l'absurdité des guerres et de leurs cortèges d'horreur, admirablement réalisé par Dalton Trumbo, en 1971, d'après son roman publié en 1939. Ce film est d'une grande violence et interpellant, est aussi un réquisitoire clair, net et sans concessions contre la guerre... Les années 70 étant justement propices à la sortie du film, l'Amérique se débattant avec désespoir au Vietnam depuis tant d'années déjà avec son cortège d'horreurs et de malheur, et "Johnny s'en va-t-en guerre" va démontrer un cas parmi toutes ces incroyables horreurs que peuvent faire subir comme dégâts aux être humains se dépêtrant dans ce bourbier qu'est la guerre. Quant à l'interprétation de "Timothy Bottoms" (dans le rôle de Johnny) a livré une prestation époustouflante, un rôle prenant aux tripes un rôle d'une force incroyable qui démonte le coeur devant toutes ces absurdités que l'homme fait subir à ses semblables. En conclusion: un film dur sans équivoque et rempli d'humanité dans un monde perdu, un film à découvrir ou redécouvrir.
J'avais entendu parler de ce film comme d'un chef d'oeuvre, et le film remplirait parfaitement son office, celui de dénoncer les horreurs de la guerre, de ne pas traiter un homme profondément blessé comme un rat de laboratoire, et peut-être d'abréger sa vie, car telle quelle, ce n'est évidemment pas une vie. Seulement le film est ennuyeux à mourir, entre les flash-backs sur sa vie d'avant, le personnage qu'incarne Donald Sutherland qui est une sorte de prophète, bref, je ne comprends pas l'enthousiasme des spectateurs, j'ai arrêté les frais au bout de 40 minutes de calvaire, et puis je suis allée voir plus loin dans le film, mais tout est à l'avenant, ça ne s'arrange pas en avançant, c'est toujours aussi soporifique. Pas du tout le genre de film que j'apprécie, et pourtant, j'avais aimé certains téléfilms traitant de la première GM, comme la Chambre des officiers ou encore le Pantalon, que je qualifierais pour le coup de chef d'oeuvre. Mais pas celui-là, le visionnage est tout simplement insupportable d'ennui, une vraie purge.