Depuis que "Fast & furious 8" est arrivé, il règne une certaine impatience quant aux épisodes suivants, à savoir les 9 et 10 annoncés de façon sûre dès la mise en route du 8ème opus malgré le décès brutal de Paul Walker. Et voilà que tapi dans notre angle mort, déboule sur nos écrans à vitesse grand V ce "Fast & Furious : Hobbs & Shaw". La foule se déplace alors en masse, et la frénésie du début fait place à l’étonnement en voyant que ce neuvième épisode de la franchise n’est absolument pas dans la continuité de la saga. Pire, on frise la déception. Et j’avoue que ça se comprend. Car ce "Fast & furious : Hobbs & Shaw" a beau être le neuvième épisode de la saga, ce n’est rien d’autre qu’un spin-off auxquels n’ont pas pris part les acteurs habituels, à l’exception de… Hobbs and Shaw, soit Dwayne Johnson et Jason Statham, autrement dit les deux personnages/acteurs les plus cogneurs. Donc, pour le véritable "Fast & furious 9", il vous faudra encore patienter au moins jusqu’au mois de mai 2020. En attendant, profitons de ce spin-off qui, bien qu’il soit assez différent des autres films de la franchise, offre un divertissement honorable. On dit que la saga ne connait pas la marche arrière. C’est vrai, toujours plus d’action pour offrir toujours un peu plus de spectacle et, fatalement, une perte progressive de la crédibilité. Ici la surenchère ne se situe pas tellement au niveau de l’action. Bien sûr, avec des personnages tels Hobbs et Shaw, il faut s’attendre à avoir de l’action, oui. Et je confirme qu’on en a, pour certaines vertigineuses comme cette descente le long d’un immeuble. Mais peut-on parler pour autant de surenchère ? Certainement pas : pas de camion, pas de train, ni d’avion, encore moins de char ou de sous-marin. Pas même de coffre-fort qui déglingue la moitié de la ville. Non, la surenchère se situe plutôt au niveau de l’humour. A tel point que c’est parfois un peu lourd. Mais il y a tout de même quelques moments très drôles, mon moment préféré étant les tentatives répétées à ouvrir une porte de labo décidément peu coopérative. A vrai dire, l’humour ressemble plus à un combat de coqs qu’autre chose, avec pour triple enjeu qui sera le plus malin, qui sera le plus fort, et... une tierce personne. Du coup on va plus loin dans la description des deux personnages principaux, et c’est l’occasion de faire entrer en scène des nouveaux. Bon je ne vais pas vous dire de qui il s’agit pour ne rien spoiler mais Helen Mirren fait deux petites apparitions très remarquées avec une magnifique coiffure blanche qui lui va à ravir et qui semble la rajeunir. Quant à Vanessa Kirby, on pressent qu’elle est en train de se faire une place dans les épisodes à venir. Par contre, ce qui est totalement nouveau dans ce spin-off de la franchise, ce sont les références cinématographiques. En effet, on trouvera un petit clin d’œil envers "Braquage à l’italienne". Mais on aura aussi un sentiment de déjà-vu : le costume d’Idris Elba fait penser plus ou moins à celui de "Black Panther", la technologie qui l’accompagne (notamment en ce qui concerne les motos) rappelle celle de "G.I. Joe – Le réveil du Cobra", et la course-poursuite dans le repaire de Brixton évoque "Course à la mort" par son environnement inquiétant et sombre et... par le no limit des coups. Après, ça reste un épisode "Fast & furious" : ainsi que je le disais plus haut, la crédibilité de l’histoire devient le cadet des soucis de la production : il n’y a qu’à voir la séquence avec l’hélicoptère qui ne parvient pas à lever une malheureuse voiture, puis y parvient à la lever quand une autre y est accrochée dessus, etc etc… Après ça reste tout de même un bon divertissement, qui arrive un peu comme un cheveu sur la soupe à l'instar de "Fast & furious : Tokyo drift" en son temps, lequel a depuis trouvé sa place dans les aventures de la bande à Toretto. Parions que ce spin-off trouvera également sa place (comment, ça…) car il risque de ne pas en rester là. La preuve par les scènes en supplément rajoutées en début, milieu et… au terme du générique de fin.