Ex machina, le nouveau film du scénariste de Danny Boyle, Alex Garland (pour Sunshine et 28 Jours plus tard) est un film sur l’IA à part entière.
L’histoire se concentre sur Caleb qui est un brillant codeur de BlueBook, plus important moteur de recherche Internet au monde. Vous l’aurez compris, il s’agit de Google. Il remporte un séjour d’une semaine dans la résidence à la montagne du grand patron, Nathan. Mais quand Caleb arrive dans la demeure isolée, il découvre qu’il va devoir participer à une expérience troublante : interagir avec le représentant d’une nouvelle intelligence artificielle apparaissant sous les traits d’une très jolie femme robot prénommée Ava. Donc, inutile de commenter le très bon scénario car Garland est écrivain.
En effet, un long-métrage qui sort des sentier battus car l’IA n’est, au final, pas le propos principal du film, il traite surtout des relations de manipulations entre les protagonistes mais également dans une moindre mesure du cyber-espionnage de grandes compagnies d’internet. Il traite aussi de Dieu et des hommes, simplement. Des questions ethiques et philosophiques que l’on avait pu voir dans le récent Chappie sont traitées. Certaines répliques font mouches comme celle de Caleb à Nathan : “ Si tu as crée une machine avec une conscience, ce n’est plus l’histoire des hommes mais celle des dieux”. D’ailleurs, le titre du film n’a pas été choisi au hasard car “Ex Machina” vient du latin “Deus ex machina” (un dénouement subbite et inattendu au théâtre) qui signifie “Dieu issu de la machine”. On remarquera que si le film fait avancer le débat autour de la conscience des robots, c’est bien en abordant le thème de la sexualité.
Si on devait qualifier le film ce serait un huit-clos de SF/Thriller à l’ambiance anxiogène avec un imagerie sublime. Ce qui est réellement immersif et qui devient même fascinant au fur et à mesure (l’excellente B.O renforçant cet effet) est la relation des entre les personnages qui devient malsaine. Le personnage de Nathan, le boss, est unique en son genre car c’est un alcoolique violent et calculateur mais qui prend soin de lui en faisant de la boxe. Cela peut paraitre bizarre, mais Oscar Isaac (Nathan) est içi dans l’un de ses meilleur rôle, tant son personnage est dans les extrêmes et mystérieux au début du film. Cette tension qui monte au fil des sessions avec Ava (qui fait écho à Eve - première femme) et les découvertes de Caleb au sein du centre de recherche et le dénouement final font de cette production, un excellent début pour Garland et un signe prometteur pour la suite.
Avant de conclure, j’aimerais insister sur les qualités de metteur en scène dont fait preuve. J’ai traiter les thèmes abordés, les questions soulevé et le scénar’ sans aborder l’esthétique : les plans sont parfaits , des travelling dans les couloirs participant à l’oppression du spectateur, aux magnifiques paysages naturels en passant par ce jeu de plans fixe autour de l’architecture du batiment de Nathan. Impressionant pour un premier film. Et je tient aussi à souligner l’incroyable qualité de la soundtrack, littéralement envoutante et participant grandement à la tension émanant du métrage. 17/20.
PS : Ce qui est fou, c’est que Google, investie et développe vraiment toute sorte de projets en rachetant énorméments de start-up spécialisées dans la robotique… D’après l’OBS (n°2615), la société se rapproche de la NASA, de DeepMind (soiciété londonnienne d’I.A), a recruté Ray Kurzweil (célèbre dans le domaine de L’I.A) et investie plus de 2 milliard dans le domaine.