Premier à faire la critique de Tasmanian Devils, j’aurai malheureusement le triste devoir d’annoncer que ce film n’est pas du tout au top.
Parmi les bons points je note un casting globalement pas trop mal, et une bonne surprise du coté de Danica McKellar. Elle a un certain charisme, et offre une honnête prestation, en tout cas bien meilleure que dans beaucoup de série B similaires. En revanche il faut reconnaitre de gros défauts du point de vue des personnages, fort peu travaillés, aux réactions souvent incohérentes. C’est regrettable pour une fois que les acteurs s’avéraient convenable.
L’histoire est bien sur archi-classique : des monstres libérés malencontreusement (vraiment très très bêtement d’ailleurs !), des personnages qui se rencontrent dans la forêt et vont fuir (et parfois retomber volontairement dans la gueule des monstres), jusqu’à une conclusion qui l’on attend depuis les deux premières minutes tant elle apparait évidente. Alors il faut saupoudrer tout cela d’une multitude d’invraisemblances crasses (la deuxième entrée dans la grotte), de poncifs monumentaux (on se sépare, la pause sentimentale dans la station météo), et de plagiat éhontés (les monstres lumineux très proche de celui d’Outlander), et voilà donc le scénario de Tasmanian Devils. On ne peut même pas dire que le film soit très rythmé, et en tout cas il est loin d’être un nanar fendard.
Visuellement Lipovsky livre une mise en scène qui n’est pas trop mauvaise. Il utilise quelques ralentis notamment qui ne sont pas mal exploités, et l’idée de mise en scène lorsque la station météo s’écroule est intelligente pour faire illusion et pallier un budget ric-rac. Dommage d’ailleurs que Lipovsky a clairement été limité coté budget, car on sent quelques capacités de réalisateur. En revanche la photographie est atroce (les scènes nocturnes surtout, qui donne l’impression qu’ils se sont contentés d’effacer les couleurs), et les décors très loin d’être au point. Autant le début laisse imaginer sur cet aspect quelque chose de pas mal, autant ensuite, de voir les personnages passer trois fois dans le même endroit de la forêt ca ne le fait plus du tout. Par ailleurs les effets spéciaux sont vraiment très limités, avec des monstres qui souffrent d’un design très moyen (éloigné en plus du diable de Tasmanie), et d’une animation trop approximative. Enfin la bande son est très faible, de même que la dimension horrifique, ici limitée à un ou deux passages un peu sanglant mais sans plus.
En clair, Tasmanian Devils ne marque pas. Sans être tout mauvais, il reste un film de monstres extrêmement mineur, et divertissant pour un public sans aucune exigence. Honnêtement je lui donne 1, et c’est bien parce que pour une fois réalisateur et acteurs m’ont paru un minimum plus compétent (un peu plus, faut pas non plus exagérer) que la moyenne des inédits de Syfy.