Voilà une bonne semaine que je n'avais plus regardé de films et comme qui dirait: il faut bien s'y remettre un jour ou l'autre. Toutefois, le film par lequel je me suis remis à ce délicieux art qu'est le cinéma n'est pas une fiction. Et non, il s'agit du documentaire réalisé par Laurent Duroche, rédacteur au magazine mensuel Mad Movies, sur Nicolas Winding Refn, le réalisateur de "Drive", la trilogie "Pusher", du dernier "Only God Forgives" et j'en passe... J'avais peur que "NWR" ne soit qu'un documentaire succinct quant à la carrière du danois, qu'il ne survole les choses bêtement et simplement. Au final, le film survole bel et bien la carrière de Refn mais sans la simplicité ni la bêtise. Présentant un portrait général de son sujet, ainsi que de sa famille (sa femme en gros), "NWR" permet de comprendre un peu plus quelle personnalité est Nicolas Winding Refn, quelles sont ses motivations lorsqu'il réalise un film. En outre, "NWR" agit comme étant le complément parfait au documentaire "Gambler", qui filmait Refn au plus profond de son intimité lorsque ce dernier était endetté jusqu'à l'os, durant les productions de "Pusher 2" et "III". Ainsi, le documentaire de Duroche montre la chute de Refn, puis la résurrection avec "Drive" notamment. Si l'ensemble reste très bref, les moments choisis sont pertinents et permettent de mieux cerner l'univers de ce cher Nicolas, le tout agrémenté d'interview de divers réalisateurs et acteurs (Jodorowsky, Mikkelsen, Gosling...). "NWR" ne fait pas parti de ces documentaires simples et irréfléchis. Il s'agit d'un objet intéressant et passionnant vis-à-vis du métier de cinéaste et des difficultés qu'un artiste peut endurer jusqu'à voir l'une de ses créations prendre vie. Si Refn semble être quelqu'un d'arrogant et de prétentieux, on s'attache à lui, à son côté "artiste maudit", et à son cynisme ravageur jusqu'à se rendre compte qu'il est une personne d'une certaine sensibilité par rapport au cinéma, un éternel adolescent qui travaille pour la beauté de l'Art et non pour l'appel des billets verts.