(...) Benoit Brisefer est avant-tout destiné aux enfants : passé l’age de 10 ans, vous risquez fortement de ne pas y trouver votre compte.
Tout est simplifié, explicité, décomplexé… Les dialogues paraissent ainsi, constamment répéter deux fois la même chose. Le jeu d’acteur est très »visuel », cartoon. Pas d’ennui possible, avec ce rythme un poil hystérique… Et la dose de spectaculaire est assurée par ce gamin (Léopold Huet, somme-toute mignon) à la voix affreuse transformé en super-héros grâce à des CGI particulièrement ratés, saccadés, trop visibles – rétro dirons-nous, façon d’amorcer notre deuxième partie de critique, plus nuancée.
En effet, puisque niveau intérêt Benoit Brisefer : Les Taxis Rouges ne nous est pas destiné, intéressons-nous un peu à sa forme, à ses influences.
On remarque donc, d’emblée, quelque chose de familier. Je ne connais malheureusement pas la bande-dessinée donc je me contenterais de faire référence au cinéma – Benoit Brisefer emprunte nombre d’éléments à plusieurs réalisateurs, à leurs univers. Un peu à la manière d’un Tarantino, il réussit à se constituer une personnalité-somme. Le film cite ainsi quelques auteurs, notamment Miyazaki et Spielberg ; ces deux-là ont indélébilement marqué notre jeunesse et probablement celle du réalisateur Manuel Pradal, par la puissance de leur mise-en-scène, leur pouvoir d’évocation.
Premier élément notable : Benoit Brisefer fait de sa ville une cité Miyazaki-enne. Comme dans Kiki, Le château Ambulant ou le méconnu mais fantastique Château de Cagliostro : colorée, vivante, à la fois rétro/agée, et moderne… Vivejoie-La-Grande est un personnage à part entière ! Ce n’est pas le seul emprunt à Miyazaki. Plusieurs protagonistes ont cette démarche, ces postures, ces traits très singuliers, et même cette diction particulière qui rappelle inévitablement quelques personnages du réalisateur japonais tels que Lupin, le général du Château dans le Ciel, ou Porco Rosso (tiens d’ailleurs, c’était qui sa voix… Ah oui. Jean Réno).
Dans le fond également… La naïveté sincère et gentille de Benoît rappelle les héroïnes de Miyazaki – particulièrement Kiki ; un enfant se servant de ses pouvoir pour aider – à son échelle – les autres… Le cachet »passage à l’age adulte » en moins, le manichéisme en plus.
À Spielberg, Manuel Pradal emprunte un certain sentimentalisme facile, à même de marquer l’imaginaire enfantin. Puis, une gestion du rythme faisant s’enchaîner le péripéties sans temps mort. Benoit Brisefer fait d’ailleurs, visuellement, penser à Tintin. On peut toutefois l’identifier à tous les films d’aventure de Spielberg. Aussi, la fin du film met en exergue de singuliers mouvements de foule, ceux-là même qui ont fait les beaux moments de Jaws ou de La Guerre des Mondes. On a également repérés d’autres petits emprunts à Zemeckis (Seul au Monde), à Amélie Poulain (l’image d’épinal, le coté Vieille France) (...
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