Film ambitieux, et puissant. L'atmosphère d'une guerre cruelle sur les plateaux humides du Nord-Vietnam est excellemment rendue, et les deux personnages principaux sont convaincants. En revanche, je n'ai pas été convaincu par l'utilité du personnage joué par Depardieu, ni par le jeu de celui-ci.
Magnifique film, dense, profond, trouble, puissant. Les acteurs sont magnifiques et Ulliel au premier rang, méconnaissable.Un grand film qui n'est pas sans évoquer Voyage au bout de l'enfer.
Les confins du monde est une invitation au voyage, à la rêverie et finalement c'est bien ce qu'on attend du cinéma. La découverte de cette partie méconnue de notre histoire est un prétexte à une plongée dans un environnement et une époque marqués par la violence et la beauté. Gaspard Ulliel, quasi-mutique, nous entraine dans sa quête de vengeance dans une atmosphère quasi-iréelle Cela faisait longtemps qu'un film ne m'avait pas autant transporté et c'est une expérience que je vous conseille de vivre !
Le meilleur film que j'ai vu de ce réalisateur atypique et toujours surprenant. Les interprétations sont fortes (Guillaume Gouix est exceptionnel - mais aussi Ulliel et Depardieu). Du vrai cinéma avec des images sublimes (ça fait du bien de voir un beau 35 mm). Film d'atmosphère qui nous transporte à 1945, et à la tête de ce soldat en quête de vengeance mais aussi d'amour... Sans doute mon film préféré de Cannes de cette année !
Impossible de ne pas se rappeler "La 317ème section" en voyant ce film, tourné au Vietnam (J'ai été bluffé en voyant le générique de fin… ). Mais les comparaisons ne sont pas nécessaires. La guerre et ses horreurs est montrée sans fard et l'histoire n'en est qu'à ses débuts, de mai 1945 à 1946... Le critique de Télérama parlait d'un "lieutenant halluciné". En fait de lieutenant c'est un simple trouffion promu caporal qui est entré dans l'infanterie de Marine (jadis appelés "Marsoins" , aujourd'hui "Commandos") pour se venger du massacre des siens. Ce film tient en haleine d'un bout à l'autre et les sentiments éprouvés par le jeune Robert pour la petite prostituée vietnamienne sont touchants, jusque dans la jalousie manifestée à l'égard de la jolie fille, Maï... Mais j'ai été gêné par de menus détails "militaires" qui sonnent faux. Les cigarettes à bout filtre… rigolo ! Tous les militaires fumaient des "Troupes", Gauloises paquet jaune ! Le caporal Robert engueule et défie comme un copain un jeune sous-lieutenant, saint-Cyrien probablement frais émoulu… pour le coup, du cinéma ! Enfin, ce simple caporal "monte" tout seul, en spéculant sur le silence de ses camarades, une opération commando pour aller liquider l'officier Vietminh responsable du massacre des siens… invraisemblable et insensé! J'ai été lieutenant (de réserve) dans une vie antérieure. Nobody is perfect ...
A la vision de Les confins du monde, de multiples références assaillent le cinéphile qui aimerait parfois arriver vierge : Schoendorffer, Coppola, Cimino, Kubrick, Fuller, etc. L'Indochine que décrit Guillaume Nicloux est prétexte à un voyage somnambule, dans l'intimité d'un soldat confronté à son intériorité douloureuse, dans la confusion des combats et un enfer vert où rien n'est certain à part la proximité de la mort. Dans la continuité de Valley of Love et The End, loin de la tonalité de ses premiers films, le cinéaste poursuit dans une veine mi-réaliste, et d'une extrême violence, à la limite de la complaisance, mi-onirique et éthérée, accentuée ici par des volutes opiacées et le parfum de la passion amoureuse. Le film est habité par le désir de vengeance de son héros qui se heurte à l'horreur de la guerre et à une cacophonie de sentiments contradictoires. Sans être difficile d'accès, Les confins du monde a des allures de trip viscéral et d'expérience extrême qui se joue des contingences narratives habituelles, Le film est moins audacieux dans la description de l'environnement guerrier : tensions hiérarchiques, prostitution locale, insaisissabilité de l'ennemi, etc. Halluciné presque en permanence, Gaspard Ulliel impressionne au même titre que Guillaume Gouix. Gérard Depardieu, dans un rôle secondaire, apporte une sorte de sérénité et d'apaisement de bon aloi. Inutile de dire qu'à ce stade de sa carrière, il est plus que parfait dans un rôle de vieux sage qui a tout compris du fonctionnement du monde des hommes.
un film qui aurait pu être excellent, mais qui ne fonctionne pas vraiment. Vraiment dommage ! Commençons par le meilleur, la photo est magnifique et les décors naturels sont choisis avec soin et bien filmés. Gérard Depardieu occupe un petit rôle, ( il apparait dans trois ou quatre scènes) mais il écrase tous les autres acteurs (quel talent !). De leur côté, les acteurs vietnamiens sont eux aussi parfaits, Guillaume Gouix n'est pas trop mal. Par contre, tous les acteurs jouant des militaires Français, semblent sortis depuis hier de leur école de comédie ou du quartier de Saint Germain des près. G hulliel dont la carrière a peu croisé mon parcours cinéphilique (sauf dans un film de X. Dolan ou il excellait est ici totalement décalé par rapport au personnage. Mais qui a été responsable du casting ? Voilà Hulliel gonflé pour le rôle aux stéroides et anabolisant afin de tenter de lui donner l' air "péchu" d'un militaire motivé (du grand n'importe quoi !). Le réalisateur veut se placer dans les pas de Coppola et d"Apocalypse now", mais c'est comme si un joueur de tennis d'un club du fin fond du Massif Central voulait rivaliser avec le Borg de la grande époque. Je ne parle même pas de la "317 ème section" de Pierre Schoenderffer très largement supérieur à ce "confins du monde". Jacques Perrin et Bruno Crémer d'un côté, Hulliel et Gouix de l'autre, ce n'est pas dans le domaine cinématographique que le nouveau monde a pulvérisé l'ancien ! enfin, certaines scènes sont superfétatoires et nuisent au rythme du film. En regardant le générique j'ai vu que Sylvie Pialat avait participé à la production du film : je n'ose penser à ce qu'en aurait dit Maurice, lui qui cherchait l'authenticité dans ses films magnifiques.
superbe film sur le passé colonial de la France. Action se déroulant Fin 1945 et début de la guerre d'Indochine. Gaspard Ulliel , soldat meurtrie mais amoureux. A voir.
Un voyage magnifique. Gaspard Ulliel et Gérard Depardieu sont incroyables de justesse et l’intelligence. La mise en scène de Guillaume Nicloux nous plonge au cœur de cette jungle oppressante magnifiquement filmée .Du grand cinéma !!
Ambitieux, fort, super performances d'acteurs, on prend une baffe en sortant du film comme si on avait passé 1h30 dans la jungle avec les personnages... et plus le temps passe plus le film laisse un bon souvenir. A voir !
Bon, j’arrive un peu tard. On a déjà presque tout dit en qualifiant ce film d’ »Apocalypse Now franchouillard ». Encore que ce franchouillard vachard n’épuise pas définitivement la question. Guillaume Nicloux marchant dans les pas d’une œuvre culte prend certes le risque de paraître présomptueux, mais qui reprocherait à Coppola d’avoir brodé sur la trame d’ »Au cœur des ténèbres » de Conrad , roman culte s’il en est ? Dire que le film est tout simplement français suffirait. D’abord parce qu’il fonctionne avec moins d’emphase : par exemple, pas de scènes grandioses avec charge d’hélicos sur fond de chevauchée des Walkyries. Parce qu’il renonce à la forme « road movie » (en fait « river movie ») développée chez Conrad et Coppola , pour des itinérances dans la jungle tropicale sans atteindre le but de sa quête (un certain Ho Binh Diem?). Ensuite, et surtout, parce que le point de vue du récit adopte une attitude désabusée à l’égard de l’engagement politique, avec une vision pessimiste qui rejette tout humanisme et tout progressisme. Dans l’ Indochine de 1945 montrée ici, on est aux antipodes moraux de la guerre du Viet-Nam des années 68 et suivantes vécues par les conscrits étatsuniens puis retranscrites par leurs cinéastes. La critique postcoloniale est en germe dans Apocalypse Now ainsi que dans les autres productions du même sous-genre (Deer Hunter, Full Metal Jacket, etc.). Le scénario des « Confins du monde » fonctionne au contraire comme un pur roman colonial qui aurait pu être écrit à l’époque des faits par un épigone de Chardonne et de Morand, par quelque plume de cette droite littéraire qui rejetait l’engagement sartrien et se reconnaissait sous le nom de « hussards », à l’époque – ce n’est qu’un détail - où le sous-lieutenant Le Pen écrivait à Saïgon pour « La Caravelle », journal du corps expéditionnaire français. Récit d’une guerre d’engagés (dont beaucoup de Légionnaires allemands continuant la guerre par d’autres moyens). Le thème du baroudeur envoûtée par une prostituée indigène est un poncif de la littérature orientalisme qui a très bien fonctionné dans la France d’avant 1960. Il a inspiré des pages inégales au post-romantisme viril comme le «Roman d’un spahi » de Loti, en 1881, pour ne citer qu’un modèle réussi. Ce qui intrigue dans le film de Nicloux, c’est la concordance presque parfaite de son point de vue avec celui qui prévalait il y a 70 ans. Est-ce un tour de force anti-moderne ou une imperméabilité à l’air du temps ? Seule une enquête complétant le visionnage de son film permettrait de se faire une idée. Mais à quoi bon ? Ce film n’est contemporain – et avec quelle complaisance ! - que dans le traitement visuel des corps, avec une crudité qui aurait été impensable à l’écran en 1948. Il n’épargne rien au spectateur, depuis les scènes érotiques (relativement soft) dans le bordel de la Légion jusqu’aux pires atrocités effectuées de préférence sur des corps masculins ; dans cet univers viril, l’angoisse de castration est omniprésent. Difficile de pousser plus loin le malaise : corps découpé en morceaux rongés par les vers, prisonniers en cage aspergés d’essence (scène pompée à Daesh…), sangsue dans le pénis. Je ne sais pas où il a trouvé ce dernier truc parfaitement dégueulasse, mais ça pourrait faire un titre plus accrocheur que « les Confins... ».
Je ne m'en suis pas remis ! Des plans fixes sur Gaspard Ulliel de 3 minutes qui en paraissaient 15. Un Depardieu à bout de souffle, dans un rôle difficile à justifier (???). Une réalisation "vieillotte" qui ressemble à tout ce qu'on a déjà vu. Des scènes dans la jungle qui sentent le décor de studio. La prostituée qui tombe amoureuse. Tout fait penser aux films de 1970 et 1980, en moins bien. A déconseiller.