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soniadidierkmurgia
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3,5
Publiée le 24 février 2015
Retiré dans la campagne normande du côté de Lyons-la-Forêt, Martin Joubert ancien lecteur pour une maison d'édition s'est reconverti à la boulangerie, le métier de son père, pour fuir le tumulte parisien. Comme si un tropisme local frappait, Martin Joubert se laisse aller avec une certaine délectation à une forme de bovarysme qui tient plus en réalité à la crise de la soixantaine et au coucher de soleil d'une sexualité assoupie. Un rôle sur mesure pour Fabrice Luchini amoureux inconditionnel des lettres pour sa deuxième collaboration avec Anne Fontaine. L'arrivée juste en face de chez lui d'un couple d'anglais dont l'époux se nomme Charles Bovery et sa très jeune femme Gemma ne peut être qu'un signe du destin. Il n'en faut pas plus à Martin pour transposer sa langueur sur la jeune femme dont il croit deviner dans le regard et les attitudes une gémellité avec Emma l'héroïne de "Madame Bovary" et se mettre à l'affût des moindres faits et gestes de la jeune femme pour se persuader que le roman est en train de se concrétiser sous ses yeux allant même jusqu'à sournoisement forcer le destin pour faire entrer les personnages dans la trame du roman. A moins et plus sûrement que cela ne soit que l'attirance désespérée d'un homme d'âge mur qui admet difficilement et douloureusement que cette conquête possible ne sera pas pour lui. La littérature passion de toute une vie servira alors de prétexte élégant pour habiller les petites bassesses d'un amoureux ignoré. Tiré du roman graphique éponyme de Posy Simmonds auteure anglaise déjà adaptée à l'écran par Stephen Frears avec la même Gemma Arterton dans le rôle principal ("Tamma Drewe" en 2010), le film se présente comme une comédie dramatique légère reprenant en pastel les arguments des pièces de Georges Feydeau. Mais on peut aussi y voir la détresse d'un homme qui voyant sa jeunesse enfuie tente de la retrouver par procuration. La scène finale assez drolatique mais aussi pathétique semble attester de cette tonalité qui n'a pas été relevée par la critique assez féroce avec ce film jugé mièvre et un peu suffisant. Le jeu de Luchini étonnement sobre s'évertue à rendre cette insondable et indicible tristesse d'un homme ne pouvant se résoudre au déclin de l'âge. On a aussi reproché à la caméra d'Anne Fontaine l'abus de champs/contrechamps comme une faiblesse de style, alors qu'il s'agit d'un parti pris pour observer les réactions désappointées de Martin face à l'appel fougueux du désir chez les gens plus jeunes. Apparait vite une forme de masochisme qui voit Martin s'approcher au plus près du fruit défendu sans jamais pouvoir en croquer la pulpe. Emma Bovary peut être un homme et la tentative de Martin pour exorciser cette souffrance en la transposant à une jeune femme, copie parfaite de l'héroïne de Flaubert s'avérera vaine. Il s'agit donc d'un joli film incompris et aussi imparfait (une certaine platitude des seconds rôles) qui tel la comédie à l'italienne autrefois parle de choses graves en se moquant gentiment de notre condition humaine.
Un film champêtre fin et élégant qui transpire l'amour de la littérature au travers d'un Fabrice Luchini toujours aussi savoureux dans l'art de l’éloquence. Le charme de Gemma Arterton est aussi bien sur un régal pour nos yeux. Malgré tout il est dommage que le film s"embarque trop dans la romance banale, reste tout de même un film qui a du charme avec une mise en scène toujours très soignée de la part d'Anne Fontaine.
C'est un très bon film , drôle, triste, et toujours un Fabrice Lucchini parfait dans le rôle de l'amoureux Flaubert. Ce qui pour moi gâche un peu le film ce sont les scènes erotiques qui selon moi n'étaient pas obligatoire.
Film attrayant et plein d'humour dans lequel Fabrice Luchini excelle par son charisme et sa présence. J'ai été transporté par la beauté de Gemma Arterton. Chaque acteur est à sa place et chacun joue remarquablement, y compris les seconds couteaux. A conseiller bien entendu, bien. 3,5 pour ce moment.
C'est un film léger, qui se laisse déguster sans difficultés. Mais ce n'est pas le meilleur film de Lucchini, acteur que je vénère par dessus tout. La faute peut-être à un scénario sans grande saveur, ne mettant pas ainsi en valeur la performance de cet homme formidable. Néanmoins, l'épilogue reste savoureux et empreint d'une douce drôlerie, il faut l'avouer.
Une comédie dramatique/romantique où Gemma Aterton est extrêmement sexy et Fabrice Lucchini impeccable et très charismatique comme à son habitude mais qui finalement est un peu oubliable. Le pitch est un peu étrange, l'histoire finalement un peu plate et finit par s'essouffler au milieu du film, on s'ennuie d'une romance entre un ado et cette femme seule mais particulièrement attirante. Au final on passe un bon moment mais on aurait aimé que le personnage de Lucchini intéragisse encore plus.
Je suis déçue après le visionnage de ce film je m'attendais a un scenario étoffé fourni plein d'émotions controversées et c'est finalement une pâle réécriture de madame Bovary que j'ai vu et je ne comprend pas trop l'intérêt de tout ça Je me suis ennuyée et bien que d'ordinaire je sois friande du jeu de Lucchini je l'ai trouvé fade et manquant de crédibilité.
Luchini, efficace et convaincant dans un rôle taillé à sa mesure. Boulanger dans un village normand, grand amateur de littérature et débordant d'imagination, il s'ennuie quelque peu et fantasme éperdument (sous le regard perspicace de son épouse) sur sa nouvelle et ravissante jeune voisine anglaise, superbement incarnée par la splendide Gemma Arterton, dans laquelle il croit voir - suite à une série de coïncidences curieuses - la célèbre et tragique héroïne de Flaubert, Emma Bovary. Il va entreprendre de l'arracher à ce qu'il croit être son funeste destin ... Très bon film qui mérite selon moi 4/5.
Fabrice Luchini, quand bien même il est dit ou plutôt il dit, puisque c'est lui le narrateur, qu'il est un ancien bobo parisien, en boulanger normand, on n'y croit pas des masses. On y croit pas des masses d'autant plus que son personnage n'est pas vraiment creusé, reste flou, ce qui en plus bien sûr n'aide pas à le rendre crédible mais n'aide pas non plus le spectateur à s'identifier à lui. L'intrigue quant à elle, dont il est inutile de préciser qu'elle fait énormément référence au roman de Gustave Flaubert "Madame Bovary", n'est pas déplaisante mais là encore peu creusée ce qui rend d'une très grande fadeur certains moments, à l'instar surtout de la romance avec le fils de la châtelaine du coin qui donne juste l'impression d'être là pour faire un parallèle avec celle entre Rodolphe et l'(anti-)héroïne de Flaubert. Un exercice artificiel qui n'aurait pu qu'être sans le moindre intérêt s'il n'y avait Gemma Arterton. Mon regard masculin ne pouvait bien sûr qu'accrocher cette véritable bouffée de beauté et de fraîcheur qui a elle seule réussit à rendre digeste un ensemble qu'on aurait même pas daigné ingurgiter sans cela. On pourra juste regretter que la présence de l'actrice soit beaucoup plus intéressante qu'un personnage un peu trop lisse pour convaincre. Ce qui fait que Gemma bat à plate couture Bova... euh Bovery.
Mais qu'est-il arrivé à Fabrice Lucchini ? .. A-t-il vraiment vraiment cru en son personnage ? Il ne l'habite pas du tout. C'est d'autant plus curieux que cet acteur multifacettes semblait s'être investi (et il l'a dit) dans cette histoire s'inspirant de l'œuvre de Flaubert. En plus de cette énigme quant au jeu de l'acteur principal, je confesse ne jamais être rentré dans cette histoire dont les ressorts me sont apparus plutôt mièvres.
Un beau petit film plein de poésie. On aime l'ambiance, les acteurs ainsi que le scénario très intéressant. On est rarement déçu par les films dans lesquels jouent Fabrice Luchini. Il s'agit, littéralement parlant d'un film à voir et à écouter...
ce film est une petite merveille, il se laisse regarder avec plaisir, Fabrice Luchini est parfait dans ce rôle de parisien à la retraite "reconverti" en boulanger de village au coeur de la Normandie profonde où se déroule un "drame" singulier teinté de nostaligie littéraire où les protagonistes du film sont tantôt des héros de roman ou tantôt des gens vivant une réalité qui parfois leur échappe, ainsi le boulanger se prend pour Flaubert en "réécrivant" le chef-d'oeuvre de la littérature française, telle cette réplique de Gemma qui dit après avoir lu le roman de Flaubert: "il ne se passe rien et pourtant on continue à le lire" et c'est toute l'histoire de ce film où vraiment il ne se passe pas grand chose et pourtant on continue à le regarder et surtout à l'aimer longtemps après l'avoir vu et puis la fin est grandiose, une petit pied de nez ou une pirouette pour sortir du film en laissant ce personnage de boulanger attachant un peu naïf qui fait passer ses émotions avant la réalité de la vie
L'histoire du vieux qui va tomber sous le charme pudique et platonique de la djeuns anglaise ne pouvait, sur la forme tout du moins, difficilement nous apporter autre chose que ce dont à encore trop l'habitude le cinéma hexagonal. Ca cause de rien durant 1h40 (ce qui pourra paraitre relativement long pour certains), vide bien mieux relevé par la photo soignée qu'une réalisation assez commune, les liens communs s'affichent en rang d'oignons au travers d'une longue série de non-évènements où la frontière entre le charme, le talent immense de Lucchini, s'estompe au "profit" d'un ridicule pesant. Comme si le cinéma français ne parvenait toujours pas, en 2014, à sortir la tête de ses vieux drames saupoudrés de tromperies, films lassant qui parviendrait presque à vous dégoûter de la plastique impeccable de G. Aterton. Sortir la tête où tout du moins innover... Si Emma est sensé résonner en Gemma (le fil conducteur de sa vie, ses butinages amoureux) alors mes souvenirs me trahissent cruellement dans ce qui n'est au final qu'une version du reader's digest cinématographique de ce qui fut reconnu comme un chef-d'oeuvre de la littérature. Fallait pas se mesurer à plus fort que soi. Le cinéma de A. Fontaine parait encore une fois se noyer dans des thématiques collantes et véritablement éloignées de mes très personnelles considérations de vie (mais je ne suis qu'un spectateur, Anne, pas le centre du monde), son petit monde tournant autour de "tromperies" à la française et de jeux de séduction rasoirs...
Une idée de départ très originale, de bons acteurs, pour un résultat bien plat et décevant. On n'y croit pas, et Lucchini, plutôt sobre pour un fois, semble se demander ce qu'il fait là...