Dans « Secrets de tournage », il est écrit que Luchini n’avait aucune envie de faire un stage de quinze jours pour regarder « un mec faire son pain ». Je comprends, Fabrice Luchini est comme Laurence Olivier, il n’a pas besoin de se mettre dans des conditions extrêmes pour illustrer un sentiment, une émotion et encore moins s’immerger dans une profession pour la rendre crédible : « Je joue » répondait Laurence Olivier à Dustin Hoffman, tous deux à l’affiche de « Marathon Man ». C’était plutôt Anne Fontaine qui aurait dû faire un stage d’une journée dans une boulangerie, ainsi, elle aurait appris le premier rudiment du métier : l’hygiène. En effet, Gemma invitée par Martin Joubert, le boulanger du village, pour un tout petit stage dans son atelier, pétrit la pâte en repositionnant ses cheveux. Si la scène se veut surtout érotique, il reste que ce n’est pas très hygiénique de toucher ses cheveux quand on pétrit une pâte à pain ! Je comprends que Martin soit hypnotisé par la grâce érotique que dégage Gemma Arterton, Gemma Bovery, je comprends qu’il plaque ses fantasmes littéraires sur un fantasme vivant fait d’une chair généreuse, mais je n’achèterai plus son pain. Au-delà de cette remarque qui n’est pas du tout constructive dans une critique, je le reconnais, j’en ai une autre, celle émanant de Gemma Bovery et je l’en remercie d’avance car je la retiendrai et elle me servira pour d’autres critiques à venir. Quand Martin Joubert, Fabrice Luchini qui ne force pas son talent même s’il est toujours plaisant à voir jouer, demande à Gemma des nouvelles du livre « Madame Bovary », celle-ci dit : « Il ne se passe rien, mais on s’y intéresse ». Selon moi, Gemma Bovery, a tout résumé du film.