A travers le personnage de Milou, supporter toxicomane d'un club de football, le metteur en scène Riton Liebman raconte sa propre histoire : celle des obsessions et des angoisses qui le hantent depuis qu'il est tout petit. Lui-même a longtemps souffert d'une passion dévastatrice pour le Standard de Liège, et le meilleur moyen qu'il a trouvé d'aborder sa désintoxication a été de la tourner en dérision, et d'en faire une comédie.
Je suis supporter du Standard a initialement été écrit sous forme de pièce de théâtre : le monologue d'un homme qui se retrouve chez le psy, gêné de voir que sa passion prend autant de place alors qu'il y a des choses plus graves dans le monde. En lisant l'ébauche de cette pièce, le producteur Julien Berlan (que le cinéaste avait rencontré sur un terrain de foot!!) a immédiatement conseillé à Riton Liebman d'en faire un scénario à la place. Une fois lancé, celui-ci s'est associé au dramaturge Gabor Rassov pour transformer le langage théâtral en véritables scènes de cinéma.
L'essence du film se calque sur des films "à la fois drôles et un peu dépressifs" comme ceux de Woody Allen ou Alexander Payne. Riton Liebman et son équipe se sont également efforcés de rendre hommage au travail sur la couleur du photographe américain William Eggleston, s'inspirant pour les mouvements de caméra de The Descendants, ou encore Soul Kitchen de Fatih Akin.
Plusieurs des acteurs choisis par Riton Liebman pour l'accompagner dans son aventure aux allures de catharsis font partie de son cercle d'amis, comme le jeune David Murgia ou Guy Staumont. "C'est un film où le vedettariat est absent et c'est ça aussi qui fait la force du cinéma belge", explique le réalisateur.
Après une longue carrière jalonnée de fructueuses collaborations scénaristiques et théâtrales, Riton Liebman signe ici son tout premier long métrage.
La maison de production Chic Films, qui a produit plusieurs succès critiques comme Un Prophète de Jacques Audiard, est tout particulièrement attirée par les projets atypiques et les auteurs/réalisateurs inspirés. Je suis supporter du Standard marque une de leurs rares incursions dans le monde de la comédie (et du football).