Geronimo est présenté en séance spéciale au Festival de Cannes 2014.
Arrivé en France en 1962, Tony Gatlif fit un détour dans une maison de correction, où il rencontra des éducateurs de rue. Ayant beaucoup appris d'eux, il a voulu leur rendre hommage avec ce film. Le metteur en scène a d'ailleurs repris contact avec l'un d'entre eux pour enrichir son scénario.
Dans les premières ébauches du scenario, Geronimo était un homme. Mais Tony cherchait de l'originalité et souhaitait donc une femme dans le rôle du sauveur. Il garda quand même le prénom Geronimo, pour sa symbolique.
Tony Gatlif a choisi des acteurs non professionnels pour jouer la plupart des personnages, dans le but d'avoir un jeu authentique et spontané.
Le tournage dura 8 semaines, pendant lesquelles Tony Gatlif s’offrit beaucoup de libertés de mise en scène. Il privilégia les grands espaces, et filma caméra à l’épaule, à 360°, sans limite spatiale.
Tony Gatlif prit beaucoup appui sur son histoire personnelle dans ce film. Outre la présence des gitans (dans tous ses films) et des éducateurs, il s’inspira de l’expérience de son frère, marié contre son gré, pour raconter l’histoire de Nil. Traumatisé par cet évènement, Tony a quitté la maison familiale, alors âgé de 21 ans, pour échapper à ce destin. Raconter cette fuite au cinéma est sa manière de s'engager contre "cette pratique d'un autre temps".
Très influencé par la musique, le réalisateur utilisa la technique du "Mickeymousing" pour rythmer les scènes de bagarres. Chaque objet et morceau du décor correspondent à un instrument préalablement enregistré. Equipés d’une oreillette, les acteurs suivirent le rythme de la musique pour faire leurs mouvements.
Pour élaborer le personnage de Geronimo, Gatlif s’est inspiré d’une chanteuse de 25 ans, qu'il a rencontrée en Andalousie lors du tournage de Latcho Drom. Il s'agissait d'une femme libre et indépendante, au caractère fort, qui était respectée et adulée de tous.
Comme pour Transylvania, Tony Gatlif donnait le texte aux acteurs la veille au soir du jour de tournage, pour conserver l’authenticité du jeu.